En général les mesures, c'est ce par quoi on passe pour mesurer des choses. Genre le son. Dans le sens du gruau. Ou des mètres et des pouces. Et rien comprendre à la logique du système impérial. Si logique est.
Donc tu mesures quelque chose. Ton toi. Ta grandeur. Ou ton salon, ta cuisine, ta chambre, ta salle de bain, ton patio, tes yeux pleins d'eau quand tu regardes tes enfants devenir des adultes. Des choses physiques, tangibles, que tu peux compter. Si t'as une pôle de six pieds, ça mesure six pieds. Concept assez universel que pas mal tout le monde utilise sous une forme ou une autre, car assez pratique pour la vie courante. La comptabilisation mathématique. La grosse base.
Et t'as les choses qui se mesurent mal quand t'essaies de les rendre concrètes. Genre un sucre. Pour ton café. Oui, habituellement c'est plus ou moins un cube d'une certaine grandeur, mais t'as pas vraiment un sucre. Ni un lait d'ailleurs. À part dans un contexte d'ajouts à un breuvage, ça fait aucun sens.
Veux-tu du sel? Oui j'vais t'en prendre cinq s'il te plaît.
C'est des mesures vagues qu'on se permet en société parce que des fois on est fou comme une matante qui fait du scrapbooking un mardi matin. On en a une tonne de mesures comme ça qui font référence à de la matière concrète, mais exprimées flouement et on gère ça comme des champions.
Et on a les concepts clairs qui sont flous. Genre la mesure du temps. Genre le temps qui est long quand t'es petit et de plus en plus court plus tu vieillis. Comme s'expliquer un million d'années. Mais vraiment y penser. Pas facile de s'imaginer simplement autant de temps. Se dire que Jésus et ses amis ça fait tellement longtemps, alors que c'était juste v'là une vingtaine de fois l'âge de ta grand-mère. Vingt-cinq grands-mamans pis t'es rendu à Jules César.
Et y’a les mesures d'émotions. Mesures d'émotions. Ça aurait fait un excellent titre d'album circa 1985. On y retrouverait sûrement des titres comme Ma terre, ma patrie, Le bateau solitaire et Le souffle berceau d’un temps nouveau.
Des mesures d’émotions, donc. Comme quand on te demande combien tu l'aimes. Ça se quantifie mal, un amour. Tu peux le comparer à d’autres, genre un Top 10 des personnes que j’aime le plus au monde de l'Univers. Tu peux l’adjectifier, genre un peu d’amour, beaucoup d’amour, moyennement d’amour. Tu peux même être créatif et dire que t’as un amour rouge pour les paysages rustiques ou un amour malsain pour la broderie médiévale. Mais tu peux pas le compter mathématiquement. Tu peux pas avoir trois quantités d’amour. C’est de l’abstrait qui s’estime, mais qui a pas de références tangibles. Déjà juste à la base, le bonheur, l’amour, la déprime, on a de la misère à simplement se les expliquer clairement. On va pas en plus commencer à les compter.
De toute façon on en a pas vraiment besoin. On fait quand même bien sans.
Et ça fait la beauté de la chose un peu, aussi, de pas vraiment pouvoir s’expliquer ce qui fait qu’on est ce qu’on est. Ça garde la magie.
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