1.4.12

L'AMITIÉ

C'est quand même un concept weird l'amitié. On se lie d'affection pour des gens avec qui on a aucun lien direct. Des gens qu'on choisit, qu'on se dit d'eux qu'ils vont être des gens avec qui on voudrait passer beaucoup de temps, avec qui on voudrait partager nos problèmes et nos joies. Des gens à qui on fait confiance, même s'ils ont aucune raison préalable de pas aller crier sur tous les toits ce qu'on leur dit. Une liaison strictement basée sur quelque chose d'intangible, sur un rapport mental entre deux personnes.

Parce que les amis, les vrais, c'est des bonnes personnes. Des personnes à qui, on sait pas trop pourquoi, mais à qui on peut se confier. À qui ont peut dire des trucs, et qui nous jugeront pas trop. Qui vont nous aider à nous en sortir, qui vont utiliser leurs expériences, leurs connaissances pour nous guider, ou nous aider à aller dans le bon chemin, du moins. Des gens qu'on va pouvoir retourner voir même quand la vie a décidé qu'elle nous séparera pour un moment. Des gens qui pourront faire la même chose avec nous, quand ils en auront besoin. C'est ressentir une connexion qui dépasse le stade du sang ou du nom de famille. C'est aimer quelqu'un pour ce qu'il est. C'est naturel de le faire, mais tellement particulier à la fois. Des gens des deux sexes, des gens avec qui on ne planifie pas fonder une famille, ni vraiment avoir de contacts si intimes. Pourtant, ils restent essentiels à notre bon fonctionnement interne. Comme Rémi qui se balade avec ses amis, qui sont devenus sa famille parce qu'il en a plus. C'est un substitut, ou au moins un ajout, à ce que la nature nous a légué naturellement comme liens humains.

On les écoutera pas toujours nos amis, c'est certain, parce qu'on a nos limites personnelles, nos choix à faire. D'abord essayer de s'écouter si on veut avancer, savoir en dedans c'qu'on veut fondamentalement, ça aide. Parce que se laisser guider aveuglément par les autres, ça apportera rien de bien la plupart du temps. Écouter, en prendre un peu, laisser ça mélanger en dedans. Ça arrivera aussi de trouver qu'ils disent n'importe quoi, qu'ils savent pas de quoi ils parlent, même si au fond, on sait qu'ils ont probablement au moins partiellement raison. Et qu'ils savent peut-être même mieux que nous, sur certains points, ce dont on a besoin.


Et aussi, on aimera pas toujours nos amis. Ça va briser avec certains au fil du temps, ça va devenir des relations à distance. Nos amis en seront plus. C'est le cycle de la vie. On s'en fera d'autres, on en retrouvera, peut-être, un jour. C'est toujours un choix, parfois un peu nostalgique, quand on retourne voir des amis ou de bonnes connaissances longuement perdues. On sait pas trop pourquoi on le fait, mais on le fait. Et par un petit miracle, ça arrivera que la chimie y soit encore. Comme si on s'était vus pour la dernière fois hier. Comme si on venait de retrouver un petit morceau de nous perdu depuis longtemps.

Parce que les amis, pour certaines personnes, pour certaines générations, c'est l'équivalent de la famille. Une famille qu'on a choisie. Une famille souvent dysfonctionnelle, qui se cherche, qui s'effrite, qui se reconstruit tout croche comme elle peut. C'est pas toujours facile, c'est pas toujours beau, c'est pas toujours clair, mais on s'en sort, parce que malgré tout, nos amis, ben, on tient à eux. Pis on les aime pas mal. Pas mal.

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