29.4.12

LES CHOIX

La vie est faite de choix. Le destin, cette chose abstraite que l'on croit suivre, n'est que question de choix, de ce que l'on fait, et de ce que l'on ne fait pas. Certains seront des évidences, alors que d'autres seront plus difficiles. Assez pour qu'on en doute parfois toute notre vie. Savoir ce qu'on aurait été si on avait fait un choix différent.

On a les choix du quotidien. Les petits choix. Savoir ce qu'on mangera pour souper, si on ira magasiner ou non. Savoir ce qu'on regardera comme film. Toutes de petites choses qui, à priori, ne changeront à peu près rien dans notre vie. Et qui n'y changeront probablement rien aussi. C'est seulement de vivre, de ne pas rester immobile dans son salon à regarder la peinture déjà sèche sécher. Souvent des choix faits inconsciemment. Sur l'impulsion, parce qu'ils n'activent rien en nous, pas de cloche pour nous dire qu'on devrait y penser plus longuement.

Et il y a évidemment les choix plus grands, comme ceux d'une carrière, du potentiel de passer sa vie auprès de quelqu'un. D'acheter la maison de ses rêves ou bien d'attendre. De partir travailler à l'étranger ou de rester ici pour ne pas perdre les choses qu'on a acquises tout au long des choix que l'on a faits. La difficulté de choisir, de se dire que cette voie sera la bonne, et pas l'autre. On l'espère. On en doute tout le temps, dès qu'une embûche se présente, dès qu'on le remet en doute. Parce que rien n'est certain. La plupart des choix que l'on fera seront un peu aléatoires, seront en lien avec notre sentiment du moment. Un après-midi peut être très différent du soir qui le suivra, et un choix existentiel pourra tout autant l'être. 

C'est dans des moments comme ceux-ci que les petits choix s'imbriquent dans les plus grands, qu'ils prennent leur importance. Un film qui nous fera voir la vie différemment, temporairement du moins, pourra avoir une conséquence immense si un grand choix s'impose quelques heures après son visionnement. Parce que notre personne sera changée à ce moment, parce qu'on sera heureux ou triste, parce qu'on pensera à notre avenir différemment, qu'on se dira vouloir vivre autre chose, au lieu de ce qui nous est offert. De la même manière qu'un problème anodin avec une personne pourra avoir des répercussions sur nos relations avec une autre, même si rien ne les lie directement.



Le choix d'attendre, d'espérer mieux pour soi. Le désespoir que mieux n'arrivera pas, qu'on a raté notre chance, qu'on a fait le mauvais choix, au mauvais moment. Le regret immuable qui nous suivra toute notre vie. On se dira que ce qui est fait, est fait. Et c'est vrai, on ne peut rien y changer, on ne peut qu'espérer mieux, mais c'est toujours une petite défaite que de réaliser qu'on aura perdu notre temps, ou qu'on ne l'aura pas assez bien utilisé. L'insatisfaction de réaliser que son passé n'est que ça. Qu'on est pas assez bien, qu'on a fait de grosses erreurs de parcours. Qu'on aurait dû agir au bon moment, au moment opportun. Mais qu'on a passé tout droit, parce qu'il y avait d'autres choix à faire, parce qu'on ne le sentait pas à ce moment.

Parce qu'on a une seule vie à vivre, notre temps est limité. La possibilité de choix est infinie, mais ceux qu'on fera sont quantifiés. On essaie toujours de faire le meilleur, de ne pas se tromper, mais ça reste quasiment aléatoire, tellement les possibilités sont multiples. C'est comme ça, on y peut rien. Et c'est là la grande tragédie, de savoir qu'il est possible qu'on fasse plus de mauvais choix que de bons, sans en être conscient. Qu'on aura une vie moins bien parce que les choix qu'on aura faits auront été les mauvais. Et on se le reprochera jusqu'à notre mort, même si on tente de bien le prendre, de philosopher sur le sujet.

La déception est toujours là. C'est grâce à elle qu'on carbure, qu'on tente de s'améliorer, qu'on essaie de faire de meilleurs choix. Comme si meilleurs choix il y avait vraiment. Comme si on savait comment notre vie se serait déroulée si on avait été à gauche plutôt qu'à droite. 

Si un sentiment qui ne durera que quelques instants peut faire la différence entre, par exemple, passer le reste de sa vie ou non avec une autre personne, l'accumulation d'années de choix ne peut pas simplement se résumer à un J'aurais vraiment dû

On ne peut pas savoir ce qui n'est pas. On ne peut que vivre avec ce qu'on a fait, et souvent s'en désoler, mais essayer, malgré tout, de faire le bon choix quand il passe.

Et il passera souvent.

Grosses déceptions. Ou petites victoires.

22.4.12

LES PAPILLONS

C'était y'a de ça de nombreuses années déjà, à l'Insectarium. De mon semi-jeune temps, j'étais allé voir la superbe exposition de papillons en liberté. Plein, plein de beaux papillons qui volent partout autour de nous, qui se posent sur une branche pour qu'on puisse les observer. Des espèces qu'on ne verra jamais de notre vivant, sauf peut-être épinglés dans un musée, derrière une petite vitre. Les papillons volaient, comme à leur habitude. Et puis tout d'un coup, dans l'aménagement de sol terreux gazonneux le long du chemin aménagé, gisait un papillon. Qui ne bougeait pas. Le presque jeune moi se demandait s'il était mort, ou s'il dormait. Ou bien au repos, car les papillons doivent bien se reposer parfois, non?

Pas tellement, non. Il était mort, mais je voulais pas y croire. Parce qu'on aime pas que les papillons meurent. Quand ils meurent, c'est la fin de quelque chose de magique, c'est la fin d'un moment de vie. Les papillons justifient l'engouement pour quelqu'un, pour quelque chose. C'est le plaisir intense du moment, de l’inattendu qu'on attend avec impatience. Quand les papillons meurent, c'est un peu la couleur de la vie qui s'éteint du même coup, c'est la beauté du dessin de leurs ailes qui redevient terre.

Quand les papillons meurent, quand ils quittent notre ventre, on fait comme le jeune moi à l'Insectarium, et on ne l'accepte pas automatiquement. Parce qu'on espère toujours qu'ils reviendront, que la magie de la vie activera sa baguette à miracles et fera que tout reviendra comme avant, que ce n'est qu'une mauvaise passe. Qu'on est pas déjà rendu au quotidien plate, à la routine tellement familière qu'on ne s'y plaît plus. Que la personne qu'on aimait, que nos rêves les plus fous sont rendus banals, qu'ils ne créent en nous plus rien d’excitant, plus de maux agréables.



Et puis c'est normal, après tout. Rien n'est éternel. Les papillons, aussi beaux soient-ils, finissent tous par s'éteindre. Leurs belles couleurs, leurs grandes ailes qui volent au gré du vent, leur apparence tellement unique, tout ça est voué à éventuellement retourner au point mort. C'est connu au moment où la petite chenille sortira de son cocon de confort pour s'envoler dans le ciel. C'est un voyage qu'elle amorce et duquel elle ne reviendra pas, parce que rien ne dure pour toujours. 

Pourtant, on se lance quand même dedans, ce voyage. Parce que c'est ça, vivre. On vit pour avoir des papillons dans le ventre, pour ce peut-être qui arrivera, ces expériences, ces moments pas encore vécus. On anticipe constamment l'avenir, on en profite pour un moment dans le présent, puis ça passe. Notre ventre finit par digérer le tout, un peu malgré nous, parce que la nature est faite ainsi. Même en voulant très très fort, on ne peut rien changer au fait que notre système fait son travail comme il le veut.

Mais bon, avec un peu de chance et de volonté, notre système, on peut heureusement s'arranger pour qu'il prenne son temps, pour qu'il laisse la chance aux papillons de voler un bon moment avant de décider que leur chemin doive s'arrêter.

Pour qu'on puisse profiter au maximum des couleurs qui nous sont offertes.

11.4.12

LE BONHEUR

On a tous des bonheurs différents. Y'a pas un grand bonheur qu'on puisse atteindre magiquement pour être éternellement heureux. Ça existe pas. En fait, ça existe pas vraiment le bonheur. Le bonheur qu'on veut atteindre, l'espèce de zone de confort ultime où on serait bien pour longtemps. C'est des illusions. On peut pas filer le parfait bonheur. Pour plusieurs raisons qui font pas mal de sens, pour dire.

Entre autres, parce que y'a rien côté émotions qui est si stable que ça. On aime en montagnes russes, on déteste de la même façon. On peut pas espérer rester sur une longue ligne de joie. Notre compagnon de vie, notre famille, on va plus l'aimer à certains moments que d'autres. Donc viser le bonheur dans cette optique-là, d'espérer de quoi de permanent, c'est un peu trop utopique. Parce que ça arrivera pas. Et que, même si ça arrivait, ça serait même pas désirable.

Non, parce que tout ce qui est trop permanent devient plate. Oui, l'été, c'est génial, mais si on avait pas des saisons plus froides pour nous rappeler comment c'est super, on aimerait pas autant ça. Faut quelque chose et son contraire pour nous le faire apprécier. L'opposition, c'est ce qui fait que les choses sont désirables, qu'on les veut, même si c'est seulement pour un instant. Parce que le bonheur est temporaire. Ça passe comme une étoile filante. Suffit de l'attraper au passage et d'en profiter avant que nos mains brûlent trop. De le prendre et de s'en inspirer, de s'en souvenir pour quand ça sera moins beau, quand la vie nous fera douter de sa beauté.

Parce qu'on va passer par de nombreux moments obscurs. Des passes creuses, des dépressions, des moments de grandes peines. On va se dire que ça sert à rien, que le bonheur reviendra pas, de toute façon. Tu pars en petite quête personnelle pour le retrouver. Tu le cherches à gauche, à droite, en dessous, par dessus. Tu le vois pas, parce qu'il est invisible. Tu rencontres d'autres gens qui le cherchent, eux aussi. Vous essayez ensemble de le trouver, et bizarrement, vous le trouvez l'un dans l'autre. Vous tentiez de le trouver ailleurs, alors qu'il était toujours là, seulement au repos. Fallait seulement le cadran d'une autre personne pour le réveiller. Pour qu'il arrête de peser sur snooze à répétition.



C'est simplement parce qu'on cherche quelque chose de tangible qu'on est jamais totalement heureux. Oh, oui, on va dire aux autres qu'on l'est, parce qu'on veut se le faire accroire, mais on a toujours un petit doute. Sur un point ou sur un autre. Y'a rien de parfait, et ça va comme ça. On bonheurise de notre mieux. Faut seulement s'arrêter pour s'en rendre compte un peu, réaliser qu'à un moment ou à un autre, on peut, au meilleur de nos connaissances, se juger heureux. Une bonne indication qu'on l'est, c'est si y'a pas un soupire qui suit directement le fait qu'on pense Ouais, j'pense que je suis heureux. Qu'on croit réellement avoir une parcelle du bonheur qui flotte dans l'air.

Parce que c'est souvent le chemin qui nous mènera vers le bonheur, vers nos buts qui nous rendra le plus heureux. C'est les rencontres, les découvertes, les apprentissages. On cherche cependant tellement tout le temps une finalité, qu'on en sort souvent amèrement déçu, en croyant qu'une fois de plus, le bonheur nous a échappé. Ou bien, pire, lorsqu'on s'en rend compte seulement une fois que c'est terminé, qu'on était heureux, parce qu'on l'a trop pris pour acquis. Le malheur total que de réaliser avoir passé à côté d'une opportunité en or. En espérant ne pas refaire la même faute la fois d'après.

En profiter pendant que ça passe, et le réaliser. Parce qu'en fin de compte, la vie, c'est seulement quelques vagues de bonheur dans un océan de déceptions.

5.4.12

L'APATHIE

L'apathie, c'est une maladie qui semble assez commune. Ça se guérit aussi, heureusement. Faut de la patience et un peu de volonté, mais c'est possible. En fait, l'apathie, ça semble toucher beaucoup de gens. Beaucoup, beaucoup de gens. Et pas juste des mauvaises personnes. Plusieurs sont adorables, gentilles, aimables. Dans des termes médicaux, l'apathie, c'est une incapacité à agir, de la mollesse. Être moelleux.

Et si on quitte le domaine médical, ça devient surtout un mou mental. Un je-m'en-sacre-totalement. On tombera pas dans les exemples, ça serait facile et réducteur. Disons juste que c'est une tranche de la société qui s'intéresse pas vraiment aux enjeux dits grands, qui comprend pas pourquoi ils devraient le faire, non plus. Parce que c'est long et plate.


Et les pires, c'est pas ceux qui se foutent de tout. Ça, jusqu'à un certain point, c'est normal. Pas tout le monde qui s'intéresse à tout, qui va vouloir changer le monde un dimanche soir ou un mercredi matin. Non, les pires, c'est ceux qui, activement, cherchent à ce que personne agisse. Qui se dégoûtent des actions des autres, qui trouvent qu'ils en font trop, qu'ils devraient renoncer à leurs convictions, peu importe ce qu'elles soient. Qui savent souvent aucunement de ce qu'ils parlent, mais que ça les affecte tellement trop dans leur intérieur de savoir que d'autres font quelque chose qu'ils vont s'acharner à les attaquer.


L'apathie, c'est accepter la vie, la vie humaine surtout, comme elle est. Et pas seulement ça, mais se battre pour qu'elle reste ainsi. Parce que le changement, les gens qui prennent position, c'est déstabilisant. Ça pète notre bulle de confort, ça fuck ce qu'on pensait. On veut pas que ça change notre petit monde. Parce que notre petit monde, c'est tout ce qui importe, pour l'apathique. Parce que moimoi, je veux pas que tu changes mon monde, moi. Moi. C'est même enrageant de voir comment des gens peuvent penser qu'à eux-mêmes. L'expérience de la vie, c'est pas que tu te rendes à la fin en ayant juste pensé à toi. C'est d'essayer que le collectif, que la communauté où tu vis, que le système qui te bouffe de par en dedans soit le meilleur possible. Pis c'est pas en se contentant de regarder Star Ac' que tout vas mieux aller. C'est pas en disant que c'est allé trop loin au moindre chamboulement de ta petite routine, de tes plans de carrière planifiés à la minute près que ça va arriver.

Pierre Jean Jacques a toujours une histoire personnelle très touchante pour expliquer pourquoi on devrait pas faire telle et telle chose. Et c'est vrai, ça va souvent être bien dommage, son histoire, à Pierre Jean Jacques. Sauf que si on s'arrêtait à chaque histoire de Pierre Jean Jacques, la grande majorité du peuple serait encore considérée comme des esclaves du style Grèce ou Égypte antique.

Tellement apathique qu'elle a même pas de bouche.

Parce que l'apathie engagée, si on peut l'appeler comme ça, ben ça cherche à s'opposer à l'action. C'est adorer être une personne moelleuse, une personne dans le gros gris pâle, et se battre pour rester là.  Jusqu'au moment que quelque chose ou quelqu'un nous débloque, si on a cette chance-là. Et là on s'active, on prend position d'un côté. On vire à l'envers des tables métaphoriques. Et parfois réelles.

Parce que la vie, c'est tellement plus que juste notre petite personne. C'est tellement plus grand, tellement plus important, tellement plus complexe. C'est facile de passer sa vie à se laisser marcher dessus. C'est facile de dire aux autres qu'ils devraient se la fermer parce que ça fonctionne pas dans notre petit cadre de vie personnel. C'est facile de bitcher sans jamais rien faire, sans débattre. L'égo apathique, c'est mortel, et ça t'empêche à long terme d'être une partie intégrale de la société dans laquelle tu vis.

Et si ça te dérange pas, si t'es confortable dans le fait de jamais te bouger pour aucune raison, si t'es du genre à abandonner en plein milieu parce que tout d'un coup, ton bonheur personnel est le moindrement brimé, ben j'te plains plus que quiconque, parce que tu vas rester un beau petit pion toute ta vie, et tu le sauras même pas.

Le ketchup mauve vient de momentanément changer de couleur.

1.4.12

L'AMITIÉ

C'est quand même un concept weird l'amitié. On se lie d'affection pour des gens avec qui on a aucun lien direct. Des gens qu'on choisit, qu'on se dit d'eux qu'ils vont être des gens avec qui on voudrait passer beaucoup de temps, avec qui on voudrait partager nos problèmes et nos joies. Des gens à qui on fait confiance, même s'ils ont aucune raison préalable de pas aller crier sur tous les toits ce qu'on leur dit. Une liaison strictement basée sur quelque chose d'intangible, sur un rapport mental entre deux personnes.

Parce que les amis, les vrais, c'est des bonnes personnes. Des personnes à qui, on sait pas trop pourquoi, mais à qui on peut se confier. À qui ont peut dire des trucs, et qui nous jugeront pas trop. Qui vont nous aider à nous en sortir, qui vont utiliser leurs expériences, leurs connaissances pour nous guider, ou nous aider à aller dans le bon chemin, du moins. Des gens qu'on va pouvoir retourner voir même quand la vie a décidé qu'elle nous séparera pour un moment. Des gens qui pourront faire la même chose avec nous, quand ils en auront besoin. C'est ressentir une connexion qui dépasse le stade du sang ou du nom de famille. C'est aimer quelqu'un pour ce qu'il est. C'est naturel de le faire, mais tellement particulier à la fois. Des gens des deux sexes, des gens avec qui on ne planifie pas fonder une famille, ni vraiment avoir de contacts si intimes. Pourtant, ils restent essentiels à notre bon fonctionnement interne. Comme Rémi qui se balade avec ses amis, qui sont devenus sa famille parce qu'il en a plus. C'est un substitut, ou au moins un ajout, à ce que la nature nous a légué naturellement comme liens humains.

On les écoutera pas toujours nos amis, c'est certain, parce qu'on a nos limites personnelles, nos choix à faire. D'abord essayer de s'écouter si on veut avancer, savoir en dedans c'qu'on veut fondamentalement, ça aide. Parce que se laisser guider aveuglément par les autres, ça apportera rien de bien la plupart du temps. Écouter, en prendre un peu, laisser ça mélanger en dedans. Ça arrivera aussi de trouver qu'ils disent n'importe quoi, qu'ils savent pas de quoi ils parlent, même si au fond, on sait qu'ils ont probablement au moins partiellement raison. Et qu'ils savent peut-être même mieux que nous, sur certains points, ce dont on a besoin.


Et aussi, on aimera pas toujours nos amis. Ça va briser avec certains au fil du temps, ça va devenir des relations à distance. Nos amis en seront plus. C'est le cycle de la vie. On s'en fera d'autres, on en retrouvera, peut-être, un jour. C'est toujours un choix, parfois un peu nostalgique, quand on retourne voir des amis ou de bonnes connaissances longuement perdues. On sait pas trop pourquoi on le fait, mais on le fait. Et par un petit miracle, ça arrivera que la chimie y soit encore. Comme si on s'était vus pour la dernière fois hier. Comme si on venait de retrouver un petit morceau de nous perdu depuis longtemps.

Parce que les amis, pour certaines personnes, pour certaines générations, c'est l'équivalent de la famille. Une famille qu'on a choisie. Une famille souvent dysfonctionnelle, qui se cherche, qui s'effrite, qui se reconstruit tout croche comme elle peut. C'est pas toujours facile, c'est pas toujours beau, c'est pas toujours clair, mais on s'en sort, parce que malgré tout, nos amis, ben, on tient à eux. Pis on les aime pas mal. Pas mal.