25.3.12

LA PORTÉE SYMBOLIQUE

Par exemple, Gandhi. Il a pas apporté la paix dans le monde. On se frappe encore dessus comme ça se peut pas, on a des guerres par dessus guerres. Des gens qui se font exploser pour une raison, et d'autres qui tuent pour des raisons tout aussi mauvaises. L'humain reste humain. Ça a pas changé hier, ça changera pas demain. Même Gandhi est mort assassiné. Celui qui prônait la paix et l'amour pour tous, peu importe la religion, l'ethnie ou le sexe, s'est fait tuer. Alors ça donne quoi de militer comme ça? Ça donne rien.

Non, c'est pas vrai. Si ça donnait rien, on parlerait pas de Gandhi. Personne l'aurait utilisé comme référence, on s'en inspirerait pas pour partir d'autres mouvements, pour mieux agir dans notre vie de tous les jours, consciemment ou pas. Parce que des gens comme lui, ça inspire à être une meilleure personne, à pas lâcher le morceau et à continuer de se battre pour ce qui est bien, même si de se battre veut seulement dire d'agir avec le Bien en tête. Des gens qui nous ont inspirés de tous temps, qui ont fait avancer l'humanité d'une manière ou d'une autre. Et souvent même en ne changeant concrètement rien, en ne sortant pas des dictateurs dans d'autres pays ou en ne faisant pas une Révolution française. Quoique la Révolution française reste assez efficace en terme d'images. En termes symboliques.

Le symbolique. Des symboles. Mot qui devient bizarrement écrit si on le fixe trop longtemps. Sym-bole. Cime bolle. Des objets ou des êtres qui représentent une idée abstraite. Genre la colombe qui est le symbole de la paix. Les colombes ont jamais fait la paix, mais dans notre imaginaire collectif, du moins dans notre coin d'Occident, c'est ce que ça représente. Et on le comprend, et on l'accepte. On peut aussi s'y opposer, en disant que la colombe est l'enfant de la guerre, mais l'idée risque de rester pas mal locale dans ta tête.


Un Gandhi, c'est un peu comme ça. Il projette l'image de la paix. La portée symbolique de ses gestes se répercute jusqu'à nos jours, donnant un peu d'espoir à ceux qui veulent en avoir. L'espoir que tout est pas noir dans notre belle humanité, que y'a encore quelque chose de bien qui nous attend peut-être, un jour. C'est le concept de ne pas se plier à l'inaction, à accepter tout simplement notre sort. C'est par des mouvements individuels, ou des mouvements collectifs, qu'on pourra avancer dans la bonne direction, qu'on pourra changer ce qui est à changer. C'est certain qu'on ne changera pas le monde en une journée, qu'on aura probablement l'air de gens avec des idées futiles dans le processus. Que les conformistes tenteront de nous décourager, de nous faire croire qu'il faut fonctionner dans le système uniquement.

Comme si les grandes avancées de l'humanité étaient arrivées en travaillant uniquement dans le cadre du donné. Que ce soit telle figure historique ou telle autre. Que ce soit un grand mouvement populaire ou une révolution. Il faut toujours repousser les limites du socialement acceptable pour que des choses se passent. 

Sinon, on ne fait que contribuer à faire tourner la roue. Et à se faire rouler dessus.

19.3.12

LA VIE

Ça commence par une idée, ou une soirée trop arrosée. Un quelque chose qui n'existe pas qui se formera tranquillement au chaud pendant neuf longs mois. Deux personnes décideront d'en amener une autre sur Terre. L'idée de partir d'un rien pour faire quelque chose, pour créer un être. Un être qui viendra au monde pendant de douloureux moments, qui seront suivis par ce que la plupart qualifient du plus beau moment de leur vie. La naissance d'un enfant, d'un petit nous, d'un petit eux. Amener dans ce monde une nouvelle personne.

Puis on doit s'en occuper, l'élever. Ça prend du temps, de la patience, et encore du temps. Faut qu'il apprenne à marcher, à parler, à interagir avec le monde autour de lui. À savoir ce qui est bien, ce qui est mal. Les premiers mots qui sortent de sa bouche, premiers sons qui ressemblent à quelque chose, à une expression concrète, qui peut être aussi simple qu'un maman, mais qui fera tout le bonheur du monde pour ceux qui l'entendront. La magie de voir que l'être qu'on a créé se forme, qu'il marche par lui-même, qu'il prend sa place, qu'il commence à dominer son environnement, petit à petit. Le concept de la vie reste encore vague, mais une petite lueur s'installe dans les yeux, quelque chose qui nous dit que ce n'est plus aussi vague, que le petit être commence à comprendre qu'il est.

Et ça vieillit, ça devient semi-autonome. Ça veut tout, ça veut rien. Ça pose des questions sans cesse, ça commence déjà à vouloir qu'on le laisse tranquille, même s'il pleure qu'il veut voir ses parents quand ils n'y sont pas. Ça court partout, ça énerve, c'est une grosse boule d'énergie infinie. Ça découvre les amis, la vie en dehors du nid familial. Ça tente de comprendre son environnement, ça commence déjà à poser des questions sur d'où on vient, où on va, sans vraiment avoir de réponses claires, sans vraiment comprendre de toute façon. Ça veut s'amuser dehors, ça s'invente des jeux avec un rien, ça a une imagination débordante qui n'a pour limite que l'heure où il faut entrer pour souper.

Puis on tombe dans la phase difficile de l'adolescence. Les nouveaux amis, les premières grosses déceptions qui paraîtront toutes petites plus tard. On se découvre, on découvre les autres. On a la plupart de nos premières grandes expériences existentielles, on expérimente avec tout, on trébuche tout le temps et on se relève. On change constamment de style, de goûts. On pense être ceci ou cela, ou les deux en même temps. On passe par notre crise d'adolescence, on déteste nos parents, malgré qu'on ait des regrets de le faire. On a l'impression que personne ne nous comprend, on commence à se demander à quoi sert la vie, pourquoi on devrait choisir d'en faire quelque chose. Et de toute façon, on sait pas vraiment c'qu'on veut en faire, où ça nous mènera.

Et on tombe dans le monde adulte, celui où on devrait être près d'être la personne qu'on sera. Mais on est pas prêt, pas encore. On cherche, on a un début de quelque chose, mais ça reste vague. On se case en amour, professionnellement, même si ça dure pas toujours longtemps. On va à gauche et à droite pour tester le marché, pour voir c'est quoi qui nous branche vraiment. Les grosses questions existentielles deviennent plus lourdes parce qu'on commence déjà à sentir le poids du temps qui pèse sur nous, les années commencent à s'envoler à un rythme incessant. On parle de notre enfance comme d'une époque lointaine, on comprend plus vraiment les références des plus jeunes, le langage change, nos expressions déjà sentent un peu la poussière. On est né à une époque lointaine, on est souvent appelé monsieur ou madame par ceux qui nous suivent. Les premiers cheveux blancs se montrent le bout des pointes, les lendemains de veille deviennent déjà moins évidents. On se sent jeune, mais le temps passe.

Puis on devient quelqu'un. Avec une carrière, des rêves de fonder une famille, d'avoir une place stable dans la société. On lâche beaucoup les débats de jeunes, les rêves d'une société différente, d'une société nouvelle. On se dit que ce qui importe est à plus petite échelle, que de toute façon, on pourra pas changer le monde. Donc on tente de changer le sien comme on peut, même si notre 9 à 5 domine notre existence. On essaye d'avoir des enfants avec la bonne personne, qu'on se dit peut-être être la bonne puisque le temps presse. On va passer une semaine dans le sud pour oublier la routine quotidienne. On sait plus vraiment c'est quoi le sens de la vie, jusqu'au moment où les enfants arrivent. Ils donnent un second souffle à notre existence. Ils justifient un peu plus le fait qu'on soit ici. Ils ramènent un peu d'espoir, de magie dans notre monde beaucoup trop terne. On redevient enfin un peu plus quelqu'un, quelque chose qu'on croyait perdu.

Et on arrive dans la dernière phase de vie dite active, avant de tomber à la retraite. Les enfants passent par les étapes qu'on a déjà franchies il y a un bout. On s'identifie plus vraiment à eux, à leurs problèmes qu'on a passés il y a longtemps déjà. Pourtant, on les aime plus que tout, puisqu'ils sont partie intégrante de notre existence, ils sont ce qu'on a de plus précieux. Les amours avec la tendre moitié seront peut-être encore les mêmes, ou bien on aura passé à autre chose. Rien n'étant vraiment permanent, ce qu'on se rend compte de plus en plus alors qu'on passe l'étape d'emmagasiner des années pour se mettre à compter à rebours. On veut tout réaliser avant qu'il soit trop tard, les rêves qu'on avait oubliés pour gérer le quotidien. Les voyages impossibles, les talents cachés qui le sont restés par faute de temps, les passions dormantes, les douleurs refoulées, les moments d'introspection disparus. Il faut planifier ce qu'on fera du reste de vie qu'on a devant nous, pour pas passer tout droit.

Puis vient la phase dite finale. Les enfants ont quitté la maison, ils en ont eu à leur tour. On regarde le passé avec tristesse, autant pour les beaux moments que pour les déceptions. On se demande si on a fait tout ce qu'on voulait, si on a été une bonne personne. On se demande ce qu'il y aura de l'autre côté, si autre côté il y a. Notre forme physique commence à nous lâcher, comme les amis, comme la famille de notre âge qui disparaissent tour à tour. Le mental n'est plus pareil non plus. L'acuité, la rapidité laisse place à une forme de sagesse. On ne peut qu'avoir de longs moments de réflexion sur notre existence. Notre existence qui a commencé il y a de ça bien longtemps. Notre existence qui a vu tous types de gens passer, qui a vécu mille et une expériences, qui a parfois été très longue, parfois beaucoup trop courte. Une existence digne de n'importe quel livre, de n'importe quel film, pour peu qu'on s'y intéresse. Une existence qui nous glissera lentement entre les doigts, qu'on trouvera avoir été tellement trop courte, alors que nos petits enfants deviendront adultes à leur tour, que nos enfants passeront eux aussi par de nouvelles crises. On tentera de les aider comme on peut, même si on reste tout autant subjugué par la grandeur de l'idée humaine, par tout cet incompris qu'on ne peut que tenter de comprendre et d'expliquer. On verra la vie continuer son cycle, comme elle le fait depuis toujours, comme elle le fera pour aussi longtemps qu'on voudra lui en laisser la chance. Le monde tournait avant nous, et continuera de le faire après notre passage. Un passage qui aura été marquant pour certains, un passage qui restera quelque part dans les archives, dans les souvenirs. Un passage qui nous manquera, qui était voué à n'être que temporaire, mais duquel on aura tenté de profiter au maximum, malgré ses limites. Ce qui n'avait été qu'un concept dans la tête de nos parents, au début, redeviendra concept dans la tête de ceux qui nous auront suivis.

Et ainsi va la vie.

12.3.12

UNE BONNE PERSONNE

Pas une tâche si facile à accomplir qu'être une bonne personne. Et même de définir c'est quoi. Pour certains, t'en seras une, pour d'autres pas. C'est impossible de gagner le combat unilatéralement. Y'aura toujours des gens pour te dire que t'es trop ci, trop ça. Et à partir de ça, tu vas changer un peu, graduellement, en espérant être le meilleur possible un jour, même si tu pourras toujours que tendre vers ladite perfection. Ça s'atteint pas. Party's over.

Les bonnes personnes, on les aime. On dit toujours qu'elles sont remarquables, que c'est don rafraîchissant de voir des gens comme ça, pour faire un peu changement. Bonnes sur certains points, moins sur d'autres, mais tout de même. Des gens qui ont de la compassion, qui t'écoutent, qui te jugent pas, qui sont là pour toi quand t'en a besoin. Des gens qui pensent à toi avant leur petite personne, qui vont dormir moins longtemps le soir si t'as besoin d'eux, qui vont venir te voir, qui vont t'aider quand tu sens que t'as personne, quand t'as l'impression que ta bulle de confort rétrécit.

T'es pas toujours bon, non plus. T'as beau vouloir l'être, des fois, t'as des mauvaises passes. Tu te perds, tu reviens, tu te perds encore. T'essayes de revenir, tant bien que mal. Tu t'accroches à quelque chose, n'importe quoi qui peut mieux te faire sentir. Pis tu vis avec ça pour un bout, en attendant que ça aille mieux pour de vrai, en attendant quelque chose qui t'es encore inconnu. Et qui risque de le rester pour un bout, si t'es pas chanceux. Ou qui va arriver dans quelques minutes, si la vie veut te donner un petit coup de main.



La bonne personne, aussi. Trouver l'autre, celle ou celui avec qui on voudra faire un petit bout de chemin. Pas facile à trouver, pas facile à garder. Même pas facile d'y croire, parfois, pour certains, à certains moments. Tu penses, tu y crois, tu y crois plus. Tu te dis que c'est de la merde, que ça arrivera pas, que tout le monde le veut, mais que personne le fait. Que tu peux pas trouver personne, parce que personne se parle, parce que personne se dit les vraies choses, ce qu'elles voudraient bien dire. Que les gens se disent pas ce qu'ils pensent des autres, donc que tout ce qui pourrait être est pas. Qu'on pourrait être heureux, mais que ça se passe pas.

Et malgré tout, parfois, ça se passe comme un petit miracle, et ça clique, et on recommence à y croire. Puisqu'il faut y croire, sinon on dérive longtemps vers nulle part.

Plus facile d'espérer être une bonne personne que la bonne personne. Pour le premier, on peut se forcer un peu, faire de quoi dans la bonne direction, essayer d'atteindre plus haut. Pour l'autre, ça arrivera quand ça arrivera. On peut pas faire grand-chose sauf continuer d'y croire. La vie décidera qui sont les plus chanceux.

Et puis, de toute façon, les bonnes personnes finissent toujours par se retrouver, d'une manière ou d'une autre.

8.3.12

LE PRINTEMPS

La saison après l'hiver, logiquement. Le moment où les feuilles remontent dans les arbres, où les oiseaux font leurs valises pour retourner dans le nord. C'est encore un peu froid, parfois les tempêtes de neige vont faire à leur tête et venir nous visiter une dernière fois au début d'avril, alors qu'on a déjà commencé à acheter nos vêtements légers. Court moment de négativisme qui revient, juste pour rappeler comment l'hiver est désagréable quand il le veut et qu'il lâche pas le morceau. Arrête de nous narguer comme ça, saison démentielle.

Le printemps, mot qui veut en dire peu en français. Pour la partie temps ça va, mais le prin, personnellement, j'en ai jamais entendu parler. Plus évocateur dans sa forme anglophone de spring, comme si la nature rebondissait finalement en revenant à la vie. Les bourgeons, les oiseaux qui chantent le matin, le gazon qui change de couleur on ne sait trop comment, l'eau qui reprend sa chaleur. La vie qui se fait sentir.


Sentir l'odeur du printemps. Pas nécessairement ce qui décongèle de l'hiver et qui est désagréable, mais bien cette odeur de renouveau, comme si justement, tout sortait de son cocon pour se découvrir, pour ramener nos sens à travailler. Le Soleil qui devient plus rayonnant, le ciel qui redevient bleu, les couleurs qui nous envahissent de tous les côtés, sous toutes les formes.


Les visages qui se découvrent, les formes qui redeviennent uniques à chaque personne une fois ce gros manteau d'hiver rangé dans le placard, les expressions crispées qui font place aux sourires. C'est la saison de l'anticipation du temps où il fera chaud, où on peut penser aux folies de la vie, aux voyages, à s'amuser, à relaxer. L'hiver pour certain est un synonyme de tout ça, mais les temps plus chauds sont naturellement plus propices au divertissement, au plaisir. On retrouve une légèreté dans le quotidien. Le poids de la vie semble moins lourd.




Le printemps de la vie, aussi. Quelque chose comme l'adolescence, où on se découvre, où les secrets de l'existence se révèlent à nous. On grandit, on apprend à connaître les autres, notre environnement, à savoir ce qu'on deviendra dans les saisons subséquentes. C'est pas toujours les moments les plus agréables. On marche encore dans la slush, y'a des journées plus froides, des journées où t'aurais préféré rester en dedans. T'as les nuages qui pleurent souvent un mélange de pluie et de glace. Tu sais pas trop quel manteau porter, si t'es mieux de garder tes bottes pour être mieux protégé ou changer aux souliers pour te sentir un peu plus libre. T'as une petite nostalgie de l'hiver du début de vie, mais en même temps, l'été semble tellement mieux, tellement plus inspirant.


Parce que l'été qui suit dans notre évolution, c'est la plus belle des saisons. C'est là que la nature est à son mieux, que la vie éclate de partout, qu'on veut vivre le plus possible. C'est aussi le moment qui semble le plus court en rétrospective, qui nous glisse entre les doigts, et ça, qu'on en profite ou pas. C'est vrai que les meilleurs moments durent jamais très très longtemps. Pas assez longtemps. Malheureusement.

1.3.12

MONOSUJETIQUE

Y'en a par milliers des gens comme ça. Tu leur parles, tout semble ben correct. Ils sont même pas mal intéressants dans ce qu'ils disent, souvent. Ou drôles, au moins. Et puis ça reste à ça. Ils reviennent toujours à la même chose, à dire les mêmes affaires tout le temps. Pis tu t'écoeures, parce que t'en viens à te demander si y'ont autre chose à dire. C'est comme écouter le même épisode d'une émission en boucle. À la longue, c'est pu aussi intéressant, voire que ça en devient emmerdant.

La monosujetie qu'on pourrait appeler ça. L'art d'avoir beaucoup de choses qui se ressemblent à dire sur un même sujet. Décliner ça en un million de variantes. Espérer toujours être intéressant. Le problème avec ça, c'est qu'on s'en tanne. Une personne qui ne parle que de sexe ou de jeux vidéos, un moment donné, t'en viens à te demander si elle en est consciente, qu'elle change jamais de sujet. Parce que la monosujetie, ça peut devenir comme une maladie. Pis c'est pas toujours curable.

Parce qu'un moment donné tu tombes dans un pattern. Genre du carrelage de cuisine datant des années 1970. T'as une audience, t'as du monde qui aime ça que tu sois un one trick poney donc tu réponds en restant ton personnage, en étant ce qui fait vendre ta personnalité. Parce que le monde aime ça, revoir toujours la même chose, voir les acteurs rejouer le même rôle, entendre les mêmes styles de chansons de leurs groupes préférés, album après album. Jusqu'à saturation complète, et à ce moment-là, on passe à autre chose. Et le groupe continue de jouer les mêmes chansons en espérant que les fans reviennent, sans succès. C'est la même chose, le même principe quand t'as juste un sujet de conversation, quand t'exposes juste une facette de ta personnalité.


Puisque oui, personne est monofacettique à ce point-là. Y'a personne qui fait seulement une chose dans la vie. C'est simplement une question de ne pas vouloir plus en dévoiler, de se cacher derrière quelque chose pour une raison ou une autre. Dans un contexte professionnel, c'est compréhensible. On veut pas mélanger sa vie personnelle à ce qu'on donne au public, mais dans la vie de tous les jours, avec nos amis par exemple, l'exercice est un peu plus difficile à justifier.

Parce que la beauté de la vie, c'est dans la complexité. L'intérêt que l'on porte aux gens naît du fait qu'on voit qu'ils sont en trois dimensions, qu'ils ont des forces, des faiblesses. Qu'ils connaissement et s'intéressent à plusieurs choses, qu'ils apprécient plus que ce que le premier regard nous donnerait à croire. Nous surprendre par la profondeur de la personne qui se cache derrière ce que l'on voit. Et surprendre, souvent, ça prend pas un miracle. La plus petite des choses peut être la plus magnifique aux yeux de quelqu'un.

On a été fait complexe. On peut ressentir des choses, créer par toutes nos pores, faire vivre des émotions. Faut s'en servir, c'est ça qui fait que l'humain est aussi fantastique.