9.1.12

L'EXPLORATION

Partir on sait pas où. Marcher pour marcher. Rouler pour rouler. Partir sur un nowhwere. Ou un voyage planifié. Peu importe. Explorer, voir le monde. Prendre des détours pour se rendre à la même place, à chaque fois. Un besoin vital de ne pas rester sur place. De ne pas attendre l'autobus, mais d'en profiter pour voir ce qui se cache sur le chemin du retour. Se dire qu'on quitte vers le sud-ouest, jusqu'au Texas en voiture, sans avoir de but précis. Seulement pour croiser des villes inconnues, des places qu'on aurait jamais soupçonnées d'exister. Se laisser surprendre par l'inattendu. Aller voir l'autre à la place de s'en faire une lointaine opinion. Expérimenter directement sur le terrain. Avec les gens.

Vouloir voir comment les peuples vivent, comment ça se déroule ailleurs. Ailleurs, ça peut être aussi près que le quartier d'à-côté, dans la ruelle qui nous sépare de nos voisins, près du chemin de fer au nord ou l'autoroute au sud. Dans le quartier multiethnique. La distance de notre maison importe peu après tout. Oui, c'est magnifique que d'aller à l'autre bout du monde, mais on peut pas s'y rendre chaque jour. Découvrir quotidiennement, le plus possible. S'ouvrir au monde aussi près peut-il être. Ne pas avoir peur d'aller voir de l'autre côté de la clôture. Capturer le moment dans sa mémoire, se le rappeler de temps à autres et en tirer quelque chose de bon ou d'important à chaque fois.

Vouloir être un explorateur dans une époque où tout a été découvert, où tout le monde peut parler à tout le monde tout le temps. Donc s'intéresser aux microsociétés, aux petites différences. Aller voir ailleurs si c'est différent d'ici. Redécouvrir ce qui a été découvert, parce que même si huit cents millions de personnes l'ont vu avant nous. Au niveau personnel, une découverte reste toujours un monde nouveau. Sentir la grandeur du monde, l'hyperactivité de Tokyo ou le calme de l'Islande. Avoir froid à l'autre bout du monde, mais un froid différent du nôtre, avec d'autres gens. S'émerveiller devant des bâtiments anciens, penser à tous ceux qui sont passés avant nous, et qui visiteront à leur tour dans l'avenir. Trouver sa place dans ce qu'on appelle l'Histoire de l'humanité. Trouver un petit recoin qui pourrait nous appartenir.


El Castillo te clin d'oeuillise.

L'archéologie, l'ethnologie, s'intéresser aux autres et à nous du même coups. Tenter un peu plus de nous comprendre. De comprendre ce qui était là avant l'humain, même. La paléontologie. Quand ma génération était jeune, on voulait tous aller retrouver des dinosaures dans le sable. Pour certains, la passion pour l'exploration de notre monde sera restée plus forte, faut croire. Trop forte. Assez pour rêver d'être à d'autres places, tout le temps. Proches ou lointaines. Seulement pour s'imbiber de culture, d'histoires, d'expériences. Pour se sentir bien chez les autres, pour le plaisir, pour évoluer comme personne, tout simplement.

L'univers est grand et complexe, mais l'humain et son environnement le sont tous autant. Pour le mieux.

Voyager. Voir des places. Profiter de ce que les autres peuvent nous offrir. Respirer l'air de l'autre côté de la planète. Car même s'il est identique, il semblera différent.

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