15.1.12

LES ATTENTES

C'est quand même souvent décevant la vie. Pas dans le sens de la déprime lourde et du poids de notre existence qui nous pèse dessus à tous moments, mais plutôt dans le fait qu'elle est rarement ce qu'on voudrait qu'elle soit. On se créer constamment des scénarios envisageables, on rêve de devenir quelque chose dès notre enfance, on veut aboutir quelque part. Et souvent, ça sera complètement à un autre endroit, avec d'autres gens, dans une autre discipline. Parfois, ce sera mieux qu'on s'en serait attendu. Souvent, les idées auront été plus belles que la réalité, et on se contentera de ce qu'on a, à défaut d'avoir mieux. Parce qu'on espère toujours mieux, toujours trop. On se dit que ça fonctionnera, que la vie va nous faire de petits cadeaux parfois. Parfois. Et quand le cadeau arrive pas, on va vers autre chose. Ou bien on attend le père Noël pendant longtemps. Ho ho ho.

On a beaucoup d'attentes pour la relativement courte vie qu'on a. Trouver la personne parfaite à temps pour fonder une famille, avoir un ou des emplois qui nous plairont, et qui nous permettront de vivre convenablement jusqu'à notre dernier jour. Le pire est quand on commence à réaliser que tout ça pourrait nous glisser entre les mains par simple question de mauvais timing. Disons, tu penses avoir des enfants avec quelqu'un, la relation se termine à 34 ans. La deadline est rendue proche pour recommencer tout le processus si tu voulais des enfants. Et y'a pas de meilleure chance la prochaine fois. T'as juste un essai à la vie. Donc soit que tu te dépêches, soit tu fais un petit deuil, en te disant que tu trouveras bien autre chose même si t'avais d'autres attentes.

C'est certain qu'on peut quand même avoir une belle vie en contournant l'idée qu'on s'en était fait, mais ça reste dommage. Oui, c'est vraiment aussi un beau problème des pays développés que d'être déçu de ne pas avoir exactement la vie qu'on voulait alors que d'autres meurent massivement avant même d'avoir ouvert les yeux pour la première fois. Sauf qu'on reste humains, donc même si nos problèmes sont moindres, ça change rien, puisqu'on a connu rien d'autre. Alors ils semblent tous aussi gros et importants pour nous. Justement, on a la chance de pouvoir vivre une belle vie, alors essayer d'avoir la meilleure possible, c'est normal. Obstacles différents pour mondes différents.


Accepter son sort ou bien s'en désoler pour toujours. Clairement, on peut pas rester sur une idée toute sa vie, sinon on va quitter ce monde dans le pire état possible, celui d'avoir eu l'impression d'avoir raté son existence. Deux options médiocres. Aussi fataliste l'une que l'autre, dans un sens.

Plutôt essayer le plus rapidement possible de réaliser qu'on pourrait s'en aller quelque part où on ne veut pas aboutir. S'imaginer où on voudrait être dans dix ans. Faire les changements appropriés. Planifier avec jugement. S'enligner rapidement afin de ne pas perdre de temps. Faire une liste d'objectifs comme si c'était une recette. Bien mélanger. Donne des décennies de mieux-être et quelques portions de soi-même à laisser en héritage au monde. 

Ultra quétaine comme conclusion. Ultra, mais pas faux.

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