23.1.12

LA MODESTIE

Ceux qui s'aiment trop, c'est dérangeant. Faut s'aimer dans vie, c'est certain, si on veut pas tomber dans une déprime infinie qui va t'amener à encore plus déprimer. Un genre de puits infini qui a parfois un fond. Celui du fleuve. Humour noir. Un peu d'amour pour soi-même donc, c'est primordial. Même beaucoup beaucoup d'amour, c'est très correct, tant que tu le mets pas dans face de tout le monde.

Parce que quand t'es rendu au point où sans ironie ni rien tu te trouves vraiment proche du niveau d'un dieu, c'est peut-être parce que t'aurais besoin de te faire couper tes ailes d'ange fendant pour retomber un peu sur terre. T'es vraiment pas si cool que ça. Tout le monde ou presque a des points forts et des points faibles. Et toi, ton défaut de fabrication, c'est justement de te penser au-dessus de la moyenne. C'est peut-être vrai que t'as des qualités qui ressortent plus et qui font de toi un être efficace dans la vie, mais tu restes humain comme tous les autres. Oublie jamais qu'on a dépassé le stade des sept milliards de personnes. Ça veut dire que t'es 1.42857143x(10^-10)% de la population mondiale. C'est tellement petit que ça se met même pas en chiffre compréhensible. T'es même pas une fraction facilement imaginable, alors les chances que tu sois dans la vraie élite mondiale sont très, très minces. Penses-y quand tu crois subitement comme ça que t'es meilleur que tout le monde. Si un gars comme Einstein pouvait rester modeste malgré le fait qu'il est probablement dans le top 1 des plus grands génies dans l'histoire de l'humanité, tu devrais essayer de prendre ton trou de temps en temps, parce que t'as probablement même pas le le cinquième de sa grandeur intellectuelle.

D'ailleurs, ceux qui ont trop d'amour-propre, c'est souvent parce qu'ils s'aiment pas vraiment. Psychologie à cinq cennes ou environ quatre centimes d'Euro. On est international ou ben on l'est pas. Donc quand tu t'aimes trop, c'est fort probable que c'est seulement parce que tu veux te convaincre toi-même que tu t'aimes. C'est comme essayer d'élever son enfant en faisant juste lui répéter constamment la même chose sans tenter de lui faire comprendre le fond. Un moment donné, il va le faire, mais sans savoir pourquoi, ce qui défait totalement l'utilité de tes interventions. À moins que ton but soit d'en faire un robot. Là, t'es dans la bonne voie. Beep beep beep.

À force de t'autoinjecter dans la tête que t'es vraiment excellent, tu risques d'overdoser. Pis dans ce temps-là, si t'as personne pour t'aider, ben tu meurs dans ton vomi. C'est là qu'on voit les limites des métaphores.


Ça, c'est la grosseur de cerveau d'un prétentieux. Non seulement c'est zéro vrai qu'il ressemble à ça, mais en plus, son oeil droit est clairement disproportionné par rapport au gauche, malgré son sourire arrogant.

La modestie, on disait. C'est pas non plus de dire qu'on est un moins que rien et de se flageller à longueur de journée en disant qu'on en vaut pas la peine. C'est juste de pas trouver qu'on est l'ultime phase de l'évolution humaine. En fait, t'es plus proche d'être sa phase terminale si tu trouves ça. Tu vas voir, en étant le moindrement modeste, non seulement tu vas mieux apprécier les autres et leur apport à ta vie, mais en plus, tu vas peut-être risquer de pas passer ta vie tout seul à te faire croire que c'est juste parce que les autres sont pas à ton niveau.

Faque décroche.


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