29.1.12

LA POLITIQUE

Sujet épineux. Pas pour prendre de côté. Gauche, droite, milieu, communistes, capitalistes, conservateurs, libéraux, libertariens, anarchistes, populistes, nageurs. Constat général de la politique. Pour pas s'endormir dès qu'on entend le mot en se disant que ça va être emmerdant. Parce que ce l'est pas. Pas tout le temps. À la base, la politique, c'est quand même un fondement assez utile pour vivre en société. Pas de faire de la politique. Ça, c'est une manière pour certains de redonner à leurs amis douteux. On parle de politique avec un grand P ici. Le concept universel. La chose qu'on devrait tous s'obliger à trouver intéressante, parce que ça ferait de nous des meilleurs citoyens. On dit pas que tu dois connaître le nom de tous les députés de ton pays. Ça, c'est pas tant important, mais comprends au moins pour qui tu vas voter. Lire au minimum les grandes lignes des programmes de partis. Surtout celui que tu penses voter pour. C'est pas une question de belle couleur ou de coupe de cheveux attirante. On parle de ceux qui vont diriger la place où tu vis pour plusieurs années. Qui vont faire des choix qui vont impacter directement ton existence, celle des autres autour de toi et de ton environnement. 

Parce qu'on se le dise, les choix politiques, c'est pas héréditaire. Ça devrait pas. Dans le sens que tu peux penser différemment de ceux qui t'ont mis au monde. Oui, tes parents vont pouvoir te transmettre ce qu'ils pensent. Au début. C'est normal et souhaitable, parce que si c'est pas le cas, tes connaissances risquent de se résumer à lol la politique cest plate. Faut se faire motiver et intéresser pour que ça se développe. Rapidement. Sauf qu'éventuellement, tu dois y aller par toi-même. Colorer tes ailes de la couleur que tu veux. La magie de la vie.

Et après ça, une fois que t'es certain de ce que tu penses, pour qui tu prends et comment t'espères que ça va fonctionner, va voir ailleurs. C'est bizarre, mais ceux qui pensent complètement à l'opposé de toi, ben c'est possible qu'ils soient pas totalement sans âme. Fort probable qu'ils leur en manque un gros bout, mais y'a du bon dans tout. Des idées, ça se mijote, ça se mélange et ça s'échange. Faut constamment remettre en doute ce qu'on pense si on veut pas tomber dans un fanatisme troublant. 

Quoiqu'en gros, on s'entend que certains systèmes sont généralement mieux que d'autres. Disons, la démocratie, ça a fait ses preuves comme quoi ça fait mieux la job que le totalitarisme. Si tu sais pas c'est quoi la différence entre les deux, retourne à l'école. C'est même pas une proposition, tes papiers d'inscription sont prêts.


Donc là tu réalises que y'a des bonnes idées de l'autre côté et ça te dérange intérieurement, parce qu'on a toujours dit que c'était blanc ou noir. T'es quelque chose ou tu l'es pas. Tu pouvais pas être entre-deux. Jusque-là. Les limites d'avoir des partis politiques, c'est que faut que tu t'identifies. Surtout que l'autre côté c'est toujours des extrémistes ou des corrompus.

Mais c'est pas vrai. Sauf pour les capitalistes. C'est des blagues.

Dans le fond, faudrait voter pour des idées, pas pour du monde. Concept révolutionnaire. À go on fait une réforme du système. 


23.1.12

LA MODESTIE

Ceux qui s'aiment trop, c'est dérangeant. Faut s'aimer dans vie, c'est certain, si on veut pas tomber dans une déprime infinie qui va t'amener à encore plus déprimer. Un genre de puits infini qui a parfois un fond. Celui du fleuve. Humour noir. Un peu d'amour pour soi-même donc, c'est primordial. Même beaucoup beaucoup d'amour, c'est très correct, tant que tu le mets pas dans face de tout le monde.

Parce que quand t'es rendu au point où sans ironie ni rien tu te trouves vraiment proche du niveau d'un dieu, c'est peut-être parce que t'aurais besoin de te faire couper tes ailes d'ange fendant pour retomber un peu sur terre. T'es vraiment pas si cool que ça. Tout le monde ou presque a des points forts et des points faibles. Et toi, ton défaut de fabrication, c'est justement de te penser au-dessus de la moyenne. C'est peut-être vrai que t'as des qualités qui ressortent plus et qui font de toi un être efficace dans la vie, mais tu restes humain comme tous les autres. Oublie jamais qu'on a dépassé le stade des sept milliards de personnes. Ça veut dire que t'es 1.42857143x(10^-10)% de la population mondiale. C'est tellement petit que ça se met même pas en chiffre compréhensible. T'es même pas une fraction facilement imaginable, alors les chances que tu sois dans la vraie élite mondiale sont très, très minces. Penses-y quand tu crois subitement comme ça que t'es meilleur que tout le monde. Si un gars comme Einstein pouvait rester modeste malgré le fait qu'il est probablement dans le top 1 des plus grands génies dans l'histoire de l'humanité, tu devrais essayer de prendre ton trou de temps en temps, parce que t'as probablement même pas le le cinquième de sa grandeur intellectuelle.

D'ailleurs, ceux qui ont trop d'amour-propre, c'est souvent parce qu'ils s'aiment pas vraiment. Psychologie à cinq cennes ou environ quatre centimes d'Euro. On est international ou ben on l'est pas. Donc quand tu t'aimes trop, c'est fort probable que c'est seulement parce que tu veux te convaincre toi-même que tu t'aimes. C'est comme essayer d'élever son enfant en faisant juste lui répéter constamment la même chose sans tenter de lui faire comprendre le fond. Un moment donné, il va le faire, mais sans savoir pourquoi, ce qui défait totalement l'utilité de tes interventions. À moins que ton but soit d'en faire un robot. Là, t'es dans la bonne voie. Beep beep beep.

À force de t'autoinjecter dans la tête que t'es vraiment excellent, tu risques d'overdoser. Pis dans ce temps-là, si t'as personne pour t'aider, ben tu meurs dans ton vomi. C'est là qu'on voit les limites des métaphores.


Ça, c'est la grosseur de cerveau d'un prétentieux. Non seulement c'est zéro vrai qu'il ressemble à ça, mais en plus, son oeil droit est clairement disproportionné par rapport au gauche, malgré son sourire arrogant.

La modestie, on disait. C'est pas non plus de dire qu'on est un moins que rien et de se flageller à longueur de journée en disant qu'on en vaut pas la peine. C'est juste de pas trouver qu'on est l'ultime phase de l'évolution humaine. En fait, t'es plus proche d'être sa phase terminale si tu trouves ça. Tu vas voir, en étant le moindrement modeste, non seulement tu vas mieux apprécier les autres et leur apport à ta vie, mais en plus, tu vas peut-être risquer de pas passer ta vie tout seul à te faire croire que c'est juste parce que les autres sont pas à ton niveau.

Faque décroche.


17.1.12

PETITES MALADIES

Cépacol avoir un mal de gorge. Jeu de mots. État actuel. Cépacol, les petites pastilles qui te font engourdir la gorge pour que t'oublies quelques instants que t'as des couteaux dedans. La bouche engourdie aussi, te rappelant quand tu t'es fait enlever les dents de sagesse, en version soft. Tout ça pour calmer la tempête avant le presque inévitable rhume. Sauf si t'es plus fort que ça. C'est pas un choix, c'est juste comme ça ou pas, t'as aucune incidence là-dessus si tu prends un minimum soin de toi. La nature s'occupe du reste.

Quand même pas important comme maladie. Puisqu'on se dit malade, ça entre effectivement dans la grande famille des maladies, mais on s'entend que c'est loin d'être le sida ou un cancer. C'est un peu comme Pluton. Pas vraiment une planète, mais une planète naine. Rétrogradée à un stade inférieur après avoir été dans l'élite pendant un demi-siècle. Pas tant d'opinions là-dessus, étant pas un scientifique, c'est difficile de dire si c'était un bon choix ou non. On l'aimait bien, elle était loin, toute bleue et avait un nom sympathique. Le mal de gorge, la toux, le rhume, la grippe, c'est des maladies naines. Dans notre société moderne du moins, parce qu'on peut les contrôler assez facilement. Ou les ignorer quand on est en bonne santé, et ça va partir rapidement. Sinon, y'a la clinique. Gratuite ou presque. Difficile de pas s'en sortir si on a la moindre volonté de le faire.

Passer à travers les petites embûches qui se faufilent dans notre chemin avec des Cépacol. 


Nos petites maladies donc, avec lesquelles on doit composer de temps à autres. Rien de catastrophique, juste la vie qui nous rappelle qu'on est pas invincibles, pour nous remettre dans le visage qu'on a une machine qui fonctionne à temps plein à l'intérieur de nous, qui est pas infaillible et immortelle. Faut en prendre soin si on veut bien s'en sortir, si on veut vivre longtemps et bien. Surtout bien, parce que vivre jusqu'à quatre-vingt-quinze ans avec une santé de merde, c'est pas souhaitable. Quand tout ce qui t'occupe la tête c'est de pouvoir passer la journée sans trop avoir mal au corps et à l'esprit, c'est difficile de dire que tu vis vraiment. Pour ça que certains préfèrent cesser tout ça, on imagine, quand t'es rendu à moitié cyborg tellement t'es branché à un nombre impressionnant d'appareils. Être en vie, c'est pas seulement le fait de respirer. Si tu peux même pas profiter le moindrement des moments qu'il te reste à vivre, si t'es seulement un corps qui existe sans pouvoir réagir, sans savoir où il est, sans souvenirs de ceux qu'il devrait toujours aimer, le concept de la vie devient effectivement abstrait. Et illogique. Et dénudé de sens pour ceux qui nous entourent. Parce qu'à ce moment, c'est surtout pour eux qu'on reste. Pour donner l'illusion qu'on y est toujours, que celui ou celle qu'on a été est encore quelque part à l'intérieur. Ce qui est probablement vrai, mais difficilement retrouvable. Tristement.

Vivre ou ne pas vivre. Le descendant de Shakespeare aurait dit ça. Peut-être. Avec un soluté à la main.



15.1.12

LES ATTENTES

C'est quand même souvent décevant la vie. Pas dans le sens de la déprime lourde et du poids de notre existence qui nous pèse dessus à tous moments, mais plutôt dans le fait qu'elle est rarement ce qu'on voudrait qu'elle soit. On se créer constamment des scénarios envisageables, on rêve de devenir quelque chose dès notre enfance, on veut aboutir quelque part. Et souvent, ça sera complètement à un autre endroit, avec d'autres gens, dans une autre discipline. Parfois, ce sera mieux qu'on s'en serait attendu. Souvent, les idées auront été plus belles que la réalité, et on se contentera de ce qu'on a, à défaut d'avoir mieux. Parce qu'on espère toujours mieux, toujours trop. On se dit que ça fonctionnera, que la vie va nous faire de petits cadeaux parfois. Parfois. Et quand le cadeau arrive pas, on va vers autre chose. Ou bien on attend le père Noël pendant longtemps. Ho ho ho.

On a beaucoup d'attentes pour la relativement courte vie qu'on a. Trouver la personne parfaite à temps pour fonder une famille, avoir un ou des emplois qui nous plairont, et qui nous permettront de vivre convenablement jusqu'à notre dernier jour. Le pire est quand on commence à réaliser que tout ça pourrait nous glisser entre les mains par simple question de mauvais timing. Disons, tu penses avoir des enfants avec quelqu'un, la relation se termine à 34 ans. La deadline est rendue proche pour recommencer tout le processus si tu voulais des enfants. Et y'a pas de meilleure chance la prochaine fois. T'as juste un essai à la vie. Donc soit que tu te dépêches, soit tu fais un petit deuil, en te disant que tu trouveras bien autre chose même si t'avais d'autres attentes.

C'est certain qu'on peut quand même avoir une belle vie en contournant l'idée qu'on s'en était fait, mais ça reste dommage. Oui, c'est vraiment aussi un beau problème des pays développés que d'être déçu de ne pas avoir exactement la vie qu'on voulait alors que d'autres meurent massivement avant même d'avoir ouvert les yeux pour la première fois. Sauf qu'on reste humains, donc même si nos problèmes sont moindres, ça change rien, puisqu'on a connu rien d'autre. Alors ils semblent tous aussi gros et importants pour nous. Justement, on a la chance de pouvoir vivre une belle vie, alors essayer d'avoir la meilleure possible, c'est normal. Obstacles différents pour mondes différents.


Accepter son sort ou bien s'en désoler pour toujours. Clairement, on peut pas rester sur une idée toute sa vie, sinon on va quitter ce monde dans le pire état possible, celui d'avoir eu l'impression d'avoir raté son existence. Deux options médiocres. Aussi fataliste l'une que l'autre, dans un sens.

Plutôt essayer le plus rapidement possible de réaliser qu'on pourrait s'en aller quelque part où on ne veut pas aboutir. S'imaginer où on voudrait être dans dix ans. Faire les changements appropriés. Planifier avec jugement. S'enligner rapidement afin de ne pas perdre de temps. Faire une liste d'objectifs comme si c'était une recette. Bien mélanger. Donne des décennies de mieux-être et quelques portions de soi-même à laisser en héritage au monde. 

Ultra quétaine comme conclusion. Ultra, mais pas faux.

11.1.12

LE GAZON

Ah, la pelouse. Ce symbole humain de la domination sur la nature. On a des beaux carrés de verdure devant chez soi, on les entretient religieusement pour qu'ils soient parfaits. La tondeuse, l'engrais. Le bruit du samedi matin. On veut qu'elle soit la plus belle de toutes, parce que. Juste parce que. Y'a aucune raison vraiment valable qui vaut qu'on y passe autant de temps, sauf pour que ce soit, entre guillemets, beau. Vert, court, uniforme.

Parce qu'on s'entend que si toutes lesdites pelouses sont identiques une fois le travail d'entretien effectué, c'est aussi génial que de garder la photo d'un couple qui s'aime en noir et blanc qui vient par défaut dans un cadre qu'on achète. La tentative de métaphore ici, c'est pour dire que c'est zéro original, voir même un peu triste. Ce qui fait que ton devant de maison sera plus beau, c'est tout l'aménagement paysager, comme les petites roches plates qui font un chemin vers le paradis et les fleurs de toutes les couleurs. Et la cabane pour les oiseaux aussi. Ton gazon, il est vert, court et uniforme. Comme tous les autres partout. En fait, c'est l'équivalent des petites herbes dans la forêt, qui sont, qu'on se le dise, du gros gazon pas coupé. Si tu passais pas la tondeuse régulièrement, ça deviendrait une grosse forêt devant chez vous. J'le sais, j'ai déjà eu des gens dans mon coin quand j'étais jeune qui passaient pas la tondeuse, pis c'est ce que ça donnait. Une maison hantée. Ou ben de vendeurs de drogue. 

On a du tapis de forêt pour meubler l'espace devant nos belles maisons de banlieue. Un petit morceau de nature en ville. Comme de l'air de Floride en canne.

Ça, c'est du gazon avec un spot orange. Ce qu'on remarque, c'est le rond, pas le vert. Parce que ce qui créer la différence, c'est étonnamment ce qui est différent du reste.

Et pourtant, le gazon, on dit qu'il est toujours plus vert chez le voisin. C'est une image. Qui veut dire qu'on a jamais vraiment ce qu'on veut, qu'on est jamais vraiment heureux parce qu'on désirera toujours ce que les autres ont. Sauf que si on passait un peu moins de temps à s'intéresser au gazon, et plutôt à ce qui fait que notre pelouse est unique et belle par ce qu'on lui a ajouté qui nous représente, on aurait peut-être un peu plus de chances d'être satisfait de nous-mêmes. Et même si le gazon du voisin est réellement plus vert, ça en dit beaucoup sur le reste de sa vie. Justement, s'il a assez de temps pour avoir un gazon parfait, c'est probablement parce qu'il manque d'intérêt dans le reste. Jugement facile, mais fort probablement vrai. Donc, laisse-le avoir une pelouse divine. Ça fait juste une affaire de moins et pas si importante que ça sur ton CV. 

Ta pelouse, c'est juste une façade de tourbe devant ta demeure. C'est ceux qui sont dans la maison qui importent. Quand tu te mets à réaliser ça, le gazon commence à devenir aussi vert chez vous que chez n'importe qui, peu importe sa couleur.

9.1.12

L'EXPLORATION

Partir on sait pas où. Marcher pour marcher. Rouler pour rouler. Partir sur un nowhwere. Ou un voyage planifié. Peu importe. Explorer, voir le monde. Prendre des détours pour se rendre à la même place, à chaque fois. Un besoin vital de ne pas rester sur place. De ne pas attendre l'autobus, mais d'en profiter pour voir ce qui se cache sur le chemin du retour. Se dire qu'on quitte vers le sud-ouest, jusqu'au Texas en voiture, sans avoir de but précis. Seulement pour croiser des villes inconnues, des places qu'on aurait jamais soupçonnées d'exister. Se laisser surprendre par l'inattendu. Aller voir l'autre à la place de s'en faire une lointaine opinion. Expérimenter directement sur le terrain. Avec les gens.

Vouloir voir comment les peuples vivent, comment ça se déroule ailleurs. Ailleurs, ça peut être aussi près que le quartier d'à-côté, dans la ruelle qui nous sépare de nos voisins, près du chemin de fer au nord ou l'autoroute au sud. Dans le quartier multiethnique. La distance de notre maison importe peu après tout. Oui, c'est magnifique que d'aller à l'autre bout du monde, mais on peut pas s'y rendre chaque jour. Découvrir quotidiennement, le plus possible. S'ouvrir au monde aussi près peut-il être. Ne pas avoir peur d'aller voir de l'autre côté de la clôture. Capturer le moment dans sa mémoire, se le rappeler de temps à autres et en tirer quelque chose de bon ou d'important à chaque fois.

Vouloir être un explorateur dans une époque où tout a été découvert, où tout le monde peut parler à tout le monde tout le temps. Donc s'intéresser aux microsociétés, aux petites différences. Aller voir ailleurs si c'est différent d'ici. Redécouvrir ce qui a été découvert, parce que même si huit cents millions de personnes l'ont vu avant nous. Au niveau personnel, une découverte reste toujours un monde nouveau. Sentir la grandeur du monde, l'hyperactivité de Tokyo ou le calme de l'Islande. Avoir froid à l'autre bout du monde, mais un froid différent du nôtre, avec d'autres gens. S'émerveiller devant des bâtiments anciens, penser à tous ceux qui sont passés avant nous, et qui visiteront à leur tour dans l'avenir. Trouver sa place dans ce qu'on appelle l'Histoire de l'humanité. Trouver un petit recoin qui pourrait nous appartenir.


El Castillo te clin d'oeuillise.

L'archéologie, l'ethnologie, s'intéresser aux autres et à nous du même coups. Tenter un peu plus de nous comprendre. De comprendre ce qui était là avant l'humain, même. La paléontologie. Quand ma génération était jeune, on voulait tous aller retrouver des dinosaures dans le sable. Pour certains, la passion pour l'exploration de notre monde sera restée plus forte, faut croire. Trop forte. Assez pour rêver d'être à d'autres places, tout le temps. Proches ou lointaines. Seulement pour s'imbiber de culture, d'histoires, d'expériences. Pour se sentir bien chez les autres, pour le plaisir, pour évoluer comme personne, tout simplement.

L'univers est grand et complexe, mais l'humain et son environnement le sont tous autant. Pour le mieux.

Voyager. Voir des places. Profiter de ce que les autres peuvent nous offrir. Respirer l'air de l'autre côté de la planète. Car même s'il est identique, il semblera différent.

7.1.12

LA LANGUE

Quel sujet complexe que la langue. Dans le sens de celle que l'on parle, pas qu'on a dans la bouche. Certains l'abhorrent tellement ça a tendance à diviser les gens, même parfois les accointances, comme la famille et les amis. D'autres s'accaparent le sujet comme si y'était question de défendre leur vie et acculeront au mur n'importe qui osera s'opposer à eux, d'un bord ou de l'autre de la question. Surtout quand on est dans un pays, ou une province, où à peu près quatre-vingt-dix pour cent des débats y sont reliés de près ou de loin, même si présentement on est dans une relative accalmie après la tempête d'époques plus mouvementées, et la passion l'emporte souvent sur tout. C'est à ce moment-là qu'on entre dans quelque chose où le côté acariâtre de certains sortira et que leur attitude acerbe nous mènera seulement à des guerres de mots sans fin. Acrimonie probablement attribuable à leur déjeuner qui était pas bon ou à un autre facteur complètement aléatoire, mais qui nous pousse dans un état quasi second où on ressent un besoin profond de gagner notre point et de prouver à l'autre qu'on a raison. C'est à se demander parfois comment on fait pour éprouver autant d'intérêt pour quelque chose, aussi facilement.

Dans son acception première, la langue ou le langage, qui sont pas mal du même acabit, du même moule, c'est un système qui permet de communiquer. J'imagine que vers le début, on parlait pas mal tous la même langue, faute de pas beaucoup de monde. Et puis on jour on a décidé de déménager à d'autres places et de diversifier ça. Ça a donné, avec le temps, ce qu'on a maintenant, c'est-à-dire à peu près autant de langues que de gens. Ça en devient abscons tellement c'est complexe dans son ensemble, mais c'est un peu aussi la beauté de l'humain. Parce que notre langue reflète aussi notre culture jusqu’à un certain point. On peut pas écrire la même chose en français, en anglais ou en japonais. Les mots rebondissent pas de la même manière, les tonalités inspirent des choses différentes. En fait, on peut dire que l'abécédaire propre à chaque langue lui permet d'avoir accès à toutes sortes de subtilités que les autres ont pas. C'est aussi pourquoi parler plusieurs langues c'est fantastique, parce qu'on peut comprendre les nuances sans traduction qui dénature l'oeuvre ou l'intention originale.



C'est en partie pourquoi j'me distancie souvent des débats linguistiques. C'est pas parce qu'on aime autant l'anglais, l'allemand ou le russe que le français qu'on est un impur. Les langues changent avec le temps, c'est la nature des choses. C'est clair que dans le processus, on en perdra, mais on en gagnera aussi. De toute façon, on parle pas le même français qu'il y a cinq cents ans, et encore moins qu'un millénaire passé. On peut adorer notre langue en s'ouvrant aux autres, en lui insérant certains termes. D'ailleurs, toutes les langues sont basées sur d'autres. Étrangement, on voit pas beaucoup de gens qui s'insurgent contre le fait que le français a déclassé le latin au fil du temps, et personne non plus qui trouve ça abject que personne s'en préoccupe. En fait, la passion pour la langue, c'est probablement dû au fait qu'on veut conserver ce que l'on connaît, ce qui nous tient le plus à coeur au moment présent, même si ça contredit un peu le passé. C'est normal, mais en même temps, un peu absurde, quand on y pense. On peut aimer sans se refermer face au monde, on peut abjurer un peu notre zèle incessant et tenter plutôt promouvoir ce qu'il y a de beau dans notre langue par l'utilisation, au lieu de monter les barricades contre les autres comme s'ils étaient tous l'ennemi à combattre.

C'est confus et ça achoppe tout ça, parce que c'est pas facile à aborder sans aliéner les uns et se mettre à dos les autres. Ironiquement, en écrivant sur le sujet, on dit quelque chose, on se positionne, on ouvre le débat, même si le but est d'essayer de le fermer, d'être abortif face à lui ou au minimum tenter de le comprendre un peu mieux. Bref, on pourrait continuer encore longtemps, mais un moment donné, faut garder ça relativement court et abréger, sinon on en finira jamais. C'est sans fin comme sujet. Ça perdure depuis toujours, et ça continuera tant qu'on communiquera. 

Conclusion: Le débat qui en est pas un est abrogé. Platement comme ça. Lancez-moi des tomates.

P.S: Et vu qu'on parle de langue, allez chercher dans le dictionnaire tous les mots que vous avez pas compris. On va tous grandir un peu à s'instruire de la sorte.

4.1.12

L'ORIENTATION

Pour se retrouver dans la vie, faut savoir s'orienter. Le nord, le sud, l'est. L'ouest moins, parce que si on connaît les trois autres points cardinaux, le quatrième, on va le savoir par défaut. Logique. Donc faut savoir où on s'en va si on veut pas se perdre. Certains ont ça plus facilement que d'autres. Sur un plan personnel, c'est une force, pas mal toujours savoir où on est, même quand la place est inconnue. Sauf dans un centre d'achats. C'est ma kryptonite. Pour ceux qui comprennent pas la référence, la kryptonite, c'est la seule chose qui peut affaiblir Superman. C'est comme le talon d'Achille moderne. Bref, y'a des places plus faciles que d'autres pour s'orienter.


C'est aussi de savoir où on s'en va dans le temps, pas juste physiquement. L'orienteur scolaire ou professionnel. Avoir des conseils pour se diriger dans la bonne direction, pour savoir si on est un AIR ou un ERS dans le test RIASEC. C'est beaucoup demander que de simplifier la complexité de la personnalité d'une personne à quelques mots ou lettres, mais ça aide au moins à tenter de savoir ce qu'on voudra faire de sa vie dès le jeune âge de 16-17 ans. Parce que s'orienter quand on se connaît à peine, c'est comme retrouver son chemin en forêt la nuit. Et d'ailleurs, on se connaîtra jamais assez pour être certains de ses choix de carrière et de vie, mais c'est comme ça que ça fonctionne. Le choix, c'est mortel à dealer avec.


L'orientation, ça peut aussi être d'ordre sexuel. Pas facile non plus de s'y retrouver. Y'en a que ça dérange qu'un homme en aime un autre. Parce que ça serait pas naturel. Ou pour d'autres raisons. Comme si ça changeait de quoi dans notre vie personnelle ce que les autres font chez eux. Et si ça te dégoûte tant que ça, essaye de mieux choisir tes combats. On est tous comme on est. Toi tu tripes peut-être à te faire lancer du Map-O-Spread dessus en g-string en regardant Pretty Woman pis j'te jugerai pas vraiment plus pour autant. C'pas une déviance, c'est rarement un choix personnel, c'est juste naturellement comme ça. Vivre et laisser vivre. Donc trouves-toi des loisirs. Prise de position sociale. Ça arrive rarement, profitez-en.

Ce qui est drôle en fait, c'est que l'orientation, on s'en sert rarement pour en parler en tant que tel. Ça sera surtout quand on est désorienté qu'on la mentionnera. On entend jamais vraiment quelqu'un dire de même Ouin, moi je suis ben orienté. Il faut toujours que quelqu'un d'autre le soit pas, au minimum, pour qu'on aborde le sujet. Comme quoi c'est vraiment pas évident de faire avec. À gauche, à droite, au nord. Avocat, médecin, mime. Pleins de directions et pourtant tellement peu qu'on pourra emprunter. 

La racine latine du mot aiderait sûrement vraiment beaucoup à comprendre pourquoi on peut se sentir désorienté comme ça, pourquoi on se dit l'être. Faudrait vraiment faire la recherche. Ça serait même pas long en plus. Vraiment.

Du latin Oriens qui veut dire levant ou bien l'est. Comme l'orient. Le pays du Soleil levant. Bon, ça explique pas vraiment, mais au moins, c'est une direction. 

Quoique parfois, quand on se lève trop vite, la tête nous tourne. Parce qu'aller trop vite, ça désoriente solide.