Ça prend pas grand-chose pour être confortable. Un bon matelas et une couverte chaude l'hiver, et ça sera parfait. Avec un bon chocolat chaud, ça sera encore mieux. Non seulement est-ce que ça fait du bien, mais ça nous rappelle aussi notre enfance, quand on rentrait de jouer dans l'énorme tempête de neige les joues toutes rouges et qu'il y en avait un qui nous attendait sur le comptoir de la cuisine, deux guimauves fondant tranquillement sur le dessus.
Le confort, c'est être bien. Ça se cherche, mais ça se trouve jamais vraiment. Ça arrive à un moment ou à un autre sans qu'on s'en attende. Un jour on sera stressé pour un rien ou même sans savoir pourquoi, et tout s'arrangera le soir en regardant un bon film. C'est aussi prendre le temps de relativiser tout ça, de se dire que rien ne presse. C'est parfois laisser le temps filer, s'étendre et écouter de la musique juste pour le plaisir. Ou bien se coucher et tout simplement regarder celui ou celle que l'on aime dans les yeux en ne faisant absolument rien. Une petite minute, une simple petite minute et tout d'un coup, tout semble bien aller. On ne pense plus aux problèmes du bureau, de son avenir incertain, de tout ce qui peut venir le briser, notre confort. On en a pas pour l'éternité, c'est certain, mais les petits plaisirs, c'est les plus grands faiseurs de bien.
Le confort, ça peut aussi être de se garder un léger inconfort, de se mettre au défi. Parce que c'est en se sortant d'un trop grand confort qu'on va encore mieux apprécier ce qui nous arrive. C'est en se disant qu'on a réussi, qu'on a passé au-dessus de nos lourdes habitudes que le confort va encore plus se faire ressentir. Parce qu'on vivra des moments spéciaux, qu'on reverra des gens qu'on aura pas vu depuis longtemps et qui se révéleront encore mieux qu'on aurait pu l'imaginer. C'est en se dépassant qu'on sera fier de ce qu'on aura accompli, qu'on trouvera un sens à ce qu'on fait et une relative tranquillité d'esprit. Pour un moment.
Car on ne sera jamais vraiment tranquille. L'humain étant comme il est, on s'inquiète toujours de quelque chose ou de quelqu'un. On doute toujours de nos choix, de nos inactions. On se demande toujours comment ça aurait été en allant à gauche plutôt qu'à droite, en demandant de se revoir au lieu de se contenter d'un simple au revoir. On se dit qu'on agit pas assez, qu'on réalise jamais vraiment nos rêves les plus fous. À cause de notre zone de confort dans laquelle on se vautre. À cause de notre peur de l'inconnu. C'est difficile d'être heureux avec ce qu'on a, parce que tout autour de nous sera là pour nous faire penser autrement, pour nous faire voir autre chose.
Et c'est en essayant de garder un équilibre entre tout ça qu'on vivra du mieux qu'on peut. On sera jamais entièrement satisfait, jamais vraiment heureux tout le temps. Le bonheur, ça vient par petits moments de confort et de réconfort. Et c'est très bien comme ça.
Très bon ce texte! D'ailleurs un jour Pierre Bourgault en entrevue disait sur ce sujet: le bonheur pour moi n'existe pas, je crois aux moments de bien-être!
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