21.12.11

LA MUSIQUE

Si t'avais le choix entre être aveugle ou sourd, tu serais quoi?

C'est une question qui revient souvent pour aucune raison. Une situation ultra hypothétique qui sert principalement à savoir de quel côté penche plus une personne. Visuelle ou auditive. Pour moi, le choix est assez simple à première vue. Jeu de mots en italique. Je serais sourd. Y'a tellement de choses à perdre avec la vue. On vit notre vie dans la noirceur totale, on peut plus vraiment s'orienter dans la rue, regarder de films, voir les gens, lire, s’émerveiller devant des oeuvres d'art, voyager dans d'autres pays pour admirer l'architecture et le paysage. La société humaine est basée sur la vue. J'me dis que je pourrais jamais vivre sans ça, que ma vie serait un désastre si je pouvais rien voir du tout.

Puis je pense à la musique. Comme en ce moment. Et tout d'un coup, j'hésite. J'me dis que je pourrais sûrement, probablement vivre sans elle, que je pourrais me contenter du reste, et c'est bien plausible. Et j'me dis ensuite qu'il y a rien qui se compare à elle. C'est de l'amour en forme auditive. C'est la seule chose qui peut m'amener l'eau aux yeux en une seconde et demie. En fait, juste à penser à certains morceaux et j'ai un sourire de satisfaction qui apparaît sur mon visage, alors que je prends une grande inspiration, comme si c'était trop d'un seul coup. Ça ne se voit pourtant pas, ça ne se touche pas, ça fait seulement se ressentir. Ça vibre dans notre tête, dans notre corps. Ça nous fait vivre quelque chose simplement à travers le son, par ce que notre tête en décode. Y'a rien de plus irrationnel que la musique. C'est de l'émotivité pure.

Ça ramène des souvenirs plus puissants que tout ce qui existe. Ça nous rappelle des gens qu'on aime ou qu'on a aimés, des moments de notre enfance, de notre adolescence, de toute notre vie. Ça nous fait penser aux nuits d'hiver, à nos premières expériences, à une soirée inoubliable, à des moments qui auraient dû être totalement oubliables, mais qui resteront à jamais avec nous parce que la musique complémentait parfaitement bien la situation. C'est de la nostalgie à l'état pur, ça berce notre vie du début à la fin, souvent sans qu'on en soit vraiment conscient. C'est aussi un monde infini de découvertes, de genres, de sonorités, de représentation des différentes époques. Ça transcende les générations, les siècles, les cultures. Ça nous rapproche tous d'une manière ou d'une autre. C'est universel.



Et pourtant, c'est qu'un enchaînement de sons, d'instruments, de voix. La musique de la voix. Toute aussi puissante. Entendre, écouter toutes ses nuances. S'endormir au son d'une voix apaisante, être séduit par une autre qui activera quelque chose d'incompréhensible en nous. Entendre un rire, les pleurs, la joie. Entendre la musicalité de la vie, le rythme naturel des choses.

C'est donc de là que le doute émerge. L'aveuglement auditif et émotionnel.

1 commentaire:

  1. Ah oui la musique que ferons-nous sans elle!
    En fait, je prendrais une oreille et un oeil! :-)
    C'est beau, c'est beau!

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