31.12.11

C'EST PAS GRAVE

Pour ceux qui ont souvent lu ce qui est écrit ici, vous en êtes peut-être, voir sûrement conscients. Les autres, pas d'inquiétude, c'est pas à l'examen. La tendance que j'ai de dire que c'est pas grave. Que les choses le sont pas. Peu importe ce qui arrive, c'est l'idée de se dire que y'a pire, ou mieux, mais qu'anyway, on va passer à travers.

C'est pas de prendre les choses à la légère. On peut vivre pleinement nos joies et nos déceptions et en même temps pas trop être dedans. C'est juste de relaxer un instant, de regarder la situation, et de l'analyser. Pis on se dit, on se répète que c'est pas grave, que ça arrive à tout le monde, qu'on est pas pire qu'un autre. Possible que tu sois le pire de tous aussi. C'est pas souhaitable, mais c'est une option. On le saura jamais. Sauf si on devient assez awesome un jour pour inventer une machine qui peut analyser qui est la pire de toutes, mais les probabilités que ça arrive sont minces. Donc d'ici là, faudra se dire qu'on est comme tout le monde et que ça passera. Le plus vite possible, pour pas tomber dans un désastre émotif duquel on pourra pu se sortir, et qui nous fera entrer dans un cercle vicieux de Ma vie est de la merde et je peux pas rien faire parce que ma vie est de la merde.

C'est clair que c'est pas évident à faire. Souvent, on a beau tenter d'se dire que tout est correct, que c'est pas grave, on le sent différemment à l'intérieur. Y'a certaines choses qui viennent plus nous chercher que d'autres. Et c'est normal. Faut pas s'en faire avec ça non plus. Si au moins on le prend de la bonne manière, ça devrait passer. Tout passe éventuellement. Même la personne qu'on aura la plus aimée au monde, un jour, on l'oubliera peu à peu et/ou bien on en aimera une autre. C'est triste comme constat, mais c'est la vie. Alors tant qu'à se morfondre jusqu'à ce que ça passe, aussi bien rapidement le réaliser, que ça passera, et tenter de se recentrer sur autre chose. Ça pourrait même aider à ce que ça passe plus vite.


Genre de face satisfaite.

J'ai l'air d'un preacher de la bonne pensée à parler comme ça. C'est pas ça le but. Juste que ça fait vraiment du bien de se dire que c'est pas grave, que y'a pire. Ça permet de voir la vie un peu plus positivement, de voir l'avenir un peu plus rose dans la mesure du possible. De toute façon, si y'avait pas d'obstacles ni rien, first ça serait vraiment plate, et deux on évoluerait jamais. Donc tant qu'à y être, aussi bien voir ça du mieux qu'on peut.

Bien évidemment qu'on parle sur un plan personnel et humain ici. Des choses graves contre lesquelles il faut s'indigner, y'en a à la tonne socialement, politiquement, globalement. C'est plus dans ces sphères là qu'on devrait se dire que c'est grave, parce que ça, ça changera pas si on fait rien. Sauf que là, on tombe complètement dans un autre sujet. Et on tente de garder ça quand même court.

Donc, essayer de l'adopter, ça pourrait faire une belle résolution pour la nouvelle année. J'dis ça comme ça. 

Surtout si vous le lisez vers le mois de juillet.

28.12.11

TOUT CONNAÎTRE

C'est une obsession. Passer des heures à surfer sur la toile en lisant tout ce qui nous tombe sous la main. Passer d'un article à un autre, aller voir ce qui est en lien avec ça, commencer à lire sur une sorte de conifère et se retrouver on ne sait pas comment à s'intéresser à la femme d'Abraham Lincoln. À son histoire on s'entend, pas directement à elle. Et ça continue tout le temps, le besoin de tout connaître, d'en savoir plus sur tout, même les choses inutiles.

Parce qu'on a un besoin de savoir, un besoin de comprendre notre monde. Certains sont capables de se contenter de peu, très peu. La base, ce qu'ils auront besoin pour leur travail, pour leur vie personnelle, pour se rendre du point A au point B. Pour d'autres, d'en savoir plus que nécessaire, sera nécessaire. Ça découle probablement d'une trop grande curiosité. On veut toucher à tout, en savoir sur la politique, l'économie, le vent, la photographie, l’architecture. On veut savoir comment ça fonctionne, pourquoi c'est comme ça, c'est parti d'où et où ça s'en va. On s'intéresse aux capitales du monde, à la signification de leur nom, à combien d'habitants elles ont et c'est quoi la température moyenne du mois de janvier. Pour rien.

Peut-être aussi un besoin de combler le vide. Le vide laissé par une routine trop routinière. Quand on devient un petit robot du métro-boulot-dodo. Y'en a qui doivent être motivés mentalement en continu, sinon la déprime embarque. Parce qu'on a beau dire qu'on s'intéresse à des choses inutiles, à un niveau plus élevé, tout est relativement inutile à savoir. On aurait ultimement besoin de rien sauf se loger, se nourrir et se reproduire pour faire en sorte que l'humain continue d'exister. Faire avancer l'humain pis tout ça, c'est juste parce qu'on s'emmerde royalement la majorité du temps. Et c'est ça qui est fantastique. On se divertit comme on peu, on s'intéresse aux futilités de la vie qui deviennent passionnantes.

La passion. Sentiment étrange de très grande attirance envers quelque chose. Faque quand t'es passionné par la vie pis tout ce qui se passe, c'est pas simple. Se compliquer la vie à vouloir tout connaître, à vouloir tout savoir. T'es jamais satisfait de ce que tu connais, tu t'abreuves constamment de ce qui passe, t'as toujours le goût de retourner étudier en autre chose. Tu vis pour connaître. Tu vas te faire juger aussi. Les gens vont te demander pourquoi tu t'intéresses à ceci, pourquoi diantre tu connais cela. Et tu peux pas l'expliquer, parce que c'est juste comme ça. Pis c'est pas grave. On connaîtra jamais tout, c'est certain. Même que ça serait même vraiment décevant de tout savoir, parce que y'aurait pu de surprise. Donc on tend vers quelque chose qu'on veut pas nécessairement atteindre. C'est grave.


Même Shakespeare en revient pas.

Donc tombez dans le piège, lisez sur tout, ça rend la vie beaucoup plus divertissante et diversifiée. Et c'est super pour les 5 à 7.

C'est génial la vie, quand même, quand on y pense. Amusez-vous.

24.12.11

LA NOSTALGIE

Les Noëls de notre enfance. Habituellement, on s'en rappellera comme nos plus beaux, nos plus mémorables. On croyait au père Noël, on se couchait tôt, souvent sans pouvoir vraiment dormir, pour se lever et voir tous les cadeaux sous le sapin. Et ensuite on vieillit, on le refait chaque année. Progressivement, c'est moins magique, ça change. Ça devient des partys de famille, des moments pour se revoir. C'est agréable, mais c'est pas la même chose, donc on repense à notre enfance en se disant que c'était tellement le fun, que c'était tellement mieux.

C'est toujours la même chose. On se sent nostalgique des moments qu'on a passés, des gens qu'on a croisés, des expériences uniques qu'on a vécus. Parfois ce sera avec le sourire, parfois ce sera avec un goût amer. On voudrait y retourner, revivre l'époque où on était plus jeunes, où la musique, la mode, le monde qui nous entourait nous ressemblaient plus. C'est normal, c'est comme ça que notre mémoire, que les souvenirs fonctionnent. On veut ravoir ce qu'on a plus, on veut retourner dans le confort des bons moments passés.

C'est pas tellement mauvais en soi, mais faut quand même essayer de combattre la nostalgie qu'on pourrait qualifier de négative. C'est vrai, peut-être que réellement, les années 60/70/80/90 étaient plus près de tes goûts, peut-être que c'était vraiment le meilleur moment où tu aurais pu exister, mais voilà, le triste constat, c'est que c'est passé. C'est terminé à tout jamais, ça ne vit plus que dans nos souvenirs, qu'en photos et en vidéos. Alors on aura beau se plaindre toute notre vie que c'est pas pareil maintenant, ça reviendra pas.


Profiter du moment présent. Belle expression surutilisée qui veut pas dire tellement de choses en soi. Faut profiter de c'qu'on a en s'inspirant du passé et de ce qu'il y aura. Non, tu croiras plus au Père Noël. Non, tu te feras pu donner des jouets à la tonne, mais c'est pas grave. C'est ça la vie. Tout le monde passe par là et presque tout le monde s'en sort. Certains mieux que d'autres, souvent ceux qui pleureront pas trop le passé. Gaspiller sa vie à dire qu'aujourd'hui c'est pas super, ça va t'amener à, justement, pas l'aimer tant que ça, ta vie.

C'est peut-être défaitiste comme attitude à avoir que de s'en remettre à ce que la vie nous donnera. Je sais pas. C'est pas une question d'abandonner, mais plutôt d'accepter la réalité et de faire du mieux qu'on peut avec. C'est en s'intéressant à maintenant qu'on pourra encore mieux accepter ce qui vient. C'est dans le présent, mais aussi dans ce qui changera jamais qu'on va trouver le meilleur, qu'on pourra être un peu plus en paix intérieurement. En plus, ce qui est génial avec le passé, c'est qu'on peut en être nostalgique, l'aimer pour ce qu'il était, mais aussi vivre et voir ce qui viendra, vu qu'on est dans le présent.

Bref, faut l'aimer, l'avenir, parce que c'est rempli de surprises, de moments de joie et d'évènements inattendus. Tout comme les Noëls de notre enfance.

22.12.11

LA VENTE

Acheter. Vendre. Racheter. Revendre. Des actions. Des voitures. Des peintures. Des bébés.

Non, ok, pas des bébés.

Le capitalisme. L'échange. L'argent. La loi du plus fort. La publicité. La vente. L'escroquerie. La corruption. Le petit peuple. La pauvreté. La classe moyenne. La classe d'affaire. Le marché. La bourse. L'économie. L'élite. La petite tranche de tarte qui goûte plus que le reste. Qui vaut plus. Le mépris. Remonter la pente. Monter sur les autres. Se faire piétiner. Piétiner à son tour. Constat de la réalité. L'apprivoiser. Marcher dans le rang. Vivre bien. D'une manière. Pauvre d'autres. Trouver le milieu. Parler la couleur verte. Aimer l'argent. Aimer aimer l'argent. S'en convaincre. Voir la lumière. Jamais l'atteindre. Être convaincu. Sembler triste. Ne pas le montrer. 

Se vendre. Vendre ce qu'on est. Le concept. Mentir. Se montrer mieux. Se surfaire. Vendre son âme. Vendre sa peau. Se vendre aux autres. Vendre notre salade. Réussir. Devenir un gagnant. Échouer. Réessayer. Se fier à soi. Bâtir un empire. Monétaire. Politique. Sexuel. Se vanter. Utiliser les gens. Toujours croire au bonheur. Croire qu'on y croit. La révolution. Fonctionne pas. Pas vouloir changer. Pas rêver. Rêver de peu. Rêve réaliste. Rêve décevant. Espérer mieux. Autrement. Rentabilité alternative. Comprendre l'humain. Pas ce qu'il est devenu. Ce dans quoi il est coincé. Le système.

Créer pour le plaisir. Créer pour soi. Pour les autres. Donner de son temps. Aider. Sans vouloir de paye. Naïveté. Faire profiter de soi. Pas grave. Faire de son mieux. Voir différemment. Comme tout le monde. La beauté du monde. Sa laideur. Voir tout comme une fin. Pas comme un moyen. Créer pour créer. Profiter de la vie. De tous les moments. Maximum d'effort. Maximum de résultats. Minimum de résultats. Peu importe. Tout est relatif. Écrire pour écrire. 

Se faire avoir par le système. Vouloir l'améliorer. Rien faire pour. Activisme passif. Voter pour l'un. Voter pour l'autre. Constater le non-changement. Être fatigué. Devenir apathique. Se le faire reprocher. Attirer les autres dans son désintéressement. Attendre un miracle. Attendre ce qui ne viendra pas. Aller de l'avant. Réaliser qu'on a reculé. Qu'on stagne. S'en désoler. Regarder. Regarder longtemps. Fixer pour toujours. Aller vers autre chose. Oublier ses convictions. S'en créer d'autres. Moindres. Plus faciles. Plus accessibles. Les atteindre. S'en réjouir innocemment. Avoir les deux pieds dedans.



Revenir à la réalité. Des mots clés. Accrocheurs. La publicité. Attirer l'attention. Pour vendre plus. Pour faire plus d'argent. Pour vendre plus. Sans arrêt. Le système. Fonctionner dedans. S'en sortir. Se dire qu'on s'en sort. Rester dedans. Croire qu'on en est sorti. Se faire avaler. Constamment. Penser qu'on est en dehors. Être directement dedans. Être indépendant. Profiter des autres. Des pauvres. Des économies étrangères. Des enfants. Du cheap labor. Faire avec. Être confortable avec ça. Accepter l'injustice. Vivre de l'injustice. De la corruption. De l'éphémère. Porter un complet. Vouloir son bonheur. Pas celui des autres. Se moquer des rêveurs. De ceux qui tentent autre chose. Qui espèrent mieux. Qui voient autre chose. Ou pas. Des cons. Des moins que rien. La classe basse. Ceux de qui on profite. Pour être des surhumains. Des humains qui n'en sont plus. Se lancer dans la machine. La machine. Roule roule roule.

Tenter de penser autrement. Préférer frapper le mur de Berlin plutôt que le contourner. Pour toujours. En espérant.

21.12.11

LA MUSIQUE

Si t'avais le choix entre être aveugle ou sourd, tu serais quoi?

C'est une question qui revient souvent pour aucune raison. Une situation ultra hypothétique qui sert principalement à savoir de quel côté penche plus une personne. Visuelle ou auditive. Pour moi, le choix est assez simple à première vue. Jeu de mots en italique. Je serais sourd. Y'a tellement de choses à perdre avec la vue. On vit notre vie dans la noirceur totale, on peut plus vraiment s'orienter dans la rue, regarder de films, voir les gens, lire, s’émerveiller devant des oeuvres d'art, voyager dans d'autres pays pour admirer l'architecture et le paysage. La société humaine est basée sur la vue. J'me dis que je pourrais jamais vivre sans ça, que ma vie serait un désastre si je pouvais rien voir du tout.

Puis je pense à la musique. Comme en ce moment. Et tout d'un coup, j'hésite. J'me dis que je pourrais sûrement, probablement vivre sans elle, que je pourrais me contenter du reste, et c'est bien plausible. Et j'me dis ensuite qu'il y a rien qui se compare à elle. C'est de l'amour en forme auditive. C'est la seule chose qui peut m'amener l'eau aux yeux en une seconde et demie. En fait, juste à penser à certains morceaux et j'ai un sourire de satisfaction qui apparaît sur mon visage, alors que je prends une grande inspiration, comme si c'était trop d'un seul coup. Ça ne se voit pourtant pas, ça ne se touche pas, ça fait seulement se ressentir. Ça vibre dans notre tête, dans notre corps. Ça nous fait vivre quelque chose simplement à travers le son, par ce que notre tête en décode. Y'a rien de plus irrationnel que la musique. C'est de l'émotivité pure.

Ça ramène des souvenirs plus puissants que tout ce qui existe. Ça nous rappelle des gens qu'on aime ou qu'on a aimés, des moments de notre enfance, de notre adolescence, de toute notre vie. Ça nous fait penser aux nuits d'hiver, à nos premières expériences, à une soirée inoubliable, à des moments qui auraient dû être totalement oubliables, mais qui resteront à jamais avec nous parce que la musique complémentait parfaitement bien la situation. C'est de la nostalgie à l'état pur, ça berce notre vie du début à la fin, souvent sans qu'on en soit vraiment conscient. C'est aussi un monde infini de découvertes, de genres, de sonorités, de représentation des différentes époques. Ça transcende les générations, les siècles, les cultures. Ça nous rapproche tous d'une manière ou d'une autre. C'est universel.



Et pourtant, c'est qu'un enchaînement de sons, d'instruments, de voix. La musique de la voix. Toute aussi puissante. Entendre, écouter toutes ses nuances. S'endormir au son d'une voix apaisante, être séduit par une autre qui activera quelque chose d'incompréhensible en nous. Entendre un rire, les pleurs, la joie. Entendre la musicalité de la vie, le rythme naturel des choses.

C'est donc de là que le doute émerge. L'aveuglement auditif et émotionnel.

19.12.11

INSPIRATION NOCTURNE

Non, pas cette inspiration nocturne .

Il est tard le soir, on s'étend dans notre lit, nos oreilles s'habituent tranquillement au silence régnant dans la pièce. On ferme les yeux pour s'endormir, on tente de faire le vide pour effacer toutes distractions possibles qui pourraient nous garder éveiller, et c'est exactement à ce moment que ça survient. On se met à penser.

Penser à des choses que l'on préfère souvent éviter, que ce soit la temporalité de notre existence ou ce qu'on aime moins de notre vie actuelle. C'est comme si la sérénité du moment nous poussait dans des zones qui ne s'activent pas lorsqu'on est occupés à faire autre chose durant la journée, ou bien auprès de quelqu'un. Parce que si tout d'un coup ces pensées adviennent dans l'obscurité de la nuit, on ne peut que se rapprocher de l'autre, le ou la prendre dans ses bras et tout reviendra au neutre, comme si notre vie reprenait soudainement du sens.

C'est également durant cette silencieuse nuit que l'inspiration créatrice sera à son apogée pour certains. Provenant probablement de la même bulle de solitude qui nous amène dans notre noirceur intérieure, l'énergie qui apparaît et qui donne naissance à des idées qu'on aurait jamais même pensé effleurer durant la journée, sera malheureusement souvent aussi perdue dans le néant, alors qu'on se dira qu'il est évident que le matin venu, on y repensera et qu'on pourra y travailler. Mais ce n'est que rarement le cas, la mémoire étant capricieuse, on en oubliera la grande majorité durant notre sommeil, ou bien l'idée se dévoilera beaucoup moins inspirante dans la clarté du matin.


Car la nuit, peut-être grâce à la fatigue, notre esprit s'ouvre à de nouveaux horizons. Ou est-ce peut-être aussi dû au fait que nous avons toute l'histoire de notre journée derrière nous, qui, si elle peut sembler insignifiante dans le long cheminement de notre vie, nous aura quand même stimulés durant de longues heures à penser, à vivre. Chaque moments de notre vie compte, même si certains seront plus importants que d'autres, rien n'existe pour rien. Toutes les actions que nous accomplissons, tous les mots que nous utilisons auront des répercussions aussi minimes soient-elles. Parce que de faire un choix en exclut automatiquement un autre. Tout dans la vie est question de contexte et de hasards. Même si l'on pousse pour que quelque chose arrive, rien ne garantit son succès si les circonstances ne font pas bien les choses. La plus grande entrevue de notre vie pourra s'avérer un fiasco si l'intervieweur n'a pas une bonne journée, ou s'il a rencontré un candidat phénoménal juste avant nous. Quelques jours, quelques heures plus tôt et le destin de notre vie aurait pu être totalement différent. Et on ne peut rien y faire pour le changer. Aucun livre aux pensées positives et aucun collier magique ne pourra vraiment venir nous aider. Il faut seulement faire de notre mieux tout le temps et espérer que tout ira en notre faveur.

Cette inspiration nocturne, donc, n'est que le fruit de notre vie quotidienne. Un peu comme lorsqu'on dit des gens âgés qu'ils possèdent la sagesse, la nuit, elle, détient un monde de connaissances et d'idées cachées qui est pourtant accessible à tous, pourvu que la volonté de créer et de penser soit le moindrement présente.

17.12.11

LE BUFFET

Le concept d'un buffet, à volonté dans ce cas-ci, c'est assez simple. Comme les buffets chinois, qui sont fort probablement les plus populaires. Ou les plus répandus, du moins. On y paye un montant qui semble assez dérisoire pour pouvoir manger autant qu'on le veut. Quelque chose autour de dix à vingt dollars pour avoir une quantité théoriquement infinie de nourriture. Ça semble presque du vol à première vue pour le client qui s'aventure dans une telle place. Des belles pépites de poulet, du boeuf, des frites, des fruits de mer, des omelettes, du dessert, de l'affaire douteux. De tout pour tous.

Et une fois qu'on a terminé de manger, on commence à repenser à notre repas. Parce que de la nourriture à volonté comme ça, c'est pas normal. Parce que si en temps normal, même un fast food de bord d'autoroute te vend un repas standard pour presque le même prix, un buffet pourrait jamais faire d'argent en te donnant là même chose en un nombre illimité. Théoriquement. Je sais, y'a tout le côté de la quantité qu'ils achètent, du prix moindre qui en découle et tout ça, mais ça reste vraiment pas cher.



Le secret de leur succès, c'est que même si c'est la pire bouffe du monde, ça va attirer les gens justement parce qu'on offre tout ce que tu peux manger. C'est pas la qualité qui importe, mais la quantité et la diversité. On peut se bourrer la face dans n'importe quoi qui va pas ensemble, et si quelque chose est mauvais, ben on va prendre autre chose pour cacher le goût. Ça s'accumule, on mange beaucoup plus qu'on devrait, juste pour justifier d'être allé dans un buffet au lieu d'un bon resto, et ça passe au final plus ou moins bien. On en sort pas vraiment satisfait, on se dit qu'on y retournera pas et parfois ça fonctionne, quand on considère ce qu'on vient de faire.

Pour user de grands mots, c'est un exemple typique de la culture de consommation de masse. On mange plus qu'on en a besoin juste parce que l'option y est. Et on jette des assiettes à moitié pleines parce qu'on veut finalement autre chose qu'on a vu dans l'assiette d'à côté. Pendant que d'autres ont rien à manger et tueraient pour ta tranche de jambon trop humide. Sortez les violons.

C'est vrai, c'est pas tout le monde qui va dans ces places-là. La plupart des gens vont les éviter après un certain âge ou un certain nombre de visites décevantes. C'est souvent insalubre, y'a des histoires de rats et d'insectes, de cuisiniers qui font absolument pas attention. Puis vient le moment où on commence à préférer les places de qualité qui passent au moins le barème de l'acceptable et notre existence s'en porte que mieux.

Une vie de buffets à volonté, c'est pas vraiment envisageable pour la plupart des gens, sauf si de vivre constamment dans l'excès inutile c'est quelque chose qu'on désire. Possibilité probable, mais qu'on sait tous être rarement aussi acceptable qu'on le voudrait une fois tout ça considéré dans son ensemble.

Ah oui, et le concept du buffet, ça s'applique pas juste à la bouffe.

15.12.11

LE CONFORT

Ça prend pas grand-chose pour être confortable. Un bon matelas et une couverte chaude l'hiver, et ça sera parfait. Avec un bon chocolat chaud, ça sera encore mieux. Non seulement est-ce que ça fait du bien, mais ça nous rappelle aussi notre enfance, quand on rentrait de jouer dans l'énorme tempête de neige les joues toutes rouges et qu'il y en avait un qui nous attendait sur le comptoir de la cuisine, deux guimauves fondant tranquillement sur le dessus.

Le confort, c'est être bien. Ça se cherche, mais ça se trouve jamais vraiment. Ça arrive à un moment ou à un autre sans qu'on s'en attende. Un jour on sera stressé pour un rien ou même sans savoir pourquoi, et tout s'arrangera le soir en regardant un bon film. C'est aussi prendre le temps de relativiser tout ça, de se dire que rien ne presse. C'est parfois laisser le temps filer, s'étendre et écouter de la musique juste pour le plaisir. Ou bien se coucher et tout simplement regarder celui ou celle que l'on aime dans les yeux en ne faisant absolument rien. Une petite minute, une simple petite minute et tout d'un coup, tout semble bien aller. On ne pense plus aux problèmes du bureau, de son avenir incertain, de tout ce qui peut venir le briser, notre confort. On en a pas pour l'éternité, c'est certain, mais les petits plaisirs, c'est les plus grands faiseurs de bien.



Le confort, ça peut aussi être de se garder un léger inconfort, de se mettre au défi. Parce que c'est en se sortant d'un trop grand confort qu'on va encore mieux apprécier ce qui nous arrive. C'est en se disant qu'on a réussi, qu'on a passé au-dessus de nos lourdes habitudes que le confort va encore plus se faire ressentir. Parce qu'on vivra des moments spéciaux, qu'on reverra des gens qu'on aura pas vu depuis longtemps et qui se révéleront encore mieux qu'on aurait pu l'imaginer. C'est en se dépassant qu'on sera fier de ce qu'on aura accompli, qu'on trouvera un sens à ce qu'on fait et une relative tranquillité d'esprit. Pour un moment.

Car on ne sera jamais vraiment tranquille. L'humain étant comme il est, on s'inquiète toujours de quelque chose ou de quelqu'un. On doute toujours de nos choix, de nos inactions. On se demande toujours comment ça aurait été en allant à gauche plutôt qu'à droite, en demandant de se revoir au lieu de se contenter d'un simple au revoir. On se dit qu'on agit pas assez, qu'on réalise jamais vraiment nos rêves les plus fous. À cause de notre zone de confort dans laquelle on se vautre. À cause de notre peur de l'inconnu. C'est difficile d'être heureux avec ce qu'on a, parce que tout autour de nous sera là pour nous faire penser autrement, pour nous faire voir autre chose.

Et c'est en essayant de garder un équilibre entre tout ça qu'on vivra du mieux qu'on peut. On sera jamais entièrement satisfait, jamais vraiment heureux tout le temps. Le bonheur, ça vient par petits moments de confort et de réconfort. Et c'est très bien comme ça.

13.12.11

LES SURPRISES

Quel sujet intéressant que les surprises. Ça vient dans toutes les formes, ça peut arriver à toutes les occasions et surtout, on est jamais censé s'en attendre.

T'as les bonnes surprises, comme trouver un billet de mille dollars par terre. Ou même un million. T'as les surprise-partys que tu te doutais vraiment pas avoir pour ta fête et qui tournent bien. T'as les petites attentions inattendues de ta douce moitié alors que tu sens le bacon cuire jusqu'à la chambre en te réveillant le matin. T'as le dessin que ta petite fille t'as fait alors qu'elle était restée à la maison un vendredi parce qu'un gros rhume imaginaire s'avait emparé d'elle. T'as les soirées très ordinaires qui finalement sont mémorables, qui seront celles dont on se rappellera toute notre vie.

T'as les mauvaises surprises aussi, comme celles qui surviennent après le surprise-party où il te manque ta télé et un billet de mille dollars dans ton porte-feuille. Ou bien d'apprendre que t'as telle ou telle autre maladie incurable. Et que tu doives ensuite annoncer la mauvaise nouvelle à ta famille et tes proches. T'as les ruptures inattendues, bien évidemment, qui découlent de surprises encore plus surprenantes. T'as les rendez-vous manqués qui suivent la rupture. Ou bien les rencontres qui arrivent, mais qui sont finalement avec un Serge qui était supposé être une jeune femme.

T'as les fausses bonnes surprises aussi, celles qu'on va généralement souligner en disant, justement Ah mais quelle bonne surprise. Comme la visite de ton oncle que tu voyais pu depuis 10 ans, pour d'excellentes raisons.


On peut aussi essayer de les deviner, les surprises. T'as ceux qui vont te poser quatre-vingt-treize questions sur ton cadeau de Noël, sur sa forme, sur ce que c'est. Jusqu'à tant que tu lui dises ou que tu lui dises d'arrêter pour de bon. Et quand tu abdiques, ben la surprise disparaît et c'est plate pour tout le monde. Parce qu'une surprise, c'est fait justement pour faire durer un peu le plaisir. C'est pas pour rien que les enfants, dès qu'ils ont ouvert un cadeau, s'en vont au prochain. La grosse partie du fun, c'est de pas savoir ce qui se cache à l'intérieur.

Métaphore de la vie. Parce que c'est ça le plus plaisant en général, pas savoir ce qui s'en vient. C'est pour ça qu'on a encore des papillons dans l'estomac quand on rencontre quelqu'un, ou quand on a une entrevue pour la job de nos rêves. C'est ça qui fait qu'on veut continuer à vivre, parce qu'on sait jamais quand ça va s'arrêter. Si on savait toujours comment ça allait se passer, ça serait plate. Premièrement, parce que vu qu'on le saurait, on essayerait de le changer, mais on pourrait pas, vu que c'est ce qui va se passer de toute façon. Et deuxièmement, imaginez-vous savoir tout: quand vous allez avoir des enfants, quand vos parents vont vous quitter, quand vous allez trouver la femme/homme de votre vie, que vous allez le/la perdre. Ça serait comme lire un résumé des moments clés d'un roman et après ça encore espérer être surpris par l'histoire. Pis trouver que c'était mauvais finalement parce qu'on savait tout d'avance. Aide-toi.

Bref gâchez-les pas, les surprises. En tout cas, touchez pas aux miennes, je les aime.

11.12.11

PRENDRE UNE BIÈRE

Y'a beaucoup de choses qu'on peut faire dans la vie. Je pourrais donner des exemples, mais y'en a à l'infini, des choses. On peut en faire seul ou avec d'autres. On peut aller promener son chien, aller faire l'épicerie, voyager en Turquie, regarder la télévision, jouer du tambour, compter les grains de sable, utiliser le métro, chanter en courant, mimer des vagues, éviter les regards, juxtaposer des bébés, essayer de grandir plus rapidement, parler à sa boîte aux lettres, réduire à feu doux, débrancher des cadenas, colorier des singes, écouter les électeurs, manger une laveuse, fixer le Soleil, mourir dans de la ouate. Vraiment, y'en a beaucoup des possibilités.

Une de celles-là, est de prendre une bière. Activité qui se fait aussi seule chez soi, disons, un soir de semaine, ou bien en groupe de deux ou plus quand on le veut bien. Ça semble anodin comme tout, et ce l'est. Son point fort est que y'a de l'alcool dedans, donc c'est considéré supérieur à d'autres liquides. Plusieurs aiment ça, ça vient dans plein de variété et c'est habituellement bien accepté socialement. Sauf si t'en prends trop et que là pu personne trouve ça drôle sauf toi. En tout cas, d'après les annonces.

Socialement. Une bière sociale. Aller prendre une bière. Un sage homme a dit un jour que la bière que l'on doit aller prendre, elle existe pas. Ou très peu souvent. C'est pas nécessairement par mauvaise volonté. C'est juste qu'on dit Hey, on ira prendre une bière et ladite bière sera pas prise. Parfois c'est par oubli parce qu'on a trop planifié d'occasions de bières différentes, souvent parce qu'on l'a dit seulement pour être poli même si on en avait pas vraiment envie.

Alors c'est une convention. C'est un À la prochaine stylisé où la porte reste pas pire ouverte, où t'as le potentiel qu'un des deux revienne demander ce qui se passe avec la bière. Pis là ben tu dis qu'en fin de semaine prochaine ça devrait être correct, et finalement ça arrive toujours pas. Parce qu'on a autre chose à faire ou parce que tu l'évites vu que t'as pas assez le goût. Donc ça arrive pas pis on passe à autre chose vu que tout le monde est tanné de courir après une bière ben ordinaire.

Je suis pas si ordinaire.

Le contact humain. Pas le contact direct. Ça, on le garde pour quand on est vraiment proche. On parle ici de voir les gens. C'est à ça qu'elle sert, la bière. Ou le café. Ou le souper. La rencontre. C'est bien beau les Internets et tout ça, mais y'a rien de mieux que le face à face. Pouvoir voir la personne live et avoir une conversation. Le texte, ça a ses limites et éventuellement, ça fonctionne plus. Parce qu'on a un besoin qui existe encore malgré tout d'être en contact avec les autres.

La preuve? Les gens vont aller écrire sur les réseaux sociaux qu'ils ont passé une excellente soirée quand y'ont vu des gens, pas quand y'ont texté pendant six heures un samedi soir. On en a besoin, faque tant qu'à y être, voyons-nous les uns les autres, aimons-nous pis profitons de tout ça. Faire un peu de place pour ceux qu'on apprécie, c'est pas sorcier, pis ça va obligatoirement améliorer ton humeur et ta vie. Garanti. 

9.12.11

LA PERFECTION EST IMPARFAITE

C'est ce qu'on cherche constamment. La personne parfaite, la situation parfaite, la job parfaite. On veut rien de moins par peur d'être déçu, de le regretter, d'en vouloir plus.

Si on en a, on veut que nos enfants soient les meilleurs possible, qu'ils réussissent bien. Si on en a pas, on doute d'en vouloir, au cas où ils finiraient mal, qu'ils aient des déficiences ou des handicaps physiques. Et un enfant, vu qu'on peut pas le retourner au magasin, faudra faire avec toute sa vie et tenter de l'aimer malgré tout, qu'on se dit. Et c'est ce qu'on finit par faire, parce que ça devient la chose la plus importante à nos yeux, la plus importante de notre vie, ce comment notre existence se trouve à avoir du sens, finalement.

On cherche aussi toujours la personne idéale. Celle qui répondra à tous nos critères, avec qui on se verra passer toute notre vie, avant d'avoir même été un instant avec elle. Si quelque chose accroche, si elle n'est pas comme celle de nos rêves, on doute, on se dit qu'on pourrait trouver mieux, qu'on trouvera mieux. Pourtant, l'attraction y est assurément, puisqu'on y pense quand même, à s'essayer. On pense à lui donner une chance, à se lancer dans le vide. Et c'est quand on le fait que ça opère, qu'on réalise qu'elle est tout ce qu'on voulait et encore mieux.

Parce que la surprise, l’inattendu, c'est ce qui fait la beauté de la vie. La perfection, ça n'existe pas, et c'est tant mieux comme ça. Personne ne l'est. Tout le monde a un passé, une histoire souvent lourde d'embûches et de déceptions. On est par contre jamais totalement convaincu. On se demande ce qui se serait passé en suivant un autre chemin, en attendant plus, en attendant moins.




Qu'elle n'ait pas les formes d'un mannequin, qu'elle pleure facilement, qu'elle soit un peu trop maladroite, qu'elle n'aime pas toujours les mêmes choses que nous, qu'elle traîne des marques de troubles affectifs, ça importe peu. Parce que qu'on se rappelle constamment que tout le monde est humain, et la beauté de l'humain, c'est son imperfection. C'est le fait qu'on ait tous des sautes d'humeur, qu'on se fâche parfois pour un rien, qu'on ait besoin de se savoir aimé dans les moments les plus inopportuns, que nos cheveux soient pas parfaits, qu'on soit un peu trop petit, un peu trop grand.

Si y'a quelque chose de présent, si de la regarder nous fait sentir différemment, si de simplement penser à elle nous fait sourire, c'est qu'il y a quelque chose. On pourrait toujours attendre à l'infini, attendre le moment parfait. Attendre, et encore attendre. L'imperfection, c'est ce qui charme, c'est ce qui fait qu'on est tous intéressants et différents. C'est ce qui fait qu'on puisse discuter, qu'on puisse s'aimer. C'est ce qui fait qu'on trouve ses actions vraiment mignonnes de maladresse, qu'on veuille la consoler quand elle est dépassée par les évènements, quand tout va mal pour elle, qu'on veuille l'embrasser quand elle tente d'expliquer l'impossible.

C'est aussi ce qui fait le plus mal, parce que c'est l’imperfection qui amène souvent les histoires à se terminer. On trouve qu'elle est finalement trop ceci ou trop cela, qu'elle devrait corriger un problème ou un autre qu'on ne peut plus endurer. On en arrive à la conclusion que ça ne peut plus continuer, qu'on doit passer à autre chose.

On est tous comme on est. Parfois, par un petit miracle, ça marchera malgré tous les obstacles.

Et pour les fois que ça marchera pas, ben c'est pas grave, personne est parfait.

7.12.11

LA POLICE


C'est rare qu'on entende des bons commentaires sur la police. Ils font leur job tout croche, ils tuent des innocents, donnent des contraventions pour remplir les coffres de la ville, font du zèle d'autorité, démarrent des bagarres et  poussent les itinérants dans le trafic. C'est vraiment des monstres. C'est même à se demander pourquoi y'en a encore si tout ce qu'ils font, c'est toujours mauvais.

Bref, se plaindre, c'est tellement le fun. Pis mettre tout le monde dans le même panier aussi. Être nuancé, c'est compliqué pis c'est pas autant amusant. Pourtant.

Les polices que tu vois qui ont tué un innocent à la télé, ben sont pas toutes comme ça. Celles qui foutent la merde dans les manifestations en s’incrustant dans la foule non plus. C'est juste que les correctes, les bonnes polices, tu les vois pas. Parce qu'elles font bien leur job, pis la bonne job, on en parle pas. C'est pas pour rien qu'il a fallu inventer la Bonne nouvelle TVA, c'est pour contraster avec le reste. Les bons coups, ça vend pas de papier pis ça amène pas de cotes d'écoute. Sauf si c'est au Banquier, parce que là on vie des grosses émotions avec le participant.

Sauf que quand on parle des maudites polices, ben c'est frustrant, parce que le boulanger qui fait mal sa job, y'a personne sauf ses quelques clients qui vont le savoir.

D'accord, un emploi dans le public, faut s'attendre à une part de critique, mais personnellement, je vote plutôt pour que la communauté pense un brin avant de s'ouvrir la trappe. Ça nous élèverait un peu plus comme espèce. Au lieu de bitcher pour bitcher contre un groupe, insiste sur les incompétents. Pis si t'en connais pas, ben compte toi heureux, prends ton trou et mets l'accent sur le positif. On va tous en sortir gagnants.

On va être gagnants parce que c'est comme ça qu'on commence à bâtir de quoi de mieux. Bon, check l'idéaliste. Ben oui, qu'est-ce que tu veux. À la place d'être un blasé de la vie qui se dit qu'anyway l'humanité a pas d'avenir et que toute est de la marde, j'essaye de voir le bon côté des choses. Des bonnes polices qui font leur job, qui parlent aux itinérants pour s'assurer que tout va bien, qui contrôlent les bagarres pour pas que personne se blesse, qui sauvent des gens, ça existe, pis y'en a plein.


En fait, y'a pas un groupe sur Terre qui est uniforme. Y'a des musulmans intégristes pis y'en a des softs, des homosexuels extravertis pis des introvertis, des politiciens corrompus pis des intègres, des gens cons et des bonnes personnes. Si t'es rendu au point où tu peux dire que Les X c'est toutte des Y, c'est parce que tu devrais te mettre à vraiment essayer de considérer les autres comme des individus, pas comme des catégories.

Oui oui, c'est possible que la police qui parle à quelqu'un au coin de la rue calmement, elle le fait par bonté et par réel souci de bien faire son travail, pas parce qu'elle est en public et qu'elle veut pas se faire pogner à le tabasser. Des fois, faut juste passer par-dessus l'attrait du jugement facile.

Parce que voir le bon dans les gens, ça aide, un peu, à devenir meilleur soi-même.

6.12.11

LA PUBLICITÉ

Le plus grand des arts.

Quinze secondes à une minute et on comprend parfaitement bien le message. Pas besoin de développer les personnages pendant des heures ou des saisons. Straight to the point. C'est un condensé d'histoire qui peut te faire passer par une gamme d'émotions infinie.

Mensonge partiel. Et pas le plus grand des arts, c'est clair. Son statut est même pas mal débatable, mais on s'embarquera pas là-dedans, parce que ça intéressera personne sauf les passionnés de sémantique publicitaire, qui sont tellement pas nombreux qu'ils pourraient s'en parler pendant un petit souper en tête à tête. Avec du vin et des roses.

Donc d'un côté y'a des belles pubs qui vendent mal leur produit à première vue. Rappelons-nous celle du lait avec un cheval blanc qui courait sur l'autoroute avec de la musique ben lyrique. C'était pas clair qu'on voulait nous parler de lait. Pourtant, je la trouvais belle. C'était poétique pour de la pub, ça sortait du cadre habituel, même si ça restait un cheval qui court au ralenti. Pis ça marque parce que ça se démarque. Si on m'avait vendu le produit en me disant que c'est le plus meilleur du monde, je m'en rappellerais probablement pas. Surtout que du lait, côté compétition, c'est assez faible. T'en bois ou t'en bois pas.

Je m'en rappellerais pas, sauf si c'était horriblement mauvais. Comme, disons, si tu m'offres un voyage dans le sud avec Sylvain Cossette. Ou bien si t'es Brand Power. Si t'es Brand Power, j'ai développé une relation d'amour-haine-haine avec toi. Pour ceux qui savent pas c'est quoi ou qui ont inconsciemment rayé ça de leur mémoire, c'est la pub qui a l'air de sortir des années 70 où une femme essaye de nous vendre des produits divers en nous expliquant leurs points forts. Avec des bruits de dactylo pour nous souligner en sous-titres ce qu'elle dit, en plus de l'excellent slogan Brand Power vous aide à mieux acheter. Comme si j'allais te croire que tu fais ça par bonté d'esprit et pas parce que Scott Towels t'as payé pour me vendre des spongie pochettes.

Pub qui me fait mourir à l'intérieur égale souvenirs éternels.

Je la modifie même pas. Publicité gratuite.

Sylvain Cossette. Pas pour rien qu'on en parle. Y'a une oligarchie dans le domaine des pubs de meubles pour faire consensus dans la médiocrité du contenu. C'est tellement mauvais qu'à chaque fois que je vois une pub de Brault & Martineau ou de Léon, je m'assure de pas aller magasiner chez eux et de brûler mon cinéma maison en contestation. Pis ça marche. Le pire, c'est que tout le monde souligne que leurs annonces sont mauvaises, mais y'a rien qui change. Soit que c'est volontairement mauvais, soit qu'ils ont un contrat à vie avec un réalisateur légume et une agence d'acteurs refusés dans Watatatow.

Faque pour faire de l'excellente pub, faites courir des animaux pour que ça nous touche. Ou faites tirer des voyages et donnez des lecteurs DVD avec votre sofa. Ça va selon le talent.

4.12.11

L'AMOUR

L'amour. Être en amour. Ce que je ne suis pas au moment d'écrire ceci. Et que je n'ai pas été depuis un bout. Peut-être que ça changera demain, peut-être pas. On sait jamais quand ça arrive, et quand ça repartira. C'est un étrange sentiment, l'amour. Certains se disent qu'ils vont essayer de l'oublier à jamais parce que ça fait trop mal, d'autres vont continuer d'espérer, en se disant que rien est plus beau. Je sais pas qui a tort, je sais pas qui a raison. Ça dépend de comment on le voit, de ce qu'on veut.

Quoi qu'il en soit, je sais que je me classe dans la deuxième catégorie. Je suis un de ces cons qui veut pas refuser à y croire une seconde, qui se retient de tomber dans une autre pattern pour pas l'oublier. Pour pas oublier sa beauté en se contentant de moins, en se disant qu'on a des besoins temporaires à combler et que c'est pas grave. Que c'est pas grave de pas aimer si on a autre chose, si on a des amies qu'on peut voir de temps en temps sans attachement. Ce sera le fun pour le temps que ça durera, non? Et pendant ce temps-là, on arrête de penser à l'amour parce que ça fait trop mal, parce que ça se termine tout le temps en nous brisant le coeur et en nous faisant vivre les pires moments de notre vie. Et vivre plusieurs fois les pires moments, on veut pas vivre ça.


Donc je continue à y penser et à y croire parce que c'est la plus belle chose au monde. C'est ce qui nous tient éveillés la nuit et qui nous réveille le matin. C'est ce qui nous fait vivre les plus grands bonheurs, et les plus sombres instants aussi. C'est ce qui va nous faire pleurer de joie à certains moments, et de tristesse à d'autres. C'est tellement puissant et particulier qu'on peut pas l'expliquer avec des mots. C'est quelque chose qui s'expérimente, tout simplement. Ça peut durer l'instant d'un moment ou pour toujours. On pourra jamais le savoir avant la fin, mais pour le temps que ça existe, y'a rien qui se compare. C'est ce qui nous pousse à vouloir vivre, qui nous fait sentir vivant. C'est le plaisir de se coucher auprès de quelqu'un le soir, et de savoir que cette personne-là ne voudrait être nulle part ailleurs.

Une fois qu'on y a goûté, c'est difficile de s'en défaire. On tente tant bien que mal de compenser, chacun à sa manière. Certains y arriveront pour un moment, d'autres pas. On essayera de retrouver le même goût à d'autres places, mais on sent que rien s'y compare parce que, vraiment, y'a rien de comparable.

Je sais, je sais. C'est naïf comme vision de se dire qu'un amour comme ça, ça existe vraiment. Y'a toujours des problèmes, de la fidélité perdue, une flamme qui s'éteint. Rien n'est parfait, rien n'est éternel, mais je peux rien faire contre, j'aime ça, l'amour.

Jugez-moi.

2.12.11

LE JUS DILUÉ

Le jus. Celui que Tropicana, Oasis, Minute Maid et d'autres vendent. Le vrai. Pas celui de Fruité qui se vante d'avoir 25% de vrai jus dans un contenant de deux litres. Ça, c'est pas du jus, c'est du Kool Aid vendu préparé. Le jus, c'est quand même bon. Quand j'étais jeune et inconscient, j'en buvais abondamment, comme la plupart des enfants, probablement. Le jus d'ananas, surtout, parce que ça goûtait exquis. C'était comme un jus d'orange qu'on peut boire à d'autres moments que le déjeuner. Ceux qui en boivent au dîner ou au souper, vous êtes soit très forts, soit inconscients. C'est trop épais pour bien s'agencer aux choses qu'on mange postdéjeuner. Jus de pomme et steak? Pas optimal, mais potable. Jus d'orange? Sérieux?

Le jus, c'est donc de quoi qui se boit, qui goûte différent de l'eau, et qui a des calories. Souvent, ça vient aussi en canne, parce que c'est moins cher. Minute Maid est aussi fort là-dedans, ce qui me porte à croire qu'ils ont probablement une bonne partie du marché jusdefruitié. Ces jus-là par contre, c'est pas tout le temps super clair côté instructions. Certes, c'est souvent écrit sur la canne qu'on doit ajouter, disons, trois fois plus d'eau pour que ce soit le ratio parfait. Sauf que si ton contenant de jus est plus gros, c'est décevant de pas le remplir. Surtout que la plupart du temps, si tu fais du jus, c'est parce qu'il y a de la visite pas portée sur l'alcool, la liqueur ou l'eau. Donc de leur sortir un beau jus qui a l'air déjà solidement entamé, ça fait comme si tu leur servais tes restants. Pas cool. Ce qui fait que tu vas en mettre plus que la quantité recommandée par souci de satisfaire tout le monde, mais ça arrivera pas. Parce que ton jus va être beaucoup trop dilué. Pis ça, ça goûte le cheap. Tu peux pas t'en sortir.

Ce qui m'amène à l'eau. De l'eau, c'est du jus sans jus. C'est ce qui sort du robinet, de la pomme de douche, ce qui coule dans les rivières, ce qu'il y a quand même en bonne quantité dans le fleuve. Cette eau-là, c'est pas changeable, d'où le challenge d'en vendre. À moins que tu sois assez fort côté marketing pour vendre que ça vient du nord de l’Irlande et que nécessairement ça goûte meilleur, ça reste de quoi que n'importe qui peut se procurer assez facilement, partout, et gratuitement.

Faque on l'a boosté. Pis ça donne ça.


J'ai pas caché le nom Dasani.

Ça, c'est de l'eau aromatisée. Pas mal tout le monde doit la connaître maintenant, vu que pas mal toutes les compagnies en font. Ça goûte légèrement les fraises, le pamplemousse, la pêche, le bonheur. C'est vraiment trendy, presque plus que l'eau overpriced du nord de l'Irlande, et ça coûte aussi cher. C'est même meilleur que les autres liquides, parce que y'a presque pas de calories dedans. C'est de la magie embouteillée. Le seul problème, c'est qu'il faudrait y penser à l'envers.

Ton eau aromatisée, c'est juste du jus vraiment dilué.

Prends-toi un chaudron, verse une canne de Minute Maid aux pêches dedans, et rajoute un bon six litres d'eau. Miracle, tu vas avoir de l'eau aromatisée pour une fraction du prix. Le même léger goût absent va autant te satisfaire et tu pourras faire croire à n'importe qui que c'est un produit acheté pour dix fois le prix en le mettant dans une bouteille étiquetée. Quand on veut, on peut, pis personne va s'en rendre compte.

Dans le fond, c'que j'veux dire, c'est que parfois, penser à ce qu'on achète, c'est pas une mauvaise chose. À moins que pour toi, se faire avoir soit un passe-temps agréable et désiré.

Si c'est le cas, j'ai du ketchup mauve à te vendre.

1.12.11

LA DISTANCE

Ça se prend de plusieurs manières, la distance.



Y'a celle entre deux points éloignés. C'est celle qu'on trouve souvent trop longue, qui nous empêche de bouger, qui nous fait dire qu'on est mieux de rester à la maison. C'est elle qui nous fait déménager pour se rapprocher du travail. Pour se rapprocher de sa vieille mère, pour pouvoir passer quelques moments encore avec elle avant que la distance qui nous sépare d'elle soit éternelle. C'est celle qui nous fait croire qu'on décroche un peu parce qu'elle est loin dans le sud et que les palmiers bougent dans le vent chaud. C'est aussi celle qui nous fait craindre le pire quand on veut garder une relation vivante. Parce que la distance, c'est souvent mortel.

Puis, y'a la distance de proximité. Elle qui fait en sorte qu'on trouve certaines personnes trop présentes, trop dans notre bulle. C'est aussi celle qui créé des rapprochements à certains moments, et des malaises à d'autres. C'est celle des moments les plus intimes et les plus forts. Ceux qui font en sorte que l'on soit là, que tout ce qui existe, existe. Celle des gros plans au cinéma, et des gros plans dans la vie de tous les jours qui nous permettent de lire les visages. Celle qui nous échappe souvent alors que la vie avance. La distance qui amène le sportif à devenir surhumain pour un moment, et l'homme ordinaire à être impuissant devant une situation qui le dépasse.

Y'a aussi la distance mentale. Celle qui fait la différence entre un oui et un non. Celle qui nous empêche de faire les premiers pas, ou les derniers. Qui fait en sorte qu'on ne comprend pas l'autre et qu'on se distance de lui. Celle qui engendre les guerres, qui transforme le plus petit des problèmes en monstre incontrôlable. Celle qui rend une courte distance physique aussi lointaine que les limites de l'univers. Probablement celle qui a le plus de poids, à laquelle on est le plus attaché. Parce que quand la liaison mentale existe, la distance physique, aussi lointaine qu'elle puisse être, semble toujours plus proche.

Puisqu'on a la distance temporelle. Les souvenirs, c'est puissant. On se souvient de son odeur, de la couleur de ses cheveux, du timbre de sa voix, de son sourire. On se souvient des bons moments, des premiers moments, des petits moments anodins marquants. On se dit que la distance, c'est temporaire, que tout va revenir comme avant, que rien n'est plus fort que ce qui nous rapproche. Ça nous permet de nous sentir mieux, de trouver du réconfort dans un monde mental qui est déjà loin dans le passé, mais qui, pour nous, est bien au présent.

Puis, lorsqu'on réalise que le passé ne reviendra pas, on se tourne vers le futur, en se disant qu'éventuellement, des liaisons vont se créer avec d'autres, même si tout notre bagage reste avec nous. On se dit qu'on en sort grandi, qu'un petit voyage fera du bien pour tourner la page. Qu'une distance physique en amènera une mentale. Et ça fonctionne, pour un moment. On se concentre sur de nouvelles choses, on rencontre de nouveaux gens, de nouveaux amis. Jusqu'au jour où l'on retombe dans la même situation qu'auparavant. Et ça recommence encore, encore et encore.

Parce que la vie, c'est un long, long chemin, qui débute à notre naissance, et qui se termine à notre mort. Et c'est tout ce que l'on vivra continuellement sur cette longue distance qui vaut le détour.