31.12.11

C'EST PAS GRAVE

Pour ceux qui ont souvent lu ce qui est écrit ici, vous en êtes peut-être, voir sûrement conscients. Les autres, pas d'inquiétude, c'est pas à l'examen. La tendance que j'ai de dire que c'est pas grave. Que les choses le sont pas. Peu importe ce qui arrive, c'est l'idée de se dire que y'a pire, ou mieux, mais qu'anyway, on va passer à travers.

C'est pas de prendre les choses à la légère. On peut vivre pleinement nos joies et nos déceptions et en même temps pas trop être dedans. C'est juste de relaxer un instant, de regarder la situation, et de l'analyser. Pis on se dit, on se répète que c'est pas grave, que ça arrive à tout le monde, qu'on est pas pire qu'un autre. Possible que tu sois le pire de tous aussi. C'est pas souhaitable, mais c'est une option. On le saura jamais. Sauf si on devient assez awesome un jour pour inventer une machine qui peut analyser qui est la pire de toutes, mais les probabilités que ça arrive sont minces. Donc d'ici là, faudra se dire qu'on est comme tout le monde et que ça passera. Le plus vite possible, pour pas tomber dans un désastre émotif duquel on pourra pu se sortir, et qui nous fera entrer dans un cercle vicieux de Ma vie est de la merde et je peux pas rien faire parce que ma vie est de la merde.

C'est clair que c'est pas évident à faire. Souvent, on a beau tenter d'se dire que tout est correct, que c'est pas grave, on le sent différemment à l'intérieur. Y'a certaines choses qui viennent plus nous chercher que d'autres. Et c'est normal. Faut pas s'en faire avec ça non plus. Si au moins on le prend de la bonne manière, ça devrait passer. Tout passe éventuellement. Même la personne qu'on aura la plus aimée au monde, un jour, on l'oubliera peu à peu et/ou bien on en aimera une autre. C'est triste comme constat, mais c'est la vie. Alors tant qu'à se morfondre jusqu'à ce que ça passe, aussi bien rapidement le réaliser, que ça passera, et tenter de se recentrer sur autre chose. Ça pourrait même aider à ce que ça passe plus vite.


Genre de face satisfaite.

J'ai l'air d'un preacher de la bonne pensée à parler comme ça. C'est pas ça le but. Juste que ça fait vraiment du bien de se dire que c'est pas grave, que y'a pire. Ça permet de voir la vie un peu plus positivement, de voir l'avenir un peu plus rose dans la mesure du possible. De toute façon, si y'avait pas d'obstacles ni rien, first ça serait vraiment plate, et deux on évoluerait jamais. Donc tant qu'à y être, aussi bien voir ça du mieux qu'on peut.

Bien évidemment qu'on parle sur un plan personnel et humain ici. Des choses graves contre lesquelles il faut s'indigner, y'en a à la tonne socialement, politiquement, globalement. C'est plus dans ces sphères là qu'on devrait se dire que c'est grave, parce que ça, ça changera pas si on fait rien. Sauf que là, on tombe complètement dans un autre sujet. Et on tente de garder ça quand même court.

Donc, essayer de l'adopter, ça pourrait faire une belle résolution pour la nouvelle année. J'dis ça comme ça. 

Surtout si vous le lisez vers le mois de juillet.

28.12.11

TOUT CONNAÎTRE

C'est une obsession. Passer des heures à surfer sur la toile en lisant tout ce qui nous tombe sous la main. Passer d'un article à un autre, aller voir ce qui est en lien avec ça, commencer à lire sur une sorte de conifère et se retrouver on ne sait pas comment à s'intéresser à la femme d'Abraham Lincoln. À son histoire on s'entend, pas directement à elle. Et ça continue tout le temps, le besoin de tout connaître, d'en savoir plus sur tout, même les choses inutiles.

Parce qu'on a un besoin de savoir, un besoin de comprendre notre monde. Certains sont capables de se contenter de peu, très peu. La base, ce qu'ils auront besoin pour leur travail, pour leur vie personnelle, pour se rendre du point A au point B. Pour d'autres, d'en savoir plus que nécessaire, sera nécessaire. Ça découle probablement d'une trop grande curiosité. On veut toucher à tout, en savoir sur la politique, l'économie, le vent, la photographie, l’architecture. On veut savoir comment ça fonctionne, pourquoi c'est comme ça, c'est parti d'où et où ça s'en va. On s'intéresse aux capitales du monde, à la signification de leur nom, à combien d'habitants elles ont et c'est quoi la température moyenne du mois de janvier. Pour rien.

Peut-être aussi un besoin de combler le vide. Le vide laissé par une routine trop routinière. Quand on devient un petit robot du métro-boulot-dodo. Y'en a qui doivent être motivés mentalement en continu, sinon la déprime embarque. Parce qu'on a beau dire qu'on s'intéresse à des choses inutiles, à un niveau plus élevé, tout est relativement inutile à savoir. On aurait ultimement besoin de rien sauf se loger, se nourrir et se reproduire pour faire en sorte que l'humain continue d'exister. Faire avancer l'humain pis tout ça, c'est juste parce qu'on s'emmerde royalement la majorité du temps. Et c'est ça qui est fantastique. On se divertit comme on peu, on s'intéresse aux futilités de la vie qui deviennent passionnantes.

La passion. Sentiment étrange de très grande attirance envers quelque chose. Faque quand t'es passionné par la vie pis tout ce qui se passe, c'est pas simple. Se compliquer la vie à vouloir tout connaître, à vouloir tout savoir. T'es jamais satisfait de ce que tu connais, tu t'abreuves constamment de ce qui passe, t'as toujours le goût de retourner étudier en autre chose. Tu vis pour connaître. Tu vas te faire juger aussi. Les gens vont te demander pourquoi tu t'intéresses à ceci, pourquoi diantre tu connais cela. Et tu peux pas l'expliquer, parce que c'est juste comme ça. Pis c'est pas grave. On connaîtra jamais tout, c'est certain. Même que ça serait même vraiment décevant de tout savoir, parce que y'aurait pu de surprise. Donc on tend vers quelque chose qu'on veut pas nécessairement atteindre. C'est grave.


Même Shakespeare en revient pas.

Donc tombez dans le piège, lisez sur tout, ça rend la vie beaucoup plus divertissante et diversifiée. Et c'est super pour les 5 à 7.

C'est génial la vie, quand même, quand on y pense. Amusez-vous.

24.12.11

LA NOSTALGIE

Les Noëls de notre enfance. Habituellement, on s'en rappellera comme nos plus beaux, nos plus mémorables. On croyait au père Noël, on se couchait tôt, souvent sans pouvoir vraiment dormir, pour se lever et voir tous les cadeaux sous le sapin. Et ensuite on vieillit, on le refait chaque année. Progressivement, c'est moins magique, ça change. Ça devient des partys de famille, des moments pour se revoir. C'est agréable, mais c'est pas la même chose, donc on repense à notre enfance en se disant que c'était tellement le fun, que c'était tellement mieux.

C'est toujours la même chose. On se sent nostalgique des moments qu'on a passés, des gens qu'on a croisés, des expériences uniques qu'on a vécus. Parfois ce sera avec le sourire, parfois ce sera avec un goût amer. On voudrait y retourner, revivre l'époque où on était plus jeunes, où la musique, la mode, le monde qui nous entourait nous ressemblaient plus. C'est normal, c'est comme ça que notre mémoire, que les souvenirs fonctionnent. On veut ravoir ce qu'on a plus, on veut retourner dans le confort des bons moments passés.

C'est pas tellement mauvais en soi, mais faut quand même essayer de combattre la nostalgie qu'on pourrait qualifier de négative. C'est vrai, peut-être que réellement, les années 60/70/80/90 étaient plus près de tes goûts, peut-être que c'était vraiment le meilleur moment où tu aurais pu exister, mais voilà, le triste constat, c'est que c'est passé. C'est terminé à tout jamais, ça ne vit plus que dans nos souvenirs, qu'en photos et en vidéos. Alors on aura beau se plaindre toute notre vie que c'est pas pareil maintenant, ça reviendra pas.


Profiter du moment présent. Belle expression surutilisée qui veut pas dire tellement de choses en soi. Faut profiter de c'qu'on a en s'inspirant du passé et de ce qu'il y aura. Non, tu croiras plus au Père Noël. Non, tu te feras pu donner des jouets à la tonne, mais c'est pas grave. C'est ça la vie. Tout le monde passe par là et presque tout le monde s'en sort. Certains mieux que d'autres, souvent ceux qui pleureront pas trop le passé. Gaspiller sa vie à dire qu'aujourd'hui c'est pas super, ça va t'amener à, justement, pas l'aimer tant que ça, ta vie.

C'est peut-être défaitiste comme attitude à avoir que de s'en remettre à ce que la vie nous donnera. Je sais pas. C'est pas une question d'abandonner, mais plutôt d'accepter la réalité et de faire du mieux qu'on peut avec. C'est en s'intéressant à maintenant qu'on pourra encore mieux accepter ce qui vient. C'est dans le présent, mais aussi dans ce qui changera jamais qu'on va trouver le meilleur, qu'on pourra être un peu plus en paix intérieurement. En plus, ce qui est génial avec le passé, c'est qu'on peut en être nostalgique, l'aimer pour ce qu'il était, mais aussi vivre et voir ce qui viendra, vu qu'on est dans le présent.

Bref, faut l'aimer, l'avenir, parce que c'est rempli de surprises, de moments de joie et d'évènements inattendus. Tout comme les Noëls de notre enfance.

22.12.11

LA VENTE

Acheter. Vendre. Racheter. Revendre. Des actions. Des voitures. Des peintures. Des bébés.

Non, ok, pas des bébés.

Le capitalisme. L'échange. L'argent. La loi du plus fort. La publicité. La vente. L'escroquerie. La corruption. Le petit peuple. La pauvreté. La classe moyenne. La classe d'affaire. Le marché. La bourse. L'économie. L'élite. La petite tranche de tarte qui goûte plus que le reste. Qui vaut plus. Le mépris. Remonter la pente. Monter sur les autres. Se faire piétiner. Piétiner à son tour. Constat de la réalité. L'apprivoiser. Marcher dans le rang. Vivre bien. D'une manière. Pauvre d'autres. Trouver le milieu. Parler la couleur verte. Aimer l'argent. Aimer aimer l'argent. S'en convaincre. Voir la lumière. Jamais l'atteindre. Être convaincu. Sembler triste. Ne pas le montrer. 

Se vendre. Vendre ce qu'on est. Le concept. Mentir. Se montrer mieux. Se surfaire. Vendre son âme. Vendre sa peau. Se vendre aux autres. Vendre notre salade. Réussir. Devenir un gagnant. Échouer. Réessayer. Se fier à soi. Bâtir un empire. Monétaire. Politique. Sexuel. Se vanter. Utiliser les gens. Toujours croire au bonheur. Croire qu'on y croit. La révolution. Fonctionne pas. Pas vouloir changer. Pas rêver. Rêver de peu. Rêve réaliste. Rêve décevant. Espérer mieux. Autrement. Rentabilité alternative. Comprendre l'humain. Pas ce qu'il est devenu. Ce dans quoi il est coincé. Le système.

Créer pour le plaisir. Créer pour soi. Pour les autres. Donner de son temps. Aider. Sans vouloir de paye. Naïveté. Faire profiter de soi. Pas grave. Faire de son mieux. Voir différemment. Comme tout le monde. La beauté du monde. Sa laideur. Voir tout comme une fin. Pas comme un moyen. Créer pour créer. Profiter de la vie. De tous les moments. Maximum d'effort. Maximum de résultats. Minimum de résultats. Peu importe. Tout est relatif. Écrire pour écrire. 

Se faire avoir par le système. Vouloir l'améliorer. Rien faire pour. Activisme passif. Voter pour l'un. Voter pour l'autre. Constater le non-changement. Être fatigué. Devenir apathique. Se le faire reprocher. Attirer les autres dans son désintéressement. Attendre un miracle. Attendre ce qui ne viendra pas. Aller de l'avant. Réaliser qu'on a reculé. Qu'on stagne. S'en désoler. Regarder. Regarder longtemps. Fixer pour toujours. Aller vers autre chose. Oublier ses convictions. S'en créer d'autres. Moindres. Plus faciles. Plus accessibles. Les atteindre. S'en réjouir innocemment. Avoir les deux pieds dedans.



Revenir à la réalité. Des mots clés. Accrocheurs. La publicité. Attirer l'attention. Pour vendre plus. Pour faire plus d'argent. Pour vendre plus. Sans arrêt. Le système. Fonctionner dedans. S'en sortir. Se dire qu'on s'en sort. Rester dedans. Croire qu'on en est sorti. Se faire avaler. Constamment. Penser qu'on est en dehors. Être directement dedans. Être indépendant. Profiter des autres. Des pauvres. Des économies étrangères. Des enfants. Du cheap labor. Faire avec. Être confortable avec ça. Accepter l'injustice. Vivre de l'injustice. De la corruption. De l'éphémère. Porter un complet. Vouloir son bonheur. Pas celui des autres. Se moquer des rêveurs. De ceux qui tentent autre chose. Qui espèrent mieux. Qui voient autre chose. Ou pas. Des cons. Des moins que rien. La classe basse. Ceux de qui on profite. Pour être des surhumains. Des humains qui n'en sont plus. Se lancer dans la machine. La machine. Roule roule roule.

Tenter de penser autrement. Préférer frapper le mur de Berlin plutôt que le contourner. Pour toujours. En espérant.

21.12.11

LA MUSIQUE

Si t'avais le choix entre être aveugle ou sourd, tu serais quoi?

C'est une question qui revient souvent pour aucune raison. Une situation ultra hypothétique qui sert principalement à savoir de quel côté penche plus une personne. Visuelle ou auditive. Pour moi, le choix est assez simple à première vue. Jeu de mots en italique. Je serais sourd. Y'a tellement de choses à perdre avec la vue. On vit notre vie dans la noirceur totale, on peut plus vraiment s'orienter dans la rue, regarder de films, voir les gens, lire, s’émerveiller devant des oeuvres d'art, voyager dans d'autres pays pour admirer l'architecture et le paysage. La société humaine est basée sur la vue. J'me dis que je pourrais jamais vivre sans ça, que ma vie serait un désastre si je pouvais rien voir du tout.

Puis je pense à la musique. Comme en ce moment. Et tout d'un coup, j'hésite. J'me dis que je pourrais sûrement, probablement vivre sans elle, que je pourrais me contenter du reste, et c'est bien plausible. Et j'me dis ensuite qu'il y a rien qui se compare à elle. C'est de l'amour en forme auditive. C'est la seule chose qui peut m'amener l'eau aux yeux en une seconde et demie. En fait, juste à penser à certains morceaux et j'ai un sourire de satisfaction qui apparaît sur mon visage, alors que je prends une grande inspiration, comme si c'était trop d'un seul coup. Ça ne se voit pourtant pas, ça ne se touche pas, ça fait seulement se ressentir. Ça vibre dans notre tête, dans notre corps. Ça nous fait vivre quelque chose simplement à travers le son, par ce que notre tête en décode. Y'a rien de plus irrationnel que la musique. C'est de l'émotivité pure.

Ça ramène des souvenirs plus puissants que tout ce qui existe. Ça nous rappelle des gens qu'on aime ou qu'on a aimés, des moments de notre enfance, de notre adolescence, de toute notre vie. Ça nous fait penser aux nuits d'hiver, à nos premières expériences, à une soirée inoubliable, à des moments qui auraient dû être totalement oubliables, mais qui resteront à jamais avec nous parce que la musique complémentait parfaitement bien la situation. C'est de la nostalgie à l'état pur, ça berce notre vie du début à la fin, souvent sans qu'on en soit vraiment conscient. C'est aussi un monde infini de découvertes, de genres, de sonorités, de représentation des différentes époques. Ça transcende les générations, les siècles, les cultures. Ça nous rapproche tous d'une manière ou d'une autre. C'est universel.



Et pourtant, c'est qu'un enchaînement de sons, d'instruments, de voix. La musique de la voix. Toute aussi puissante. Entendre, écouter toutes ses nuances. S'endormir au son d'une voix apaisante, être séduit par une autre qui activera quelque chose d'incompréhensible en nous. Entendre un rire, les pleurs, la joie. Entendre la musicalité de la vie, le rythme naturel des choses.

C'est donc de là que le doute émerge. L'aveuglement auditif et émotionnel.

19.12.11

INSPIRATION NOCTURNE

Non, pas cette inspiration nocturne .

Il est tard le soir, on s'étend dans notre lit, nos oreilles s'habituent tranquillement au silence régnant dans la pièce. On ferme les yeux pour s'endormir, on tente de faire le vide pour effacer toutes distractions possibles qui pourraient nous garder éveiller, et c'est exactement à ce moment que ça survient. On se met à penser.

Penser à des choses que l'on préfère souvent éviter, que ce soit la temporalité de notre existence ou ce qu'on aime moins de notre vie actuelle. C'est comme si la sérénité du moment nous poussait dans des zones qui ne s'activent pas lorsqu'on est occupés à faire autre chose durant la journée, ou bien auprès de quelqu'un. Parce que si tout d'un coup ces pensées adviennent dans l'obscurité de la nuit, on ne peut que se rapprocher de l'autre, le ou la prendre dans ses bras et tout reviendra au neutre, comme si notre vie reprenait soudainement du sens.

C'est également durant cette silencieuse nuit que l'inspiration créatrice sera à son apogée pour certains. Provenant probablement de la même bulle de solitude qui nous amène dans notre noirceur intérieure, l'énergie qui apparaît et qui donne naissance à des idées qu'on aurait jamais même pensé effleurer durant la journée, sera malheureusement souvent aussi perdue dans le néant, alors qu'on se dira qu'il est évident que le matin venu, on y repensera et qu'on pourra y travailler. Mais ce n'est que rarement le cas, la mémoire étant capricieuse, on en oubliera la grande majorité durant notre sommeil, ou bien l'idée se dévoilera beaucoup moins inspirante dans la clarté du matin.


Car la nuit, peut-être grâce à la fatigue, notre esprit s'ouvre à de nouveaux horizons. Ou est-ce peut-être aussi dû au fait que nous avons toute l'histoire de notre journée derrière nous, qui, si elle peut sembler insignifiante dans le long cheminement de notre vie, nous aura quand même stimulés durant de longues heures à penser, à vivre. Chaque moments de notre vie compte, même si certains seront plus importants que d'autres, rien n'existe pour rien. Toutes les actions que nous accomplissons, tous les mots que nous utilisons auront des répercussions aussi minimes soient-elles. Parce que de faire un choix en exclut automatiquement un autre. Tout dans la vie est question de contexte et de hasards. Même si l'on pousse pour que quelque chose arrive, rien ne garantit son succès si les circonstances ne font pas bien les choses. La plus grande entrevue de notre vie pourra s'avérer un fiasco si l'intervieweur n'a pas une bonne journée, ou s'il a rencontré un candidat phénoménal juste avant nous. Quelques jours, quelques heures plus tôt et le destin de notre vie aurait pu être totalement différent. Et on ne peut rien y faire pour le changer. Aucun livre aux pensées positives et aucun collier magique ne pourra vraiment venir nous aider. Il faut seulement faire de notre mieux tout le temps et espérer que tout ira en notre faveur.

Cette inspiration nocturne, donc, n'est que le fruit de notre vie quotidienne. Un peu comme lorsqu'on dit des gens âgés qu'ils possèdent la sagesse, la nuit, elle, détient un monde de connaissances et d'idées cachées qui est pourtant accessible à tous, pourvu que la volonté de créer et de penser soit le moindrement présente.

17.12.11

LE BUFFET

Le concept d'un buffet, à volonté dans ce cas-ci, c'est assez simple. Comme les buffets chinois, qui sont fort probablement les plus populaires. Ou les plus répandus, du moins. On y paye un montant qui semble assez dérisoire pour pouvoir manger autant qu'on le veut. Quelque chose autour de dix à vingt dollars pour avoir une quantité théoriquement infinie de nourriture. Ça semble presque du vol à première vue pour le client qui s'aventure dans une telle place. Des belles pépites de poulet, du boeuf, des frites, des fruits de mer, des omelettes, du dessert, de l'affaire douteux. De tout pour tous.

Et une fois qu'on a terminé de manger, on commence à repenser à notre repas. Parce que de la nourriture à volonté comme ça, c'est pas normal. Parce que si en temps normal, même un fast food de bord d'autoroute te vend un repas standard pour presque le même prix, un buffet pourrait jamais faire d'argent en te donnant là même chose en un nombre illimité. Théoriquement. Je sais, y'a tout le côté de la quantité qu'ils achètent, du prix moindre qui en découle et tout ça, mais ça reste vraiment pas cher.



Le secret de leur succès, c'est que même si c'est la pire bouffe du monde, ça va attirer les gens justement parce qu'on offre tout ce que tu peux manger. C'est pas la qualité qui importe, mais la quantité et la diversité. On peut se bourrer la face dans n'importe quoi qui va pas ensemble, et si quelque chose est mauvais, ben on va prendre autre chose pour cacher le goût. Ça s'accumule, on mange beaucoup plus qu'on devrait, juste pour justifier d'être allé dans un buffet au lieu d'un bon resto, et ça passe au final plus ou moins bien. On en sort pas vraiment satisfait, on se dit qu'on y retournera pas et parfois ça fonctionne, quand on considère ce qu'on vient de faire.

Pour user de grands mots, c'est un exemple typique de la culture de consommation de masse. On mange plus qu'on en a besoin juste parce que l'option y est. Et on jette des assiettes à moitié pleines parce qu'on veut finalement autre chose qu'on a vu dans l'assiette d'à côté. Pendant que d'autres ont rien à manger et tueraient pour ta tranche de jambon trop humide. Sortez les violons.

C'est vrai, c'est pas tout le monde qui va dans ces places-là. La plupart des gens vont les éviter après un certain âge ou un certain nombre de visites décevantes. C'est souvent insalubre, y'a des histoires de rats et d'insectes, de cuisiniers qui font absolument pas attention. Puis vient le moment où on commence à préférer les places de qualité qui passent au moins le barème de l'acceptable et notre existence s'en porte que mieux.

Une vie de buffets à volonté, c'est pas vraiment envisageable pour la plupart des gens, sauf si de vivre constamment dans l'excès inutile c'est quelque chose qu'on désire. Possibilité probable, mais qu'on sait tous être rarement aussi acceptable qu'on le voudrait une fois tout ça considéré dans son ensemble.

Ah oui, et le concept du buffet, ça s'applique pas juste à la bouffe.

15.12.11

LE CONFORT

Ça prend pas grand-chose pour être confortable. Un bon matelas et une couverte chaude l'hiver, et ça sera parfait. Avec un bon chocolat chaud, ça sera encore mieux. Non seulement est-ce que ça fait du bien, mais ça nous rappelle aussi notre enfance, quand on rentrait de jouer dans l'énorme tempête de neige les joues toutes rouges et qu'il y en avait un qui nous attendait sur le comptoir de la cuisine, deux guimauves fondant tranquillement sur le dessus.

Le confort, c'est être bien. Ça se cherche, mais ça se trouve jamais vraiment. Ça arrive à un moment ou à un autre sans qu'on s'en attende. Un jour on sera stressé pour un rien ou même sans savoir pourquoi, et tout s'arrangera le soir en regardant un bon film. C'est aussi prendre le temps de relativiser tout ça, de se dire que rien ne presse. C'est parfois laisser le temps filer, s'étendre et écouter de la musique juste pour le plaisir. Ou bien se coucher et tout simplement regarder celui ou celle que l'on aime dans les yeux en ne faisant absolument rien. Une petite minute, une simple petite minute et tout d'un coup, tout semble bien aller. On ne pense plus aux problèmes du bureau, de son avenir incertain, de tout ce qui peut venir le briser, notre confort. On en a pas pour l'éternité, c'est certain, mais les petits plaisirs, c'est les plus grands faiseurs de bien.



Le confort, ça peut aussi être de se garder un léger inconfort, de se mettre au défi. Parce que c'est en se sortant d'un trop grand confort qu'on va encore mieux apprécier ce qui nous arrive. C'est en se disant qu'on a réussi, qu'on a passé au-dessus de nos lourdes habitudes que le confort va encore plus se faire ressentir. Parce qu'on vivra des moments spéciaux, qu'on reverra des gens qu'on aura pas vu depuis longtemps et qui se révéleront encore mieux qu'on aurait pu l'imaginer. C'est en se dépassant qu'on sera fier de ce qu'on aura accompli, qu'on trouvera un sens à ce qu'on fait et une relative tranquillité d'esprit. Pour un moment.

Car on ne sera jamais vraiment tranquille. L'humain étant comme il est, on s'inquiète toujours de quelque chose ou de quelqu'un. On doute toujours de nos choix, de nos inactions. On se demande toujours comment ça aurait été en allant à gauche plutôt qu'à droite, en demandant de se revoir au lieu de se contenter d'un simple au revoir. On se dit qu'on agit pas assez, qu'on réalise jamais vraiment nos rêves les plus fous. À cause de notre zone de confort dans laquelle on se vautre. À cause de notre peur de l'inconnu. C'est difficile d'être heureux avec ce qu'on a, parce que tout autour de nous sera là pour nous faire penser autrement, pour nous faire voir autre chose.

Et c'est en essayant de garder un équilibre entre tout ça qu'on vivra du mieux qu'on peut. On sera jamais entièrement satisfait, jamais vraiment heureux tout le temps. Le bonheur, ça vient par petits moments de confort et de réconfort. Et c'est très bien comme ça.

13.12.11

LES SURPRISES

Quel sujet intéressant que les surprises. Ça vient dans toutes les formes, ça peut arriver à toutes les occasions et surtout, on est jamais censé s'en attendre.

T'as les bonnes surprises, comme trouver un billet de mille dollars par terre. Ou même un million. T'as les surprise-partys que tu te doutais vraiment pas avoir pour ta fête et qui tournent bien. T'as les petites attentions inattendues de ta douce moitié alors que tu sens le bacon cuire jusqu'à la chambre en te réveillant le matin. T'as le dessin que ta petite fille t'as fait alors qu'elle était restée à la maison un vendredi parce qu'un gros rhume imaginaire s'avait emparé d'elle. T'as les soirées très ordinaires qui finalement sont mémorables, qui seront celles dont on se rappellera toute notre vie.

T'as les mauvaises surprises aussi, comme celles qui surviennent après le surprise-party où il te manque ta télé et un billet de mille dollars dans ton porte-feuille. Ou bien d'apprendre que t'as telle ou telle autre maladie incurable. Et que tu doives ensuite annoncer la mauvaise nouvelle à ta famille et tes proches. T'as les ruptures inattendues, bien évidemment, qui découlent de surprises encore plus surprenantes. T'as les rendez-vous manqués qui suivent la rupture. Ou bien les rencontres qui arrivent, mais qui sont finalement avec un Serge qui était supposé être une jeune femme.

T'as les fausses bonnes surprises aussi, celles qu'on va généralement souligner en disant, justement Ah mais quelle bonne surprise. Comme la visite de ton oncle que tu voyais pu depuis 10 ans, pour d'excellentes raisons.


On peut aussi essayer de les deviner, les surprises. T'as ceux qui vont te poser quatre-vingt-treize questions sur ton cadeau de Noël, sur sa forme, sur ce que c'est. Jusqu'à tant que tu lui dises ou que tu lui dises d'arrêter pour de bon. Et quand tu abdiques, ben la surprise disparaît et c'est plate pour tout le monde. Parce qu'une surprise, c'est fait justement pour faire durer un peu le plaisir. C'est pas pour rien que les enfants, dès qu'ils ont ouvert un cadeau, s'en vont au prochain. La grosse partie du fun, c'est de pas savoir ce qui se cache à l'intérieur.

Métaphore de la vie. Parce que c'est ça le plus plaisant en général, pas savoir ce qui s'en vient. C'est pour ça qu'on a encore des papillons dans l'estomac quand on rencontre quelqu'un, ou quand on a une entrevue pour la job de nos rêves. C'est ça qui fait qu'on veut continuer à vivre, parce qu'on sait jamais quand ça va s'arrêter. Si on savait toujours comment ça allait se passer, ça serait plate. Premièrement, parce que vu qu'on le saurait, on essayerait de le changer, mais on pourrait pas, vu que c'est ce qui va se passer de toute façon. Et deuxièmement, imaginez-vous savoir tout: quand vous allez avoir des enfants, quand vos parents vont vous quitter, quand vous allez trouver la femme/homme de votre vie, que vous allez le/la perdre. Ça serait comme lire un résumé des moments clés d'un roman et après ça encore espérer être surpris par l'histoire. Pis trouver que c'était mauvais finalement parce qu'on savait tout d'avance. Aide-toi.

Bref gâchez-les pas, les surprises. En tout cas, touchez pas aux miennes, je les aime.

11.12.11

PRENDRE UNE BIÈRE

Y'a beaucoup de choses qu'on peut faire dans la vie. Je pourrais donner des exemples, mais y'en a à l'infini, des choses. On peut en faire seul ou avec d'autres. On peut aller promener son chien, aller faire l'épicerie, voyager en Turquie, regarder la télévision, jouer du tambour, compter les grains de sable, utiliser le métro, chanter en courant, mimer des vagues, éviter les regards, juxtaposer des bébés, essayer de grandir plus rapidement, parler à sa boîte aux lettres, réduire à feu doux, débrancher des cadenas, colorier des singes, écouter les électeurs, manger une laveuse, fixer le Soleil, mourir dans de la ouate. Vraiment, y'en a beaucoup des possibilités.

Une de celles-là, est de prendre une bière. Activité qui se fait aussi seule chez soi, disons, un soir de semaine, ou bien en groupe de deux ou plus quand on le veut bien. Ça semble anodin comme tout, et ce l'est. Son point fort est que y'a de l'alcool dedans, donc c'est considéré supérieur à d'autres liquides. Plusieurs aiment ça, ça vient dans plein de variété et c'est habituellement bien accepté socialement. Sauf si t'en prends trop et que là pu personne trouve ça drôle sauf toi. En tout cas, d'après les annonces.

Socialement. Une bière sociale. Aller prendre une bière. Un sage homme a dit un jour que la bière que l'on doit aller prendre, elle existe pas. Ou très peu souvent. C'est pas nécessairement par mauvaise volonté. C'est juste qu'on dit Hey, on ira prendre une bière et ladite bière sera pas prise. Parfois c'est par oubli parce qu'on a trop planifié d'occasions de bières différentes, souvent parce qu'on l'a dit seulement pour être poli même si on en avait pas vraiment envie.

Alors c'est une convention. C'est un À la prochaine stylisé où la porte reste pas pire ouverte, où t'as le potentiel qu'un des deux revienne demander ce qui se passe avec la bière. Pis là ben tu dis qu'en fin de semaine prochaine ça devrait être correct, et finalement ça arrive toujours pas. Parce qu'on a autre chose à faire ou parce que tu l'évites vu que t'as pas assez le goût. Donc ça arrive pas pis on passe à autre chose vu que tout le monde est tanné de courir après une bière ben ordinaire.

Je suis pas si ordinaire.

Le contact humain. Pas le contact direct. Ça, on le garde pour quand on est vraiment proche. On parle ici de voir les gens. C'est à ça qu'elle sert, la bière. Ou le café. Ou le souper. La rencontre. C'est bien beau les Internets et tout ça, mais y'a rien de mieux que le face à face. Pouvoir voir la personne live et avoir une conversation. Le texte, ça a ses limites et éventuellement, ça fonctionne plus. Parce qu'on a un besoin qui existe encore malgré tout d'être en contact avec les autres.

La preuve? Les gens vont aller écrire sur les réseaux sociaux qu'ils ont passé une excellente soirée quand y'ont vu des gens, pas quand y'ont texté pendant six heures un samedi soir. On en a besoin, faque tant qu'à y être, voyons-nous les uns les autres, aimons-nous pis profitons de tout ça. Faire un peu de place pour ceux qu'on apprécie, c'est pas sorcier, pis ça va obligatoirement améliorer ton humeur et ta vie. Garanti. 

9.12.11

LA PERFECTION EST IMPARFAITE

C'est ce qu'on cherche constamment. La personne parfaite, la situation parfaite, la job parfaite. On veut rien de moins par peur d'être déçu, de le regretter, d'en vouloir plus.

Si on en a, on veut que nos enfants soient les meilleurs possible, qu'ils réussissent bien. Si on en a pas, on doute d'en vouloir, au cas où ils finiraient mal, qu'ils aient des déficiences ou des handicaps physiques. Et un enfant, vu qu'on peut pas le retourner au magasin, faudra faire avec toute sa vie et tenter de l'aimer malgré tout, qu'on se dit. Et c'est ce qu'on finit par faire, parce que ça devient la chose la plus importante à nos yeux, la plus importante de notre vie, ce comment notre existence se trouve à avoir du sens, finalement.

On cherche aussi toujours la personne idéale. Celle qui répondra à tous nos critères, avec qui on se verra passer toute notre vie, avant d'avoir même été un instant avec elle. Si quelque chose accroche, si elle n'est pas comme celle de nos rêves, on doute, on se dit qu'on pourrait trouver mieux, qu'on trouvera mieux. Pourtant, l'attraction y est assurément, puisqu'on y pense quand même, à s'essayer. On pense à lui donner une chance, à se lancer dans le vide. Et c'est quand on le fait que ça opère, qu'on réalise qu'elle est tout ce qu'on voulait et encore mieux.

Parce que la surprise, l’inattendu, c'est ce qui fait la beauté de la vie. La perfection, ça n'existe pas, et c'est tant mieux comme ça. Personne ne l'est. Tout le monde a un passé, une histoire souvent lourde d'embûches et de déceptions. On est par contre jamais totalement convaincu. On se demande ce qui se serait passé en suivant un autre chemin, en attendant plus, en attendant moins.




Qu'elle n'ait pas les formes d'un mannequin, qu'elle pleure facilement, qu'elle soit un peu trop maladroite, qu'elle n'aime pas toujours les mêmes choses que nous, qu'elle traîne des marques de troubles affectifs, ça importe peu. Parce que qu'on se rappelle constamment que tout le monde est humain, et la beauté de l'humain, c'est son imperfection. C'est le fait qu'on ait tous des sautes d'humeur, qu'on se fâche parfois pour un rien, qu'on ait besoin de se savoir aimé dans les moments les plus inopportuns, que nos cheveux soient pas parfaits, qu'on soit un peu trop petit, un peu trop grand.

Si y'a quelque chose de présent, si de la regarder nous fait sentir différemment, si de simplement penser à elle nous fait sourire, c'est qu'il y a quelque chose. On pourrait toujours attendre à l'infini, attendre le moment parfait. Attendre, et encore attendre. L'imperfection, c'est ce qui charme, c'est ce qui fait qu'on est tous intéressants et différents. C'est ce qui fait qu'on puisse discuter, qu'on puisse s'aimer. C'est ce qui fait qu'on trouve ses actions vraiment mignonnes de maladresse, qu'on veuille la consoler quand elle est dépassée par les évènements, quand tout va mal pour elle, qu'on veuille l'embrasser quand elle tente d'expliquer l'impossible.

C'est aussi ce qui fait le plus mal, parce que c'est l’imperfection qui amène souvent les histoires à se terminer. On trouve qu'elle est finalement trop ceci ou trop cela, qu'elle devrait corriger un problème ou un autre qu'on ne peut plus endurer. On en arrive à la conclusion que ça ne peut plus continuer, qu'on doit passer à autre chose.

On est tous comme on est. Parfois, par un petit miracle, ça marchera malgré tous les obstacles.

Et pour les fois que ça marchera pas, ben c'est pas grave, personne est parfait.

7.12.11

LA POLICE


C'est rare qu'on entende des bons commentaires sur la police. Ils font leur job tout croche, ils tuent des innocents, donnent des contraventions pour remplir les coffres de la ville, font du zèle d'autorité, démarrent des bagarres et  poussent les itinérants dans le trafic. C'est vraiment des monstres. C'est même à se demander pourquoi y'en a encore si tout ce qu'ils font, c'est toujours mauvais.

Bref, se plaindre, c'est tellement le fun. Pis mettre tout le monde dans le même panier aussi. Être nuancé, c'est compliqué pis c'est pas autant amusant. Pourtant.

Les polices que tu vois qui ont tué un innocent à la télé, ben sont pas toutes comme ça. Celles qui foutent la merde dans les manifestations en s’incrustant dans la foule non plus. C'est juste que les correctes, les bonnes polices, tu les vois pas. Parce qu'elles font bien leur job, pis la bonne job, on en parle pas. C'est pas pour rien qu'il a fallu inventer la Bonne nouvelle TVA, c'est pour contraster avec le reste. Les bons coups, ça vend pas de papier pis ça amène pas de cotes d'écoute. Sauf si c'est au Banquier, parce que là on vie des grosses émotions avec le participant.

Sauf que quand on parle des maudites polices, ben c'est frustrant, parce que le boulanger qui fait mal sa job, y'a personne sauf ses quelques clients qui vont le savoir.

D'accord, un emploi dans le public, faut s'attendre à une part de critique, mais personnellement, je vote plutôt pour que la communauté pense un brin avant de s'ouvrir la trappe. Ça nous élèverait un peu plus comme espèce. Au lieu de bitcher pour bitcher contre un groupe, insiste sur les incompétents. Pis si t'en connais pas, ben compte toi heureux, prends ton trou et mets l'accent sur le positif. On va tous en sortir gagnants.

On va être gagnants parce que c'est comme ça qu'on commence à bâtir de quoi de mieux. Bon, check l'idéaliste. Ben oui, qu'est-ce que tu veux. À la place d'être un blasé de la vie qui se dit qu'anyway l'humanité a pas d'avenir et que toute est de la marde, j'essaye de voir le bon côté des choses. Des bonnes polices qui font leur job, qui parlent aux itinérants pour s'assurer que tout va bien, qui contrôlent les bagarres pour pas que personne se blesse, qui sauvent des gens, ça existe, pis y'en a plein.


En fait, y'a pas un groupe sur Terre qui est uniforme. Y'a des musulmans intégristes pis y'en a des softs, des homosexuels extravertis pis des introvertis, des politiciens corrompus pis des intègres, des gens cons et des bonnes personnes. Si t'es rendu au point où tu peux dire que Les X c'est toutte des Y, c'est parce que tu devrais te mettre à vraiment essayer de considérer les autres comme des individus, pas comme des catégories.

Oui oui, c'est possible que la police qui parle à quelqu'un au coin de la rue calmement, elle le fait par bonté et par réel souci de bien faire son travail, pas parce qu'elle est en public et qu'elle veut pas se faire pogner à le tabasser. Des fois, faut juste passer par-dessus l'attrait du jugement facile.

Parce que voir le bon dans les gens, ça aide, un peu, à devenir meilleur soi-même.

6.12.11

LA PUBLICITÉ

Le plus grand des arts.

Quinze secondes à une minute et on comprend parfaitement bien le message. Pas besoin de développer les personnages pendant des heures ou des saisons. Straight to the point. C'est un condensé d'histoire qui peut te faire passer par une gamme d'émotions infinie.

Mensonge partiel. Et pas le plus grand des arts, c'est clair. Son statut est même pas mal débatable, mais on s'embarquera pas là-dedans, parce que ça intéressera personne sauf les passionnés de sémantique publicitaire, qui sont tellement pas nombreux qu'ils pourraient s'en parler pendant un petit souper en tête à tête. Avec du vin et des roses.

Donc d'un côté y'a des belles pubs qui vendent mal leur produit à première vue. Rappelons-nous celle du lait avec un cheval blanc qui courait sur l'autoroute avec de la musique ben lyrique. C'était pas clair qu'on voulait nous parler de lait. Pourtant, je la trouvais belle. C'était poétique pour de la pub, ça sortait du cadre habituel, même si ça restait un cheval qui court au ralenti. Pis ça marque parce que ça se démarque. Si on m'avait vendu le produit en me disant que c'est le plus meilleur du monde, je m'en rappellerais probablement pas. Surtout que du lait, côté compétition, c'est assez faible. T'en bois ou t'en bois pas.

Je m'en rappellerais pas, sauf si c'était horriblement mauvais. Comme, disons, si tu m'offres un voyage dans le sud avec Sylvain Cossette. Ou bien si t'es Brand Power. Si t'es Brand Power, j'ai développé une relation d'amour-haine-haine avec toi. Pour ceux qui savent pas c'est quoi ou qui ont inconsciemment rayé ça de leur mémoire, c'est la pub qui a l'air de sortir des années 70 où une femme essaye de nous vendre des produits divers en nous expliquant leurs points forts. Avec des bruits de dactylo pour nous souligner en sous-titres ce qu'elle dit, en plus de l'excellent slogan Brand Power vous aide à mieux acheter. Comme si j'allais te croire que tu fais ça par bonté d'esprit et pas parce que Scott Towels t'as payé pour me vendre des spongie pochettes.

Pub qui me fait mourir à l'intérieur égale souvenirs éternels.

Je la modifie même pas. Publicité gratuite.

Sylvain Cossette. Pas pour rien qu'on en parle. Y'a une oligarchie dans le domaine des pubs de meubles pour faire consensus dans la médiocrité du contenu. C'est tellement mauvais qu'à chaque fois que je vois une pub de Brault & Martineau ou de Léon, je m'assure de pas aller magasiner chez eux et de brûler mon cinéma maison en contestation. Pis ça marche. Le pire, c'est que tout le monde souligne que leurs annonces sont mauvaises, mais y'a rien qui change. Soit que c'est volontairement mauvais, soit qu'ils ont un contrat à vie avec un réalisateur légume et une agence d'acteurs refusés dans Watatatow.

Faque pour faire de l'excellente pub, faites courir des animaux pour que ça nous touche. Ou faites tirer des voyages et donnez des lecteurs DVD avec votre sofa. Ça va selon le talent.

4.12.11

L'AMOUR

L'amour. Être en amour. Ce que je ne suis pas au moment d'écrire ceci. Et que je n'ai pas été depuis un bout. Peut-être que ça changera demain, peut-être pas. On sait jamais quand ça arrive, et quand ça repartira. C'est un étrange sentiment, l'amour. Certains se disent qu'ils vont essayer de l'oublier à jamais parce que ça fait trop mal, d'autres vont continuer d'espérer, en se disant que rien est plus beau. Je sais pas qui a tort, je sais pas qui a raison. Ça dépend de comment on le voit, de ce qu'on veut.

Quoi qu'il en soit, je sais que je me classe dans la deuxième catégorie. Je suis un de ces cons qui veut pas refuser à y croire une seconde, qui se retient de tomber dans une autre pattern pour pas l'oublier. Pour pas oublier sa beauté en se contentant de moins, en se disant qu'on a des besoins temporaires à combler et que c'est pas grave. Que c'est pas grave de pas aimer si on a autre chose, si on a des amies qu'on peut voir de temps en temps sans attachement. Ce sera le fun pour le temps que ça durera, non? Et pendant ce temps-là, on arrête de penser à l'amour parce que ça fait trop mal, parce que ça se termine tout le temps en nous brisant le coeur et en nous faisant vivre les pires moments de notre vie. Et vivre plusieurs fois les pires moments, on veut pas vivre ça.


Donc je continue à y penser et à y croire parce que c'est la plus belle chose au monde. C'est ce qui nous tient éveillés la nuit et qui nous réveille le matin. C'est ce qui nous fait vivre les plus grands bonheurs, et les plus sombres instants aussi. C'est ce qui va nous faire pleurer de joie à certains moments, et de tristesse à d'autres. C'est tellement puissant et particulier qu'on peut pas l'expliquer avec des mots. C'est quelque chose qui s'expérimente, tout simplement. Ça peut durer l'instant d'un moment ou pour toujours. On pourra jamais le savoir avant la fin, mais pour le temps que ça existe, y'a rien qui se compare. C'est ce qui nous pousse à vouloir vivre, qui nous fait sentir vivant. C'est le plaisir de se coucher auprès de quelqu'un le soir, et de savoir que cette personne-là ne voudrait être nulle part ailleurs.

Une fois qu'on y a goûté, c'est difficile de s'en défaire. On tente tant bien que mal de compenser, chacun à sa manière. Certains y arriveront pour un moment, d'autres pas. On essayera de retrouver le même goût à d'autres places, mais on sent que rien s'y compare parce que, vraiment, y'a rien de comparable.

Je sais, je sais. C'est naïf comme vision de se dire qu'un amour comme ça, ça existe vraiment. Y'a toujours des problèmes, de la fidélité perdue, une flamme qui s'éteint. Rien n'est parfait, rien n'est éternel, mais je peux rien faire contre, j'aime ça, l'amour.

Jugez-moi.

2.12.11

LE JUS DILUÉ

Le jus. Celui que Tropicana, Oasis, Minute Maid et d'autres vendent. Le vrai. Pas celui de Fruité qui se vante d'avoir 25% de vrai jus dans un contenant de deux litres. Ça, c'est pas du jus, c'est du Kool Aid vendu préparé. Le jus, c'est quand même bon. Quand j'étais jeune et inconscient, j'en buvais abondamment, comme la plupart des enfants, probablement. Le jus d'ananas, surtout, parce que ça goûtait exquis. C'était comme un jus d'orange qu'on peut boire à d'autres moments que le déjeuner. Ceux qui en boivent au dîner ou au souper, vous êtes soit très forts, soit inconscients. C'est trop épais pour bien s'agencer aux choses qu'on mange postdéjeuner. Jus de pomme et steak? Pas optimal, mais potable. Jus d'orange? Sérieux?

Le jus, c'est donc de quoi qui se boit, qui goûte différent de l'eau, et qui a des calories. Souvent, ça vient aussi en canne, parce que c'est moins cher. Minute Maid est aussi fort là-dedans, ce qui me porte à croire qu'ils ont probablement une bonne partie du marché jusdefruitié. Ces jus-là par contre, c'est pas tout le temps super clair côté instructions. Certes, c'est souvent écrit sur la canne qu'on doit ajouter, disons, trois fois plus d'eau pour que ce soit le ratio parfait. Sauf que si ton contenant de jus est plus gros, c'est décevant de pas le remplir. Surtout que la plupart du temps, si tu fais du jus, c'est parce qu'il y a de la visite pas portée sur l'alcool, la liqueur ou l'eau. Donc de leur sortir un beau jus qui a l'air déjà solidement entamé, ça fait comme si tu leur servais tes restants. Pas cool. Ce qui fait que tu vas en mettre plus que la quantité recommandée par souci de satisfaire tout le monde, mais ça arrivera pas. Parce que ton jus va être beaucoup trop dilué. Pis ça, ça goûte le cheap. Tu peux pas t'en sortir.

Ce qui m'amène à l'eau. De l'eau, c'est du jus sans jus. C'est ce qui sort du robinet, de la pomme de douche, ce qui coule dans les rivières, ce qu'il y a quand même en bonne quantité dans le fleuve. Cette eau-là, c'est pas changeable, d'où le challenge d'en vendre. À moins que tu sois assez fort côté marketing pour vendre que ça vient du nord de l’Irlande et que nécessairement ça goûte meilleur, ça reste de quoi que n'importe qui peut se procurer assez facilement, partout, et gratuitement.

Faque on l'a boosté. Pis ça donne ça.


J'ai pas caché le nom Dasani.

Ça, c'est de l'eau aromatisée. Pas mal tout le monde doit la connaître maintenant, vu que pas mal toutes les compagnies en font. Ça goûte légèrement les fraises, le pamplemousse, la pêche, le bonheur. C'est vraiment trendy, presque plus que l'eau overpriced du nord de l'Irlande, et ça coûte aussi cher. C'est même meilleur que les autres liquides, parce que y'a presque pas de calories dedans. C'est de la magie embouteillée. Le seul problème, c'est qu'il faudrait y penser à l'envers.

Ton eau aromatisée, c'est juste du jus vraiment dilué.

Prends-toi un chaudron, verse une canne de Minute Maid aux pêches dedans, et rajoute un bon six litres d'eau. Miracle, tu vas avoir de l'eau aromatisée pour une fraction du prix. Le même léger goût absent va autant te satisfaire et tu pourras faire croire à n'importe qui que c'est un produit acheté pour dix fois le prix en le mettant dans une bouteille étiquetée. Quand on veut, on peut, pis personne va s'en rendre compte.

Dans le fond, c'que j'veux dire, c'est que parfois, penser à ce qu'on achète, c'est pas une mauvaise chose. À moins que pour toi, se faire avoir soit un passe-temps agréable et désiré.

Si c'est le cas, j'ai du ketchup mauve à te vendre.

1.12.11

LA DISTANCE

Ça se prend de plusieurs manières, la distance.



Y'a celle entre deux points éloignés. C'est celle qu'on trouve souvent trop longue, qui nous empêche de bouger, qui nous fait dire qu'on est mieux de rester à la maison. C'est elle qui nous fait déménager pour se rapprocher du travail. Pour se rapprocher de sa vieille mère, pour pouvoir passer quelques moments encore avec elle avant que la distance qui nous sépare d'elle soit éternelle. C'est celle qui nous fait croire qu'on décroche un peu parce qu'elle est loin dans le sud et que les palmiers bougent dans le vent chaud. C'est aussi celle qui nous fait craindre le pire quand on veut garder une relation vivante. Parce que la distance, c'est souvent mortel.

Puis, y'a la distance de proximité. Elle qui fait en sorte qu'on trouve certaines personnes trop présentes, trop dans notre bulle. C'est aussi celle qui créé des rapprochements à certains moments, et des malaises à d'autres. C'est celle des moments les plus intimes et les plus forts. Ceux qui font en sorte que l'on soit là, que tout ce qui existe, existe. Celle des gros plans au cinéma, et des gros plans dans la vie de tous les jours qui nous permettent de lire les visages. Celle qui nous échappe souvent alors que la vie avance. La distance qui amène le sportif à devenir surhumain pour un moment, et l'homme ordinaire à être impuissant devant une situation qui le dépasse.

Y'a aussi la distance mentale. Celle qui fait la différence entre un oui et un non. Celle qui nous empêche de faire les premiers pas, ou les derniers. Qui fait en sorte qu'on ne comprend pas l'autre et qu'on se distance de lui. Celle qui engendre les guerres, qui transforme le plus petit des problèmes en monstre incontrôlable. Celle qui rend une courte distance physique aussi lointaine que les limites de l'univers. Probablement celle qui a le plus de poids, à laquelle on est le plus attaché. Parce que quand la liaison mentale existe, la distance physique, aussi lointaine qu'elle puisse être, semble toujours plus proche.

Puisqu'on a la distance temporelle. Les souvenirs, c'est puissant. On se souvient de son odeur, de la couleur de ses cheveux, du timbre de sa voix, de son sourire. On se souvient des bons moments, des premiers moments, des petits moments anodins marquants. On se dit que la distance, c'est temporaire, que tout va revenir comme avant, que rien n'est plus fort que ce qui nous rapproche. Ça nous permet de nous sentir mieux, de trouver du réconfort dans un monde mental qui est déjà loin dans le passé, mais qui, pour nous, est bien au présent.

Puis, lorsqu'on réalise que le passé ne reviendra pas, on se tourne vers le futur, en se disant qu'éventuellement, des liaisons vont se créer avec d'autres, même si tout notre bagage reste avec nous. On se dit qu'on en sort grandi, qu'un petit voyage fera du bien pour tourner la page. Qu'une distance physique en amènera une mentale. Et ça fonctionne, pour un moment. On se concentre sur de nouvelles choses, on rencontre de nouveaux gens, de nouveaux amis. Jusqu'au jour où l'on retombe dans la même situation qu'auparavant. Et ça recommence encore, encore et encore.

Parce que la vie, c'est un long, long chemin, qui débute à notre naissance, et qui se termine à notre mort. Et c'est tout ce que l'on vivra continuellement sur cette longue distance qui vaut le détour.

29.11.11

TOURISTE CHEZ SOI

On est tous des pros. Chez Schwartz's y'ont les meilleurs smoked meats, à la Banquise c'est la meilleure poutine, le plus beau spot c'est le Vieux-Montréal pis la Biosphère c'est la meilleure place pour interpréter le fleuve Saint-Laurent. Ok, c'est pas vrai qu'on sait tous tout ça, mais en général, quand on est dans notre propre ville, ou pas loin, tout semble acquis. Découvrir un nouveau resto, c'est plaisant pis tout, mais ça reste qu'il est sur Mont-Royal ou ben... sur la Grande Allée. Désolé, vraiment, j'ai essayé de pas rendre ça trop montréalais, mais je connais que dalle à Québec. La ville. Donc on est jamais vraiment dépaysé parce que ça reste dans des lieux qu'on connait. C'est pas nécessairement déplaisant, mais quand on peut avoir plus, pourquoi pas.

La technique est assez simple. Disons que t'es sur une rue que tu vois tout le temps pis que tu commences à trouver ton chemin plate, imagine-toi être un touriste. 
Ha ha mais j'en suis pas un ça marche pas.
Ça veut dire que t'essayes pas assez fort. Faut regarder les immeubles, les gens, les noms, comme si on était en Europe ou n'importe quelle autre place de nos rêves. Ou même une place qui existe pas. Faut conditionner le cerveau à oublier tous ses repères. Le Pharmaprix, c'est pu un Pharmaprix, mais un magasin étranger où ils vendent on sait pas quoi. Tu marches, mais vers une destination inconnue que tu vas découvrir pour la première fois. Le nom de rue que tu vois tout le temps, ben c'en est un nouveau que t'as jamais vu.

Juste des exemples, juste des exemples. Les possibilités possibles sont beaucoup plus nombreuses/infinies et oui, ça peut paraître con, mais le feeling est assez excellent. C'est comme voyager pour pas cher.


C'est où ça?

Tout ça pour dire qu'on peut se faire du fun avec pas grand-chose. Non, je parle pas de prendre une branche d'arbre et de s'imaginer être un pirate. Surtout qu'après un certain âge, t'aurais juste l'air solide attardé à faire ça en pleine rue. C'est pas que c'est pas bien, mais y'a certaines conventions sociales. On peut avoir du plaisir mentalement, aussi, pour pas se faire arrêter ou regarder de travers. Le cerveau, c'est puissant. Tellement puissant qu'on parle de lui à la troisième personne même si c'est théoriquement nous qui s'exprime à travers lui à la première personne. Pis là, c'est lui/moi qui vient d'écrire ça, pis le tien qui vient de le lire. Juste penser à ça, ça peut facilement te combler une bonne heure. Et te donner un mal de tête.

Le concept de redécouvrir ce qu'on croit connaître, parce qu'on connaît jamais rien parfaitement. On se dit que tout ce qu'on voit c'est ordinaire parce qu'on le voit tout le temps, mais tout change constamment. Juste s'imaginer ce qui se passe dans les places qu'on croise, se dire que les gens qui se parlent dans la rue ont une histoire passionnante à raconter, que les amoureux qui s'embrassent le font peut-être pour la première fois et probablement pas la dernière. Y'a peut-être rien de vrai dans tout ça, mais c'est pas grave. La vie, on se l'imagine comme on veut.

En d'autres mots, gâtez-vous, ça coûte rien pis c'est génial.

28.11.11

LIVRE DE VISAGES


C'est assez facile tout savoir sur tout le monde. Surtout depuis l'avènement des Internets, tout le monde s'est Googlé au moins une fois, ou pour les plus vieux, s'est AltaVistaé, avec des résultats variants de très intéressants à assez plates. C'est certain que si la seule place où t'as mis ton nom sur le web, c'est quand t'as envoyé ton C.V. chez Jean Coutu ou quand tu t'es inscrit à Hotmail, y'a des bonnes chances tu trouves rien. Relativement triste on pourrait dire, mais c'est la vie.

Par contre, on se mentira pas, en 2011, y'a plus personne qui se retrouvera pas, à moins de vraiment éviter tous les médias sociaux possibles. Et par ça, j'inclus tout ce qui te relie à au moins une autre personne. Au minimum 96% de la majorité de la population est sur Facebook, donc ton nom va au moins te ramener là. Et si t'as pas passé une bonne demi-heure dans tes options à essayer de trouver comment rendre toutes tes affaires privées, les chances sont que la Terre entière puisse lire une partie des niaiseries que t'as écrites, en plus de voir les excellentes photos prises dans un club, sur la plage, dans ton salon et dans un endroit mystérieux trop mal éclairé pour être facilement identifiable.

J'ai pas particulièrement de quoi contre ce beau site qui sait tout sur toi et qui archive ton existence. C'est pratique pour partager des trucs avec les gens que t'aimes ou don tu te sacres un peu. Je viserai pas de type de gens en particulier, mais on sait tous très bien que parmi les 300 à 2760 amis qu'on a là-dessus, c'est pas vraiment toujours des gens proches. Mais ça aussi c'est pas grave. Pratique aussi pour entrer en communication, c'est pas à renier, tant que ça devient pas ton seul contact avec la personne si elle est à moins de 50km de chez toi. On se force un peu, s'il vous plaît.

Mais aussi à la longue, ça peut créer un malaise. Quand ça fait quelques années que t'es dessus, t'as ramassé des vieilles connaissances, des collègues, de la famille, des animaux et des personnages fictifs. À ce moment-là, y'a comme une trop grande proximité qui se développe. Tu peux voir qui commente sur quoi, si X a été chez Y hier soir, comment ça s'est passé, qui était là et t'as même droit aux inside jokes le lendemain matin. C'est pas mauvais en soi, mais à la longue, ça devient malsain dans un sens, parce que le monde est tellement à l'aise d'écrire sa vie que t'en sais plus que tu devrais en savoir dans le cadre normal d'une relation avec quelqu'un. Non, je suis pas contre. Vraiment pas. Je l'utilise comme tout le monde. C'est juste question d'y penser, de se dire que si tout le monde met tout sur Facebook, t'auras pu rien à jaser dans ce qu'on appelle communément le vrai monde.



C'est vrai.

Donc ça doit rester un outil, pas une fin. Demande-toi si la personne à qui tu parles, tu voudrais la voir en vrai ou non. Si la réponse est un non tellement clair que ça t'en donne mal aux yeux, y'a des bonnes chances que tu devrais penser, peut-être, à couper l'amitié facebookienne que tu entretiens avec cette personne depuis maintenant août 2007 et avec qui tu as en commun 13 amis, trois likes et un échange mur-à-mur pour dire What's up

Mais on le fera pas personne, sauf si l'autre commence à nous taper sur les nerfs avec ses demandes de jeux ou ses images plates. On le fera pas, parce qu'amasser des contacts, c'est le fun. Dès qu'on s'est croisés, t'es rendu mon ami.

Pis cet article-là, il s'en va direct sur Facebook. 

27.11.11

LES GOÛTS

Les goûts, ça se discute. Pas dans le genre qu'on peut en débattre pour essayer de gagner. Évidemment, ça, c'est impossible, à moins de vraiment vouloir convaincre quelqu'un que notre façon de voir les choses est meilleure. Ou bien si l'autre essaye de te faire croire qu'il aime Nickelback, parce que ça se peut pas, pis si c'est le cas, tu dois combattre. Sinon, si le gars aime pas le brocoli, même si tu lui amènes quatre-vingt arguments vraiment efficaces, il aimera pas plus ça.

Le truc, c'est d'agir au-lieu d'en parler. Lui faire un potage de brocoli qui goûte l'excellence, c'est pas mal plus convaincant que de lui dire qu'il va y retrouver de la vitamine B7 et que ses reins vont le remercier. Le concret, ça fait réaliser les choses.

Oui, mais tu peux pas faire tester à quelqu'un que l'orange c'est plus beau que le vert. C'est vrai.

Moi, j'dis que le brocoli, c'est un arbre dans un décor laid.

Les goûts donc, ça se discute dans le sens littéral du terme. Tu peux dire pourquoi t'aimes ou t'aimes pas tel truc à quelqu'un, et il va pouvoir te répondre pourquoi il pense pas comme toi. That's it. C'est pas mal l'étendu maximum possible avant d'entrer dans la confrontation et probablement la guerre. Malheureusement, on le fait tous, aller plus loin. On aime pas ça perdre ou juste pas avoir l'impression d'avoir raison, même si parfois, tu peux pas avoir raison. Ok pour le racisme, l'homophobie et tout ça, j'te donne le droit d'y aller jusqu'au bout, mais de savoir quel film de Michael Bay est le meilleur, c'est relatif et surtout moralement injustifiable de dire pourquoi tu préfères l'un à l'autre. D'une part parce que c'est un film de Michael Bay, d'une autre parce que c'est pas mieux ou pire pour le bien de tous de préférer Transformers à Armageddon. Quoique.

Tout ça nous amène au réel problème, les phrases pré-faites, mieux connues sous le nom de proverbes. Comme "Les goûts ça se discute pas" ou "Rira bien qui rira le dernier" qui, soit dit en passant, fait moyen de sens. On voit souvent les ennemis mourir en riant dans les films, pis y gagnent clairement pas. Bref, ces phrases-là, cessez. Je suis le premier coupable d'en utiliser comme si ça avait parfois réponse à tout, mais le dictionnaire est assez vaste de mots pour qu'on s'en fasse nous même, des phrases. C'est même ça la beauté de la chose qu'on puisse dire quelque chose qui ressemble à un proverbe, mais avec nos mots et en relation avec notre situation.

La langue, c'est complexe, c'est parfois difficile, mais ton point va infiniment mieux passer si tu expliques en détails à quelqu'un que c'est pas parce qu'il mesure 6'7" et qu'il aime le rap qu'il va nécessairement être bon au basketball, au-lieu de lui sortir platement que l'habit ne fait pas le moine. Faut prendre le temps de se faire comprendre.

Et si vous êtes pas d'accord pis que vous voulez continuer à prendre des raccourcis, ben advienne que pourra.


25.11.11

LA TRISTESSE DES BELLES CHOSES


La plupart des gens vont s'entendre pour dire que certaines choses sont fondamentalement plus belles que d'autres. Le coucher de soleil, les paysages à couper le souffle et en fait pas mal juste des éléments de la nature. Pour le reste, c'est pas mal relatif à chacun. Je trouve qu'une ville ultra high tech avec des néons pis des buildings partout c'est vraiment sexy, mais c'est pas pareil pour tous. De la même manière qu'une fille refaite qui fait une face de plastique sur une photo prise dans un club, c'est un solide turn off. 

Donc pourquoi diantre affirmer aussi gratuitement que les belles choses sont tristes? Pas qu'elles le soient vraiment dans leur essence, mais c'est juste que parfois, ça rend la vie injuste. J'ai rien contre les phoques. C'est des bêtes adorables, super cutes et qui contribuent probablement beaucoup à l'équilibre de l'écosystème. J'ai pas fait de recherche sur ce que je viens de dire, mais habituellement, la nature est pas pire pour s'auto équilibrer dans ces affaires-là. Je suis pas non plus pour qu'on tue les phoques pour le plaisir ou même juste pour leur fourrure. Et avec des bâtons cloutés en plus. C'est borderline inhumain pis on est plus en 1634. Je respecte aussi que Paul McCartney soit contre ça parce que je l'aime d'amour. Brigitte Bardot, c'est autre chose.

Non, y'a vraiment rien de triste chez les beaux petits phoques. Ce qui est triste, c'est un peu comme le problème fruitier, c'est l'injustice. Même si c'est relativement noble de s'indigner contre la chasse aux phoques, on le fait juste parce que, justement, ils sont cutes. Les phoques, c'est même pas en voie d'extinction. Ça veut pas dire qu'on doit pas empêcher la cruauté, ça fait juste montrer qu'on choisit bizarrement nos combats. 

On dit que les magazines pis les publicités sont beaucoup trop basés sur la beauté impossible et que ça donne un mauvais exemple pour les jeunes filles. On dit que ça devrait changer, qu'on devrait montrer des modèles moins beaux, plus ronds, moins parfaits. Tout à fait d'accord avec ça. La beauté, c'est dans la diversité.



Seal est pas particulièrement beau. Pourtant, c'est un artiste quand même respecté. Il est pas content sur la photo à cause du problème des phoques. Le problème des phoques, c'est qu'ils prennent la place d'animaux qui en auraient vraiment besoin, mais qui sont pas beaux. Genre l'Ibis chauve. C'est un oiseau laid qui ressemble à peu près à une grosse dinde avec un long bec. C'est tellement pas attirant que je le mettrais pas ici. C'est pour dire.

Y'en reste à peu près un demi-millier de ces oiseaux-là dans la nature, pis personne en parle parce qu'ils sont pas tout trognon. S'il restait 500 phoques, y'aurait probablement déjà un plan d'urgence international pour les sauver. Mais pas l'Ibis chauve, qui déjà dans son nom a un adjectif de défaut. Lui, il pourrait disparaître, et tout ce qu'il aurait, c'est une page Wikipédia qui dirait qu'il est disparu en grande partie à cause de l'humain. Probablement qu'un moment donné on tomberait sur cette page-là en se disant "Ah ben, c'est dommage" avant de continuer et d'aboutir sur un article traitant de la moulée sud-africaine.

On veut pas promouvoir un type de beauté par-dessus un autre, mais on veut défendre et sauver à tout prix tout ce qui l'est.

Pourtant, l'animal laid, y'a autant le droit de vivre que le petit phoque. Et non, peut-être qu'il se fait pas battre à mort avec un bâton, mais c'est pas parce que sa mort est plus lente et progressive qu'on doit moins s'en préoccuper. Sinon ça veut dire, encore une fois, que c'est toujours l'évènement spectaculaire qui gagne. Tristement.

23.11.11

TOMATE AVOCAT


Plusieurs débats titanesques perdurent depuis toujours chez l'humain. Que ce soit pour savoir quelle religion est supérieure ou bien le secret de la Caramilk, certaines choses ne seront jamais vraiment résolues. Sauf pour le secret de la Caramilk. C'est un moule. 

De ces débats, celui sur la tomate est complètement pas nécessaire. Un fruit ou un légume? On tente de nous faire croire que c'est un fruit. C'est vrai que souvent, moi, je mets des tomates sur ma crème glacée. Ou de la bonne confiture de tomate sur mes toasts le matin. Confiture mauve, de préférence. C'est aussi juste à côté de mon pommier et de mon bananier dans mon jardin que j'ai planté mon beau tomatier. Non, la tomate, même si tu veux m'expliquer que génétiquement c'est un fruit, c'en est pas un. Y'a rien de fruité là-dedans, ça se mélange avec des légumes, ça se mange comme un légume et ça ressemble à un légume.

Oui, mais la tomate on peut aussi

Oui, on peut mettre des ananas sur notre pizza pis on peut probablement se servir de la tomate comme d'un fruit à deux ou trois places, mais on peut aussi s'habiller avec du steak pis ça fait pas qu'on le classe comme un vêtement pour autant. 

Mais de toute façon, la tomate, c'est clairement juste une tactique de détournement de notre attention collective du vrai problème fruitier.



L'avocat. La tomate étant clairement beaucoup, beaucoup plus populaire que l'avocat, elle est la star du débat fruit/légume, elle se pavane devant tout le monde en nous regardant avec ses petits yeux rouge-passion et nous fait dévier de son cousin éloigné qui se la joue low profile. 

Y'a rien dans un avocat qui peut me faire croire que c'est un fruit. Ça a la couleur d'un légume, la peau d'un légume, ça goûte le légume, ça se mélange jamais avec des fruits sauf si t'es vraiment particulier, ça sonne légume, bref, ça a rien d'un fruit. En fait, c'en est tellement pas un, qu'à côté de lui, la tomate, je suis presque prêt à concéder que c'est un fruit.

Mais personne se questionne sur lui, l'avocat. On accepte juste inconsciemment qu'il soit dans la famille fruitée. On a décidé que la tomate, ça valait beaucoup plus la peine d'en parler, donc l'autre, on l'oublie et on ignore qu'il est pas ce qu'il semble être.

C'est vrai, peut-être qu'un jour le débat va shifter de bord et finalement le principal intéressé aura droit à son procès lui aussi. D'ici là, par contre, on peut continuer à s'attarder à un débat inutile sur la tomate. Pas le choix, c'est d'elle que tout le monde va parler quand le sujet est soulevé anyway. 

Comme quoi, pertinence et ampleur de la couverture sont pas toujours nécessairement synonymes.

22.11.11

LA VIEILLESSE


Qu'est-ce qui a quatre pattes le matin, deux pattes le midi et trois pattes le soir?
Un chien qui acquiert des super pouvoirs vers dix heures et qui se casse une jambe en combattant le crime avant de redevenir normal au souper.

Excellente blague.


Vieillir, ça arrive à tout le monde. Même si on essaye vraiment fort en se concentrant, on va devenir vieux pareil éventuellement. Certains vont l'être mentalement à 20 ans, d'autres vont seulement commencer à l'être physiquement vers 75 ans. Tout ça se conditionne jusqu'à un certain point, mais y'a des bonnes chances, si dans la vingtaine tu chiales constamment contre les jeunes et que tu mâches dans le vide en te promenant au centre d'achats, que tu sois déjà un petit vieux.

Et puis devenir vieux aussi, ça veut dire s'approcher lentement de la fin de sa vie. On se questionne sur la longévité de nos relations amoureuses, sur le fait d'avoir des enfants et/ou une maison, d'aller voir ses parents la fin de semaine ou bien d'en profiter avec ses amis. On se demande si y faut regarder en arrière et admirer ce qu'on a fait ou bien encore voir le futur comme ce qu'on aura de mieux. On angoisse à la vue de notre entourage qui aboutit quelque part beaucoup plus rapidement que nous. On se dit qu'on est rendu beaucoup trop vieux pour faire ça ou ça, que notre dos fait mal et que la banlieue c'est peut-être mieux que la ville, finalement.

Et puis si on a personne dans notre vie rendu là, on compense comme on peut. Par contre, c'est pas vrai qu'une télévision, même si elle fait 360 degrés, va venir remplacer un manque de relations. Même si t'accumules toutes les gogosses du monde et que t'es riche sans bon sens, si t'es tout seul, ben tu vas autant te demander pourquoi t'existes le soir que si t'avais rien. Ta télévision, elle va s'en foutre de toi une fois que tu vas être parti.


Huit places pour une personne.

Bon, un autre qui est contre le matérialisme.

Pas du tout. Certain que c'est fantastique la grosse télé pis les divans en cuir blanc à 2000$, mais en complément des relations interpersonnelles, pas en substitut. C'est pas pour faire la morale ni pour dire qu'on doit faire tomber les compagnies de crédit, mais c'est juste triste de voir des gens qui réalisent trop tard tout ça.

Peut-être que pour certains, être heureux ça veut dire ça, avoir ben ben des choses et tant mieux pour eux. Personnellement par contre, je préfère pas prendre la chance de me dire, tout seul sur mon lit de mort à l'instant où j'inspire pour la dernière fois, que j'aurais dû essayer de finir ça auprès de quelqu'un, au lieu de quelque chose.

C'est solide pas jovial comme conclusion ça. Pensez à un petit lapin tout cute.

20.11.11

LES DISTRIBUTEURS DE PURELL


C'était le bon temps. Notre meilleure amie à vie, la H1N1, faisait rage. C'était la plus grosse épidémie depuis la grippe espagnole et nos chances de s'en sortir indemnes étaient assez faibles. Le Stade s'était trouvé une nouvelle utilité comme centre de vaccination et on pouvait pas passer une journée sans en entendre parler aux nouvelles pis dans des vox pop pertinents.

En plus ou moins un an, 14 286 personnes sont mortes à cause du H1N1 pis 429 au Canada. La grippe ordinaire en tuerait entre 250 000 et 500 000 chaque année. Dans le monde, pas juste au Canada, sinon on serait déjà tous morts.

Mais tout ça, on le savait déjà parce qu'on en a parlé en masse après aussi. Pourquoi alors revenir là-dessus? 

Parce que l'autre jour, au Centre Eaton, j'ai vu quelque chose de fantastique. Dans les couloirs qui relient les divers centres d'achats, ici la Place Montréal Trust au Centre Eaton si ma mémoire est bonne, y'a des machines à Purell. Y sont là depuis que l'Achunenun nous faisait croire que l'apocalypse était à notre porte. Faque vu qu'on voulait pas l'attraper, ben on se shootait au Purell chaque fois que c'était possible. Y'en avait pas juste dans les centres d'achat, mais aussi dans les écoles, dans les SAQ, sur la rue, chez le coiffeur, dans les églises, dans nos sacs, sur les menus. J'ai même spotté un gars à Berri-UQAM qui demandait en cachette aux gens si y'en voulaient pour pas cher. C'que j'ai vu donc, c'est un homme. Il s'est dirigé vers ladite distributrice à Purell. Il a pesé sur le bout de plastique qui est censé faire tomber le produit. Squik squik squik. Rien est sorti. Le réservoir était vide.



La déception se lisait dans son visage, comme si la situation faisait pas de sens. Mais je l'ai déjà dit, c'est pas la première fois que je voyais ça. En fait, depuis quelque temps déjà, c'est-à-dire deux mois après la dernière mort due au H1N1, chaque fois ou presque que j'essaye une machine, y'a rien qui sort. C'est comme si on les avait laissés là par principe, pour se faire croire que ça nous importe encore, avoir les mains propres en tout temps. Oui, faut garder une hygiène, mais la vérité c'est qu'on en avait pas tant besoin. Purell a fait son argent et tous les autres ripoffs qui sentaient pas bon aussi. Une fois que la panique était passée, tsé, le Klondike aussi, donc on a pu revenir à vivre comme avant pis à laisser nos anticorps faire le gros de la job. Ça fait longtemps que j'ai pu de Purell sur moi ou que j'ai vu quelqu'un avec sa petite bouteille. Ça l'air qu'on a redécouvert les robinets pis le savon.

Ça reste que ces vestiges-là, j'espère qu'ils vont rester. C'est pratique pour nous rappeler que les grippes aviaires, porcines et les autres virus du Nil, même si ça peut être dangereux, une fois que c'est passé, on retourne tous à s'en sacrer pis à vivre exactement comme on le faisait avant. Pis en plus, ça fait des moments cocasses quand des monsieurs essayent d'en prendre sans succès.

17.11.11

L'ALLUMETTE


Pour ceux qui croient que je vais parler de cigarettes et de fumer, ben non, c'est pas ça. Vous pouvez retourner soit à cancériser vos poumons, soit à me montrer des images du cancer des poumons.

C'est plutôt de la fameuse allumette qui ne devrait pas exister qu'on traite ici. Celle qui essaye de se faire une place entre la roche, le papier et les ciseaux. Les plus vieux ou les non-cultivés-pour-les-jeux-de-mains d'entre vous ne savent peut-être pas c'est qui, et bien franchement, je vous envie. Tout le monde connaît roche-papier-ciseaux et ses règles équilibrées. Le papier enveloppe la roche, la tuant du même coup. La roche frappe les ciseaux à mort. Les ciseaux coupent le papier. Sans joke, le dernier c'est le seul qui a vraiment du sens dans une situation réelle. T'as donc une chance de gagner, une de perdre pis une d'égaliser pour tout le monde.

Et un moment donné, y'a un génie quelque part qui a décidé qu'il manquait quelque chose, un élément supplémentaire qui viendrait ajouter un défi. C'est à ce moment que l'allumette est née. Et je la déteste.

Pourquoi? Parce qu'elle est complètement inutile.



Elle peut juste brûler le papier, tandis que les ciseaux et la roche peuvent l'écraser. Ça fait rien de bon sauf rendre le jeu inégal, parce que maintenant, le papier peut rendre l'âme de deux manières, comme la caliss d'allumette. Pendant ce temps-là, la roche pis les ciseaux sont ben contents, parce que c'est juste un nouvel adversaire faible qui se joint à la compétition. On aura compris que le premier faible, c'est le papier. Ça doit être par pure pitié que la roche le laisse gagner, parce que dans la situation réelle d'un tournoi entre les trois, lance une roche sur du papier pis on va voir qui gagne.

Donc cette allumette-là, c'est l'image parfaite d'un nouvel élément qui vient juste scraper ce qui fonctionne bien. Pis là, je dis pas qu'on doit pas changer les choses pis que je suis un fan du conservatisme, mais des fois, faudrait réaliser que juste ajouter pour ajouter, ça donne pas nécessairement un meilleur résultat. Quand j'essaye d'expliquer que l'allumette est pas désirable dans un roche-papier-ciseau, parfois, ça semble passer avec difficulté, faque j'essaye toujours d'être celui qui call le "roche-papier-ciseaux" histoire qu'a puisse pas s'intégrer en douce.

Alors si le concept est déjà totalement égalitaire à la base, même si t'ajoutes une couche supplémentaire pour rendre le jeu différent et dynamique, ça reste que tu fais juste gâcher le principe. Ça serait comme faire un pile ou face, mais avec une cenne tellement large que ce serait possible qu'a tombe sur la tranche. Imagine si c'est une question de vie ou de mort. Pile tu meurs, face tu vis. Tranche? Tu casses l'espace-temps.

En tout cas, ce qui est dommage, c'est que c'est comme si la place de l'allumette était rendue acquise et justifiée parce que ça fait longtemps qu'elle est là. Un changement inutile qui reste par habitude et qui se refait jamais mettre en cause, ben parfois, c'est pas toujours pour le bien du jeu. Ou du monde.

15.11.11

PARLER POUR RIEN DIRE

Être concis et s'en aller quelque part, c'est habituellement l'option préférée lors de conversations, parce que si ça traîne en longueur, non seulement on se perd en chemin, mais ça peut devenir lassant pour celui qui doit écouter, parce qu'il veut un punch. Les détails, c'est sympathique, mais vraiment, tu peux élaguer de temps en temps. Pas besoin de savoir que le gars portait une chemise, des pantalons trois quarts et des bas assez longs qu'on pourrait penser qu'il est dans une équipe de soccer de garage, si ça existe, la fin de semaine, vu qu'il a jamais vraiment eu le talent ni l'ambition pour être dans une vraie équipe professionnelle, ce qui l'amène maintenant à trouver que sa vie de commis chez Wal-Mart est pas mal plate considérant qu'il aurait pu faire du sport pour gagner sa vie s'il avait pas perdu son adolescence à regarder le temps qui passe.


Le punch, donc, c'est un élément primordial pour la plupart des gens. Un film pas de punch, on va dire qu'il avait une fin ouverte ou ben qu'on a rien compris pis que c'était plate. Ça, ça fâche plusieurs personnes, parce qu'on doit donner des grosses émotions pour être satisfait. Pis des grosses émotions, ça passe par des grosses surprises ou ben des grosses explosions partout.


Ça c'est la première image que tu trouves quand tu cherches explosion sur Google Images. Au cas où tu te rappelais pas ça ressemble à quoi. Pis pour te faire vivre de quoi de fort.


Une bombe atomique, on peut pas demander mieux. Ça explose vraiment beaucoup et ça fait du dommage à la pelletée. En plus, ça ressemble à un champignon, d'où le pourquoi on appelle ça un champignon atomique, donc c'est doublement le diable. Ça tue des gens pis c'est semblable à l'ingrédient de l'enfer. Pourquoi je parle comme ça du pauvre champignon? Parce que c'est vrai. Ça scrap le goût de n'importe quel repas, ça sent mauvais, ça goûte mauvais pis ça texture mauvais. C'est pas mal la seule chose qui est universellement haïe de tous, d'ailleurs. J'ai pas de statistiques là-dessus, mais je suis pas mal convaincu que c'est un fait. 

Hey, je viens de voir que je peux justifier le texte. Me semblait aussi qui avait quelque chose de bizarre là-dedans. Ce qui est vraiment méta-intéressant, c'est que rendu ici, tout le texte va déjà être justifié, donc c'est comme si on pouvait voir l'évolution de l'article en temps différé. 

En parlant d'évolution, j'ai pas écouté le dernier album de Nickelback, mais je suis pas mal certain que c'est encore nul à chier. D'ailleurs, la seule chose pire que les champignons sur Terre, c'est Nickelback. Donc si tu veux m'achever, fait moi un souper Nickelback Champignons, pis j'te garantis que t’endenteras pu jamais parler de moi, ou ben qu'on va se marier. Un des deux. Ou les deux. La deuxième option, en fait, c'est un peu une blague, parce que ça sous-entend qu'on se verrait plus jamais après le mariage. Et là je pourrais faire une joke sur le mariage.

FIN


C'est comme un film pas de punch.

14.11.11

LE BON VIEUX TEMPS

Le bon vieux temps, c'était le meilleur. L'analphabétisme, la tuberculose et/ou la grippe espagnole, les semaines de 450 heures, l'espérance de vie de 37 ans, les bains hebdomadaires en famille, les mariages forcés à 14 ans pis toutes les autres affaires le fun de même.

Faut jamais oublier que la société est en déchéance constante depuis les années 60, parce que d'après ce qu'on peut en comprendre, c'est dans ce coin-là qu'on a atteint le maximum du fantastique humain. Tous ceux qui pensent que c'était le top avant ça sont clairement dans le tort. Pour une preuve, voir le premier paragraphe.

En fait, c'est tellement vrai, que j'ai trouvé un graphique qui le prouve:





On peut facilement voir qu'on est sur une pente descendante depuis l'époque de la jeunesse des baby-boomers, ce qui me force à conclure qu'ils sont ce qu'on a eu de plus proche de la perfection. D'ici 2030, on devrait être revenu aux temps noirs de l'Histoire, et seulement une deuxième vague de bébés clones engendrés en laboratoire avec des souches babyboomiennes pourrait potentiellement nous sauver de l'extinction.

Parallèlement à ça, en connaissance de cause, j'ai re-recherché une belle citation attribuée à Socrates. Est-ce que c'est vraiment lui ou un de ses contemporains qui l'a dit? On s'en sacre un peu, c'est pas ça l'important. Donc ça va comme suit: "Nos jeunes aiment le luxe, ont de mauvaises manières, se moquent de l'autorité et n'ont aucun respect pour l'âge. À notre époque, les enfants sont des tyrans."
Non, c'est pas Denise Bombardier ou tout autre polémique d'aujourd'hui qui a dit ça. C'est un gars qui a vécu ça fait plus ou moins 2400 ans. Les enfants rois. Avant même que les dates soient positives.

Conclusion: C'est juste que les vieux aiment chialer contre les jeunes et se rappellent leur enfance beaucoup plus belle qu'elle l'était, parce qu'ils étaient dedans. Le gars 20 ans plus vieux que toi, il trouvait aussi que tes classiques d'enfance étaient de la marde pendant que tu tripais solide dessus.

Donc, arrêtez de penser que vous êtes les meilleurs, parce que vous l'êtes pas. Vous êtes juste pas capable de relativiser votre propre existence.

13.11.11

C'EST BEAU LA VIE, AUSSI


Est-ce qu'on essaye, juste pour une minute, de voir ça positif?

Du ketchup mauve pour qu'on réalise il est fait de quoi, le ketchup.

Oui, c'est beaucoup plus facile de bitcher, de dire que les jeunes et les vieux sont cons, que l'humain est un cancer et qu'on est voué à tous mourir. On se réveille le matin en voulant conquérir le monde et on se couche le soir désespéré de notre journée. On se demande pourquoi on est là et pourquoi la vie des autres a tellement l'air mieux que la nôtre.

Pourtant, c'est fascinant, la vie. Juste à penser au plus petit insecte. Oui oui, celui qui fait peur ou qui nous tape sur les nerfs et qu'on écrase. Celui-là, personnellement, à la place, je le regarde. D'ailleurs, si vous me voyez parfois devant une vitre à la fixer comme un con, c'est probablement parce que j'inspecte de près une mouche vivre sa vie. Ses gros yeux, ses petites pattes qu'elle utilise pour nettoyer toutes les choses dégueulasses qu'elle a pu manger. C'est pas fondamentalement beau, mais sa vie, sa place dans tout ce grand espace-là, c'est quelque chose, quand on y pense. Ça bouge tout seul et ça fait ce que ça a à faire, ça a une raison d'être. Je peux pas me résigner à l'écraser, à arrêter son existence juste parce que je la trouve pas belle ou fatigante. La maudite mouche qui fait du bruit ou ben la petite fourmi qui passe dans le salon, elle vit, elle aussi.

Le ciel, les étoiles, l'infinité de l'univers. De penser que la météo, on aura beau la prédire tant qu'on veut, on pourra jamais rien faire contre elle. Pis que la grosse sphère sur laquelle on est, a peut se passer de nous sans problème pour continuer son petit train train quotidien. Et là, je veux pas entrer dans un gros message écolo qu'on devrait aller embrasser les arbres. Juste réaliser comment tout ça est plus gros que nous, même si c'est aussi petit qu'une mouche, ça te remet pas pire les choses en perspective. Les nuages. Les nuages, des gros contenants fluffy remplis d'eau qui passent au-dessus de nous. Les rayons de lumière qui se fraient un chemin entre eux.


http://www.flickr.com/photos/nejdetduzen/2487060788/

C'est de ça que je parle. Y'a rien de magique, rien de divin là-dedans. C'est juste là à chaque jour au-dessus de nos têtes, pis c'est fucking impressionnant.

Des choses tellement plus grandes que nous et on peut rien faire sauf les observer. Ou pas. Et c'est ça le plus triste, quand c'est rendu qu'on ne s'y attarde plus.

L'émerveillement devant les petits détails de la vie.

Maintenant que c'est dit, par contre, on peut retourner aux choses moins belles. Je vais aller passer une grosse minute sur YouTube à lire les commentaires pis la job va être faite.